La phase préparatoire de la rencontre de Sao Paulo, 22 - 26 de juillet 2000
Diego ESCOBAR, Vladimir UGARTE
01 / 2001
Il y a ceux qui pensent encore, que dans ce monde la jeunesse est démotivée, que ses centres d’intérêts se limitent à la mode et que les problèmes sociaux dont souffre le monde sont externes à leurs occupations quotidiennes. La rencontre qui s’est déroulée à Sao Paulo - Brésil, du 22 au 26 juillet, organisée par le chantier jeunes de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire prouve le contraire. Pose des leçons nouvelles pour les futurs échanges d’expériences entre groupes de jeunes, mais aussi pour d’autres secteurs et acteurs sociaux qui souhaitent penser à leur destin et à celui de la planète.
Si l’on voit ça comme ça, alors le défi de DPH était bien difficile, articuler de manière méthodologique les besoins les plus urgents du tout jeune réseau brésilien. Chercher ses projections et de toute façon, traiter de consolider ce processus engagé depuis 3 ans par ce groupe de jeunes inquiets et dynamiques.
Il fallait concilier diverses propositions difficilement conciliables : identifier les notions de travail en réseau, quelle serait la structure du réseau jeune brésilien ? quel rôle devrait avoir chacun des jeunes présents à cette rencontre ? élargir la vision politique du réseau, c’est à dire évaluer le rôle stratégique que ce réseau pourrait apporter à la réalité quotidienne des jeunes brésiliens. De même renforcer son articulation avec la dynamique plus large de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire, qui proposait une rencontre de jeunes du monde entier en 2001 et répondre par des propositions propres à la convocation de participation au parlement des Jeunes en Octobre 2000 à Sydney - Australie.
Le défi était grand : articuler un ensemble de propositions avec une seule méthodologie. Pour DPH aussi il s’est agi d’un défi multiple. Cette méthodologie a été pendant des années orientée vers la formation de la production, la gestion technique et l’utilisation de l’information suivant la philosophie DPH à des individus ou des institutions préoccuper à échanger des expériences et des apprentissages. Mais ici il ne s’agissait pas de faire de la formation mais plutôt de construire un projet méthodologique avec les jeunes capable de répondre à leurs inquiétudes et défis comme individus et collectivement.
En tenant compte de ce contexte, l’échange de points de vue par courrier électronique ne se fit pas attendre, d’abord avec les leaders de la Cantara qui avaient été convoqués par les jeunes (Soria mello, Dudu Rombauer et Daniel Tojeira). De plus, avec les personnes qui font partis du réseau DPH, qui pouvaient partager des expériences méthodologiques dans la construction et la consolidation de celles-ci y qui de plus furent disposés à apprendre de l’expérience qu’apportée avec eux les jeunes du Brésil (Hermila Figueiredo, Diego Escobar et Vladimir Ugarte).
Le premier lien se fit en partageant la méthodologie des ateliers réalisés en Colombie pour la consolidation du réseau "constructeur de paix". On a pensé que l’on pouvait appliquer la même méthodologie au Brésil. Les variantes qui apparaîtraient seraient le fruit d’une négociation culturelle avec les jeunes et ainsi établir que ce processus soit complètement vital et constructif. Une quelconque imposition de modèle extérieur serait inapplicable et peu acceptable pour initier cette rencontre...
D’autre part, il y avait la nécessité de corroborer si la méthodologie élaborée en Colombie pouvait fonctionner dans un contexte totalement différent et avec un groupe social - comme les jeunes du Brésil - plein d’expectatives dans l’application d’une méthode qui renforcerait leur réseau et faciliterait la mémoire de la rencontre.
Deux jours avant la rencontre, tant les représentants de DPH que les coordinateurs du réseau jeunes du Brésil se sont rencontrés. Nous avons commencé la discussion de la méthodologie pour arriver à des accords en ce qui concerne le processus.
Le noeud central tournait autour d’une proposition qu’ils avaient apportée et qui n’avait pas était analysée auparavant, elle consistait à communiquer à un groupe de professeurs de l’Université de Sao Paulo l’agenda de la rencontre. Ces professeurs indiquaient la nécessité d’inclure un "socio-drame ludique brésilien" pour faire une cartographie de la position géographique, les intentions politiques et les aspirations du réseau jeunes du Brésil. Entre autre, nous avons exposé la méthodologie élaborée pour cette rencontre et cela leur a semblé, surtout à un professeur, complètement plat et de rationalité totalement européenne. La réalité c’est que cela nous a usé, d’abord en essayant de lui expliquer que ce n’était absolument pas une méthodologie élaborée en Europe, mais utilisée en Colombie et d’autre part nous avons essayé de lui faire voir tout le côté bénéfique de celle-ci.
Ce deuxième jour montrait deux panoramas : accepter que se fasse la rencontre en passant un jour entier pour faire ce que les professeurs souhaitaient et serrer l’agenda proposé par DPH, afin de concilier les deux. Mais il y avait aussi la possibilité de ne pas accepter cette expérience et d’imposer l’agenda de DPH. Finalement nous avons décidé - avec l’envie d’apprendre et d’échanger d’autres méthodologies - que le mieux était de partager le temps et d’appuyer ce travail. Les accords auxquels nous sommes arrivés sur 5 jours furent les suivants :
1) présentation de la rencontre et de la méthode pour obtenir de la part des participants un accord collectif de travail ; 2) un atelier ludique brésilien destiné à créer des liens de confiance entre les participants et arriver à une identité de groupe ; 3) une session d’élaboration d’expériences s’appuyant sur des interviews mutuels et un travail dans 3 ateliers pour déterminer les problématiques les plus parlantes des expériences et déterminer les points d’intérêt collectif ; 4) une session collective d’identification des valeurs, les thématiques et préoccupations du collectif ; 5) une session finale d’élaboration d’un plan de travail et d’organisation du réseau.
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, Brazil
L’effort initial de cette phase de préparation a permis de mener à bien et avec rigueur le plan de travail Elle a permis aussi flexibilité et adéquation à chaque instant de la rencontre. Pour DPH cela a signifié l’intégration de nouvelles techniques d’animation et l’enrichissement de ses méthodes de travail qui jusque là restaient rigides. Pour les jeunes cela a signifié d’accepter que la rigueur ne soit pas l’ennemi de la flexibilité et de l’enthousiasme. On a pu, ainsi, écrire une belle page de méthodologie de construction permanente.
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