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Au Bénin, l’ONG Galop Solidarité aide l’enfance malheureuse en créant des structures d’accueil

Fondée en 1996 par des professionnels de la santé, des agriculteurs, des commerçants et des sociologues, l’organisation non-gouvernementale Galop Solidarité travaille pour le droit à la vie, à l’éducation et à la formation des enfants abandonnés.

Claire GOLSE

12 / 2001

Pépin Septime Hessou, médecin coordinateur de la zone sanitaire de Ouidah, au Bénin, est l’un des fondateurs de Galop Solidarité, ainsi que son président depuis deux ans. Aujourd’hui, l’ONG compte 150 adhérents, 45 sympathisants, 4 membres d’honneur de nationalités différentes. Cette organisation a pour objectif de permettre une coopération et une collaboration entre les peuples du monde. Dans la région de Ouidah, son action est plus particulièrement axée sur l’aide à l’enfance malheureuse. Pour réaliser ses projets, Galop Solidarité sollicite des financements par le biais de dons. Ces derniers sont gérés par un cabinet d’audit financier qui garantit l’indépendance de l’organisation. Actuellement, trois structures d’accueil ont déjà été créées : la pouponnière, dès 1996, la ferme école en 1997, un atelier de menuiserie-soudure en décembre 2000. L’idée préalable à la création de la pouponnière émane de Pépin Septime Hessou, qui a constaté que beaucoup d’enfants étaient abandonnés à la naissance par leur famille, celle-ci ne pouvant assurer leurs besoins quotidiens. De ce constat a germé l’idée d’une structure pouvant accueillir les nouveau-nés orphelins afin de leur garantir une meilleure vie. En collaboration avec la commune d’Ouidah, Galop Solidarité s’est mise en quête d’un lieu pouvant recevoir la pouponnière. Les nouveau-nés y sont reçus par des religieuses, qui gèrent le fonctionnement de l’établissement. Depuis 1996, plus de 150 bébés ont bénéficié de leurs bons soins, une vingtaine en profitant actuellement. La création de la pouponnière est synonyme pour ces enfants d’un droit à la vie et à évoluer dans un univers familial et chaleureux. Après le premier âge, l’association leur trouve une famille d’accueil, qui leur permettra de grandir comme les autres enfants. Afin de récolter des fonds, Galop Solidarité a organisé, en collaboration avec la chaîne de télévision nationale du Bénin, une émission intitulée "35 heures pour la vie". A travers différents reportages, l’organisation médiatise et fait valoir ses actions auprès plus grand nombre.

Pour compléter cette action, Galop Solidarité a par ailleurs entrepris la création d’une ferme école, afin d’offrir aux enfants de la rue ou déscolarisés un accès à l’éducation et à la formation. Dans le cadre d’une formation de trois ans, les adolescents y apprennent les métiers de l’agriculture et de l’élevage. Les produits qu’ils cultivent assurent le fonctionnement de la ferme et fournissent une grande part de l’alimentation des personnes présentes dans les trois structures de Galop Solidarité. A la fin des trois années de formation, les élèves ont la possibilité d’obtenir un prêt à taux zéro auprès la Banque communautaire, ceci afin de leur faciliter l’entrée dans la vie active en leur permettant de s’installer à leur compte. Actuellement, quatorze jeunes bénéficient d’une formation aux métiers de l’agriculture et dix-sept à ceux de l’élevage. Rapidement toutefois, les membres de Galop Solidarité se sont aperçu que l’enseignement prodigué à la ferme n’avait peut-être pas un champ d’action assez vaste, car tous les jeunes ne s’intéressent pas forcément à une carrière agricole. De ce constat a découlé la création d’une nouvelle formation : l’atelier de menuiserie et de soudure, inauguré en décembre 2000. La réalisation de ce projet a été rendue possible par la participation de deux Italiens : Loshi Fuliro et Elena Campagnono, rencontrés sur la côte touristique du Bénin. Ces derniers se sont engagés à fournir des machines à l’atelier. Galop Solidarité se chargeant, quant à elle, de trouver les locaux pour accueillir la nouvelle activité.

A l’heure actuelle, par le biais des trois structures qu’elle a réussi à mettre en place, Galop Solidarité essaye de répondre au mieux aux problèmes de l’enfance malheureuse béninoise. Elle continue toutefois à rencontrer des difficultés pour réunir l’argent nécessaire au fonctionnement de ses structures d’accueil : la pouponnière, par exemple, est à elle seule à l’origine de 50 pour cent des dépenses. Par ailleurs, les animateurs encadrant les enfants ne peuvent encore recevoir que des salaires dérisoires par rapport au travail qu’ils fournissent. Par ces actions, Galop Solidarité témoigne de sa volonté d’offrir à l’ensemble des enfants du Bénin le droit à la vie et à l’éducation. Cependant, ses actions restent à un niveau de micro-projets. Pour envisager des effets directs sur le comportement des populations, des moyens financiers beaucoup plus importants seraient nécessaires. Et pour obtenir des résultats probants, il faudrait que l’Etat béninois prenne des mesures pour que les familles accèdent à un niveau de vie plus décent, ce qui leur permettrait de ne plus abandonner leurs enfants. Aujourd’hui, le malheur des plus jeunes ne doit plus être le corollaire du niveau de vie de la population.

Key words

street child, solidarity, access to education, training programme, association, right to education, development financing


, Benin

Comments

L’ONG Galop Solidarité est une initiative remarquable qui donne aux enfants de la région d’Ouidah, au Bénin, la possibilité d’avoir un avenir comparable à celui des autres enfants. Avec la création prochaine d’un bureau des ONG à Ouidah, on peut espérer qu’une collaboration entre les différentes organisations enrichira les champs d’action de chacune.

Notes

Fiche rédigée lors de l’Assemblée Mondiale des Citoyens de Lille, décembre 2001.

Entretien avec Pépin Septime Hessou

Source

Organisation presentation ; Interview

IUP ENVAR (Institut professionnel pour l’aménagement et l’environnement) - France

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