Située à la limite de la commune de Bron, pas intégrée pour autant à celle de Villeurbanne, et délimitée par un mur d’enceinte, la petite cité est un monde à part dans un quartier tranquille. Construite en 1964, elle est gérée pendant près de 20 ans par la Sonacotra qui la laisse quasiment en l’état. En 1981, la SA d’HLM Logirel prend en charge sa gestion, pour finalement la racheter en 1984.
Avec ses 98% d’immigrés, elle fait figure de ghetto. Malgré sa dégradation, peu de familles désirent la quitter (tous les appartements sont occupés); c’est qu’elle a des avantages : nombre réduit de logements (une trentaine), desserte facile, proximité des commerces et des écoles. La moitié des habitants actuels se sont installées après 1980. Les familles maghrébines sont désormais majoritaires, aux côtés d’Africains, d’Asiatiques (Laotiens)et de quelques Européens. La moitié des chefs de famille ont plus de 50 ans dans des foyers de trois enfants en moyenne. Jeunes et "anciens" cohabitent, non sans heurts.
Occasion d’une recherche d’adaptation du bâti existant à la population logée, une opération de réhabilitation plus sociale que technique a été entreprise. Confrontée aux problèmes de plus grands ensembles (Les Minguettes), la société HLM a géré à l’économie les groupes plus modestes, dont celui-ci. Il convient pour elle de traiter une istuation d’urgence et de se repositionner après des années d’absence.
La réputation est mauvaise. L’ancien portail a été enlevé, les lieux sont investis, le soir, par des jeunes non résidents. le malaise est général. A la suite d’une enquête pré-opérationnelle, deux pétitions concrétisent la prise de conscience de ce "mal-vivre" : elles concernent l’état du bâti et les tensions avec les jeunes, et le médiocre relais entre les locataires et la société que constitue le régisseur (un habitant est alors recruté pour venir en renfort).
Première action de la commission de concertation : le maintien de la proportion des locataires étrangers. En 1989, une fois défini le programme des travaux, l’équipe de maîtrise d’oeuvre sociale (MOS)engage le dialogue. On effectue des tests de réaction à certains types de travaux. Des chefs de famille reçoivent la responsabilité du nouveau portail. Les caves sont fermées. Des espaces de jeux et de sociabilité sont créés. Libre circulation ou accès limité avec le risque de petites dégradations ? Se pose la question du coût technique et humain de chaque option. Significativement nommée "Ensemble vivons mieux", une association s’attelle à la réouverture du Local Collectif Résidentiel (LCR). Contre une rémunération qui permet de financer voyages et activités, elle assure l’entretien des espaces extérieurs.
Cinq ans plus tard, le climat semble amélioré. L’image est plus positive. Privilégiant des actions "sociales", l’opération a montré l’importance de la méthode de concertation plus que des travaux eux-mêmes. Bien soutenue, l’association est cependant fragile. Elle repose surtout sur la motivation de sa fondatrice. Et qu’en est-il, de plus, de la reconduction d’une telle action pour des ensembles plus importants ?
immigrant, housing, social housing, rehabilitation of habitat, inhabitant association
, France, Rhône-Alpes, Bron
Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’habitat et de la Construction du Ministère de l’equipement, du Logement et des transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04.
Grey literature
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