Caricature des grands ensembles, avec leurs blocs de béton et leur plan orthogonal, Mermoz-Nord (1957-1962; 500 logements)et Mermoz-Sud (milieu des années 60)se font face sans vraiment se voir. Une barrière les sépare : le viaduc d’entrée de l’autoroute A 43. Taux de chômage ici : 25% (8% dans le reste du département). Une enquête de 1990 sur la pauvreté à Mermoz-Sud parle de "cumul des handicaps" (familles nombreuses souvent mono-parentales, sur-occupation des logements, tensions entre bandes de jeunes, etc.). Des atouts, cependant : intégration physique effective en milieu urbain, desserte satisfaisante, le métro programmé pour 1992...Et surtout, de vraies solidarités de quartier, des relations sociales fortes, une grande solidarité.
En 1986, l’Office public communal des HLM lance un processus de réhabilitation dans le cadre de l’entretien de son patrimoine. Parallèlement, une enquête sur Mermoz-Sud enregistre un sentiment d’abandon. Il concerne l’intérieur des immeubles (du ressort de l’office gestionnaire)et les espaces extérieurs, sales et détériorés (du ressort de la ville). Réhabilitation et procédure de Développement Social de Quartier (DSQ)sont lancées simultanément : sur le secteur Nord, d’abord, et quelques immeubles périphériques de mermoz-Sud (200 logements).
Poussé dans ses choix par des projets de réaménagement encore flous de la mairie, l’office travaille surtout sur l’extérieur. On raisonne "construction", "souci patrimonial" et on oublie les habitants. En 1986, sous la pression de l’Etat, montage d’une équipe-projet associant architecte, chef de projet de l’Office et représentant de l’Association lyonnaise pour l’insertion par le logement. Pour la partie sociale, seul l’Etat fait le lien effectif. Alors pourtant, la réhabilitation des Minguettes, qui a su intégrer une dimension sociale aux travaux, est bien avancée. Le savoir-faire ne semble pas se transmettre. L’Office apprend cependant à travailler avec les habitants. le manque de moyens financiers le contraint à des choix qui répondent mieux à leurs besoins : priorité est accordée à l’intérieur des logements.
L’un des principaux immeubles pose problème : les projets urbains diffèrent quant au maintien ou non du viaduc autoroutier tout proche. De plus, les architectes de la 1ère tranche n’ont pas su y traiter celliers et caves. On s’est arrêté au 1er étage. Des intervenants (la cité de la Création, à Oullins)travaillent alors avec les locataires pour des aménagements des espaces extérieurs et pieds d’immeubles. Les habitants gardent un bon souvenir de ce "lifting" : des urbanistes ont répondu à leur attente. Le problème du viaduc n’est pas réglé, mais la concertation menée par la Cité de la Création a eu des effets positifs indéniables (cahier des charges élaboré par les habitants). Du travail aussi a été effectué sur les relations entre générations dans cet immeuble à forte densité de jeunes. Aujourd’hui, c’est celui qui compte le plus grand nombre d’habitants-relais.
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, France, Rhône-Alpes, Lyon
Pour les résidents, davantage que les projets urbains, c’est la méthode, la façon dont architectes, urbanistes et élus les abordent qui comptent. Le viaduc est toujours là mais "maintenant, j’ai plus honte de dire que j’habite à Mermoz", peut-on entendre.
Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’habitat et de la Construction du Ministère de l’equipement, du Logement et des transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04.
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