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Eléments de présentation de la Fédération des Associations et Groupements des Agriculteurs de Fandène et de son président (Thiès, Sénégal).

Constat de la diversité des dynamismes selon les groupements

Séverine BENOIT, Noël TINE

2001

Noël TINE, président de la Fédération des Associations et Groupements des Agriculteurs de Fandène dit ceci : " Les femmes étaient organisées en de nombreux groupements et c’est de là qu’est venue l’idée de mettre en place la Fédération. Il y avait 9 villages et chacun avait un groupement de femmes ou parfois un groupement mixte. Le problème, c’est qu’il n’y avait pas de coordination entre ces groupements pour faciliter la communication et la mise en place d’un programme commun. Nous avons fait une étude qui a débouché sur la mise en place de la fédération. J’étais président d’un groupement mixte, chez moi, à l’époque. Après, en 1989, on a choisi des délégués dans chaque groupement et j’ai été chargé de représenter le groupement de chez moi. On a mis en place une coordination que l’on nomme actuellement Fédération des Associations et groupements des Agriculteurs de Fandène. J’étais le secrétaire administratif de la Fédération. On a travaillé presque deux ans et puis on a convoqué l’Assemblée générale, on a fait le renouvellement, et j’étais toujours secrétaire. Après, j’ai pris le poste de président.

Ce qui est important, ce sont les expérimentations. Un seul groupement peut faire des expérimentations qui demain vont convaincre d’autres groupements. Sans les sensibiliser, ils vont voir et savoir que c’est une bonne chose. Les groupements qui démarrent nous écrivent eux-mêmes pour avoir des animations. A un moment, on a sensibilisé 34 villages de la communauté rurale de Fandène. On avait même 14 caisses d’épargne et crédit dans la zone. Ces groupements n’étaient pas membres de la fédération mais ils sont en train de le devenir. C’est eux qui ont fait la démarche de venir et nous les avons appuyés, on les a sensibilisés, on a fait de l’aide à la formation et on les a même intégrés dans le programme de financement des crédits. Il y avait même d’autres villages hors de la communauté rurale qu’on a sensibilisés. L’expérimentation c’était au sein des quartiers de Fandène et après il y a tous ces villages qui ont suivi. Aujourd’hui, notre programme c’est pour 36 villages.

Chaque semaine, il y a la réunion du bureau de la Fédération. Cette année, on a surtout mis l’accent sur le programme d’aménagement qui nous a pris presque un an de travail et qui n’est même pas terminé parce que dans le projet il y avait aussi l’appui aux maraîchers, pour 14 puits qu’on devait creuser dans le bas-fond. On doit normalement les commencer cette semaine. L’objectif de ce programme est de mettre en place des dispositifs anti-érosifs : on a fait des diguettes, des cordons en pierre. On a aussi commencé à reboiser. Cette année on a reboisé 34 000 plants, l’année prochaine on va continuer. On a aussi commencé à réfléchir sur un autre programme parce que celui-ci n’est pas très complet. Il restait encore 27 diguettes à faire et on en a fait 3, alors il nous en reste encore 24 à construire. C’est un projet en cours que l’on a commencé à ficeler, il faut maintenant le déposer et trouver des partenaires pour financer.

Certains groupements mixtes fonctionnent bien, d’autres ne fonctionnent pas. Il y a des difficultés d’organisation. A Fandène il n’y a pas beaucoup de personnes qui prennent du temps pour l’intérêt collectif. Ils ont leurs préoccupations, leur famille, leur champ, ils passent toujours plus de temps sur leurs activités quotidiennes que sur les activités collectives du village. Il y a beaucoup de gens qui sont membres des organisations mais qui ne font presque rien. Certains groupements peuvent convoquer seulement une réunion par an et parfois même pas. Mais il y en a d’autres qui fonctionnent très bien et qui sont en relation directe avec la Fédération. Dans le processus de développement, on ne peut pas appeler tout le monde et dire : "Venez, aujourd’hui on va se développer ! Voilà les constats, les problèmes, les objectifs, les solutions. On va faire comme ça et on va réussir". Que tout le monde vienne à 100 pour cent, ce n’est pas possible."

Key words

reforestation, development strategy, mobilization of savings, rural credit, countrymen’s organization


, Senegal, Thies

Comments

Cette fiche claire explique pourquoi les paysans de Fandène ont ressenti le besoin de créer une fédération. Ainsi la coordination entre groupements est facilitée et des projets de plus grandes envergures peuvent être mis en place. Mais il est parfois difficile de mobiliser les gens autour d’intérêts communs.

Notes

Voir fiches du même interlocuteur faite par le GRAD.

Entretien avec TINE Noël réalisé en février 2001 à Thiès.

Source

Interview

BENOIT Séverine

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