Origine du projet.
Vers la fin des années 1980, une agglomération illégale s’est développée à la périphérie de la ville de Rome, dans la zone de Torsapienza, sur un terrain en grande partie domanial adossé à des quartiers populaires. Suite aux processus de spéculation favorisés par la loi sur "Rome capitale", la zone en question devrait être destinée à la réalisation d’une "Cité de la musique" avec, pour structure portante, un centre commercial et de services. Pour toutes ces raisons, et aussi en conséquence d’épisodes de petite délinquance liée à la marginalité sociale, les forces de police ont multiplié les tentatives d’expulsion au début de 1993.
Réseau de soutien.
En partant de la constatation qu’il n’existe pas à Rome de politiques d’accueil pour les immigrés, quelques individus et associations sensibles à ce problème se sont rencontrés sur proposition du Projet Coraux pour élaborer un projet intégré de réhabilitation matérielle et sociale de l’habitat. Des associations comme Senzaconfine (Sans Frontières)et Unione Inquilini (Union des locataires)ainsi qu’un anthropologue et un ingénieur ont réussi également à attirer dans l’initiative quelques comités d’habitants du quartier.
Population concernée.
A peu près 1 000 personnes vivant dans ce bidonville. Ce sont en grande partie des immigrés nord-africains, quelques familles italiennes et des tziganes. Quelques activités (cantines, services, mosquée)ont été mises sur pied et le tout fonctionne comme un centre d’accueil informel. La plupart des habitants sont en règle en ce qui concerne leur permis de séjour.
Enjeux de l’action.
Le projet intégré devrait se développer pendant une période de deux ans à travers quatre phases :
1. agrégation d’organismes sociaux et d’associations, constitution d’un comité de garants, sensibilisation dans le quartier, appel à la participation des immigrés ;
2. projet d’une intervention intégrée et participative visant à donner une solution au problème du logement des 1 000 habitants du bidonville, à réhabiliter l’espace urbain local, à promouvoir l’intégration sociale par le travail et l’inititive culturelle ;
3. bonification de l’espace avoisinant l’actuelle agglomération grâce à l’installation de préfabriqués dans lesquels les habitants des baraques s’établiront temporairement ;
4. construction des nouvelles maisons en tenant compte des différentes cultures et structures familiales ; selon le projet, le chantier fonctionnera aussi comme école professionnelle pour ouvriers du bâtiment et comme lieu de travail pour les immigrés intéressés, à travers une convention entre les pouvoirs publics qui adjugent les travaux, l’entreprise et les coopératives interethniques qui devraient réaliser les nouvelles constructions.
Services offerts.
Le projet intégré devrait démarrer avec l’activation d’un point de rencontre et de socialisation à l’intérieur du bidonville et se poursuivre à travers les étapes prévues et grâce à la mise en oeuvre d’un accompagnement social de la part des associations et des opérateurs sociaux.
Sources de financement.
Actuellement, le projet est basé sur le volontariat. Mais il est nécessaire, pour en réaliser les différentes phases, de pouvoir activer un rapport avec la mairie de Rome, la Région Lazio, la Commission européenne et les simples particuliers qui seraient prêts à participer au financement. En outre, si l’on considère qu’il s’agit d’un projet intégré maison-travail-formation, il devrait être possible de valoriser l’autogestion de la construction de la part des personnes directement concernées et de bénéficier de l’apport de travailleurs chômeurs assistés par la "caisse intégration salaires".
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, Italy, Rome
Il s’agit d’une initiative expérimentale qui se propose d’unir la disponibilité et les capacités professionnelles du volontariat à l’activation d’une dynamique participative dans le quartier et avec les personnes directement concernées.
Très nombreux sont les obstacles qu’il faut surmonter : d’abord la spéculation foncière, puis la faible volonté de la part des pouvoirs publics de résoudre le problème du logement pour les classes populaires et celui de l’accueil des immigrés et des réfugiés. En outre, toutes sortes de difficultés, typiques d’une zone marginale au point de vue de l’urbanisation et de la composition sociale, risquent de créer un terrain favorable à la xénophobie.
Pour toutes ces raisons, seules une volonté d’agir bien motivée ainsi qu’une excellente préparation professionnelle des promoteurs peuvent être décisives. Et, dans ce but, il faudra avoir la capacité d’activer les institutions concernées par le problème, sans oublier de trouver les financements considérables nécessaires à sa réalisation.
A la date de rédaction de cette fiche (août 1993), par suite de l’intervention de la police, le bidonville n’existe plus. Cependant, la grille de projet qui avait été mise en place reste valable pour d’autres situations similaires.
Report
OTTOLINI, Cesare, PROJET CORAUX, 1993/08/10
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