Bien qu’élaboré sous l’administration Sankara, ce plan reste actuel et a été repris par la nouvelle administration (Gouvernement de Campaoré)qui n’a pas introduit de changements significatifs dans la définition des objectifs.
Ce plan accorde une place centrale au secteur agricole, qui est de poids dans l’économie burkinabée: 90% de la population active, 40% du PIB et 90% des exportations. L’analyse générale fait resortir que l’agriculture burkinabée est de type extensif, peu performante, et soumise à de fortes contraintes naturelles, technologiques et socio-économiques qui freinent la production. Face à cette situation, le plan définit 3 objectifs stratégiques principaux:
1- Dans le domaine économique: recherche de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire et recherche de l’équilibre de la balance commerciale. Pour cela, les moyens mis en oeuvre sont: l’orientation de la production vers les cultures vivrières, l’intensification contrôlée des productions animales, la diversification des produits de rente, l’intégration de l’agriculture à l’industrie et la stabilité des approvisionnements.
2- Dans le domaine social: amélioration des revenus et niveau de vie des agriculteurs. Pour cela, les moyens mis en oeuvre sont: la réorganisation du monde paysan (coopératives), la promotion des femmes (alphabétisation, formation), la politique des prix, la réduction des disparités régionales au niveau des revenus agricoles et un meilleur accès au crédit.
3- Au niveau de la conservation du patrimoine foncier: La conservation des ressources et l’optimisation de l’emploi du capital foncier. Pour cela, les moyens mis en oeuvre sont: la réforme foncière (cf la tentative de suppression de la propriété privée et nationalisation en 1986), l’amenagement du territoire (transformation des systèmes extensifs en systèmes intensifs et sédentarisation des agriculteurs et des éleveurs), le rééquilibrage et le contrôle de la pression foncière (colonisation de nouvelles terres dans le sud et le sud-ouest), la lutte contre la désertification en limitant la coupe de bois, les feux de brousse et la dispersion des animaux.
La politique agricole du Burkina Faso s’appuie aussi sur des projets en matière d’amélioration des transports et des communications. Contrairement aux orientations passées, le gouvernement souhaite privilégier le désenclavement intérieur du pays afin d’augmenter les échanges entre zones excédentaires et zones déficitaires, et afin d’assurer une meilleure répartition de la production et de la population sur le territoire national.
Le Plan de développement prévoit au total des dépenses d’investissement de l’ordre de 630 milliards de FCFA, dont 21% serait financé par l’Etat et le reste apporté par les partenaires internationaux sous forme de prêts et de subventions.
economic policy, agriculture, donor agency, State intervention, development policy
, Burkina Faso
Après 5 ans d’application, bien peu d’objectifs définis par le Plan ont pu être atteints: globalement, près de la moitié des projets ont du être abandonnés faute de financements. De plus, sous la pression des bailleurs de fonds, le gouvernement a du faire des concessions sur ses objectifs premiers (par exemple, la réintroduction de la propriétée privée, la diminution de l’intervention de l’Etat, etc.). En définitive, les résultats sont décevants même si les objectifs étaient ambitieux, compte tenu de la capacité d’intervention de l’Etat limitée.
Ce texte concerne le volume II du Plan gouvernemental intitulé "Politiques sectorielles"
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GOUVERNEMENT BURKINABE, 1986 (BURKINA FASO)
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