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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Expérience de création d’un commerce de produits exotiques

Claire FAUVINET

1993

Mme TOURE, d’origine sénégalaise-malienne, vit depuis 15 ans en France. Elle a travaillé comme caissière et vendeuse dans les supermarchés, avant de se trouver au chômage pour un an. Pour gagner un peu d’argent, elle fait venir d’Afrique, par l’intermédiaire de sa belle-soeur, des tissus et des ensembles qu’elle revend. Elle pense alors à monter sa propre affaire. Elle a deux idées : un salon de coiffure (elle n’a pas de formation, mais une expérience en amateur qui lui a beaucoup plu); ou un magasin de produits exotiques, par goût de la vente. Son mari la persuade de se lancer plutôt dans les produits exotiques, qu’elle connaît bien et qui sont moins soumis aux fluctuations de la conjoncture qu’un salon de coiffure : "En effet, les gens mangent, de toutes manières..."

Après un stage de gestion de quatre mois à l’IRFOP (institut qui effectue des stages de formation pour les chômeurs de longue durée), où elle pense avoir beaucoup appris, elle se décide finalement pour la vente de produits exotiques alimentaires, accompagnés par leur fiche-recette. Les banques lui refusant un prêt, elle prépare un dossier pour obtenir l’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise). Puis, elle entend parler de l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Economique)par un cousin qui a obtenu un prêt. Elle prépare son dossier avec un expert comptable (étude de marché...)et demande 30.000 FF. L’ADIE lui accorde 15.000 FF., qu’elle rembourse à raison de 1.000 FF/mois. Le 15 août 1992, elle crée une SARL (Société anonyme à responsabilité limitée)avec comme associé son fils aîné, et un capital de 50.000 FF. Depuis juillet, elle loue, pour 4.500 FF/mois, un local qui lui sert de magasin. Cependant, l’activité n’ayant démarré qu’en janvier 1993 avec l’arrivée de l’ACCRE, elle a dû payer six loyers, alors qu’elle n’avait pas de revenu. De plus, elle a bien failli perdre l’ACCRE. En effet, ne pouvant payer son loyer qu’avec difficulté, son expert-comptable lui avait conseillé de déposer son bilan et de ré-ouvrir plus tard : ce qui revenait à perdre l’aide de la DDTE (Délégation Départementale pour le Travail et l’Emploi). Depuis, elle a changé d’expert- comptable. Cependant, elle ne peut pas se payer, car sa clientèle est insuffisante. Elle ne dispose pas d’un éventail de marchandises assez large, faute d’argent, et perd ainsi des clients.

Elle pense qu’un créateur d’entreprise n’est pas assez aidé au début.

Key words

company creation, nutrition, credit, woman


, France

Comments

Mme TOURE trouve l’aide des pouvoirs publics insuffisante pour un créateur d’entreprise. Cependant, il semble qu’elle se soit très mal organisée et que son projet ne soit pas assez mûri. D’autre part, il semble qu’elle ait été mal conseillée. L’ADIE a peut-être une part de responsabilité car il y a un manque flagrant de préparation.

Notes

Entretien avec Madame TOURE N’DEYE, le 7 avril 1993.

Source

Interview

FAUVINET, Claire, CEDAL FRANCE=CENTRE D'ETUDE DU DEVELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE

CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - France - cedal (@) globenet.org

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