La problématique du développement est un thème central de la réflexion des économistes depuis les grands penseurs classiques. Au départ et jusqu’aux récentes décennies, l’aspiration générale était de chercher à déterminer le développement économique comme un processus qui se réalise par étapes successives. Sous une dénomination ou sous une autre, la distinction entre étapes agraires (en amont des processus de développement)et étapes industrielles (dans les stades ultimes)revient constamment au long de ces tentatives de schématisation de l’évolution de ces sociétés. L’agriculture était vue dans les pays en développement comme un fournisseur d’accumulation de capital et de devises nécessaires au décollage de l’industrie.
La statégie brésilienne de développement fut longtemps fondée sur la croissance industrielle et la substitution des importations. L’absence d’une réelle politique agraire, et notamment le refus de transformer les structures foncières inadaptées au progrès technique ont fini par créer de fortes tensions sur la structure de production nationale. Depuis 1964, la volonté gouvernementale de juxtaposer une agriculture moderne capitaliste au secteur traditionnel se révèle trop lente. Depuis l’émergence d’une crise profonde de l’économie brésilienne à partir de 1981, l’Etat prend conscience de l’impérieuse nécessité d’une action plus dynamique dans ce domaine.
Parmi les instruments de politique agricole mis en oeuvre depuis 1964, on peut distinguer le fort développement du crédit rural subventionné. Les autres mesures eurent peu d’effets positifs. La planification régionale fut détournée de ses objectifs initiaux par le gouvernement militaire. Le système de prix minimum garanti ne parvint pas à régulariser les marchés des produits agricoles. Le contrôle des prix à la consommation et à l’exportation n’eut pas de réelle influence sur la structure de production des produits alimentaires. Aujourd’hui encore, certains produits comme le soja, le blé, le café, la canne à sucre ou le cacao bénéficient d’une politique particulière dynamique mais qui ne tient pas compte des effets indirects sur le reste de la production agricole. Ainsi, la modernisation de l’agriculture qui devait conduire à l’augmentation et à la stabilisation des revenus des producteurs et des cours des produits alimentaires n’atteint pas aujourd’hui ces objectifs. En attirant les petits agriculteurs vers l’économie capitalisate sans lui assurer les moyens d’y parfaire son intégration, elle l’a mené souvent au désastre en créant davantage de besoins que de bénéfices.
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, Brazil
La politique agricole qui était fondée sur le crédit rural n’a favorisé que les cultures d’exportation comme le café, le cacao et le soja. Le crédit rural était toujours attribué de manière inégalitaire: les régions les plus pauvres et la petite propriété rurale étaient mises à l’écart.
Theses and dissertations
DARDENNE, Bertrand, UNIVERSITE DE PARIS I, 1986 (France)
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