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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Les habitants de Sainte-Rita, à Cotonou, s’organisent pour le développement de leur quartier

Jean Louis DKAKPO

09 / 2002

Situé dans le secteur ouest de la ville de Cotonou et encadré par quatre grandes rues dites "voies 40" (rues 880 - 2520 - 140 et 320), l’arrondissement de Ste-Rita, subdivisé en huit quartiers, couvre une superficie de 450 hectares et compte environ 45 000 habitants.

Sa localisation dans une zone marécageuse accentue les problèmes d’insalubrité et d’hygiène, à l’origine de nombreuses maladies. Pour réduire ces maladies et permettre aux habitants de mieux se porter, un département de l’ONG Bethesda, dit Développement Communautaire et Assainissement du Milieu (DCAM), créée en 1993, a organisé le ramassage de déchets solides et ménagers à Ste-Rita en 1994. Au départ, des difficultés énormes ont été rencontrées. Il a fallu de nombreuses réunions explicatives et de sensibilisation parce que des bénéficiaires devaient supporter une partie des coûts de prestations de service. Le Maire, les responsables des Associations de quartiers et les élus locaux s’y sont impliqués corps et âmes.

Au début, très peu d’habitants ont adhéré à cette opération de ramassage des déchets. Un contrat de trois ans, puis un avenant de deux ans ont été signés entre la Communauté et le DCAM. Pendant ce temps le montant payé par foyer est passé de 250 F à 500 F puis à 1000 F.

En 1999, un contrat de partenariat de deux ans lie le DCAM et un comité de huit membres, dit Comité Communal Transitoire (CCT), mis en place par la communauté de Ste-Rita. Ce comité m’a élu comme président. Pendant les deux années, j’ai réussi à :

- Négocier la relève avec le DCAM ;

- Apprêter les statuts et RI ;

- Les faire adopter ;

- Recruter une animatrice/secrétaire, ressortissante de l’arrondissement, de même que les responsables du ramassage de déchets par soumission d’appels d’offre. Ces responsables constituent des Groupements d’Intérêts Economiques (GIE) ;

- Procéder au renouvellement des membres des bureaux des associations de développement (les anciens étant devenus inopérants) ;

- Contrôler la désignation des membres de l’organe appelé à remplacer le CCT, le Conseil pour le développement de l’arrondissement de Ste-Rita (le choix des membres des commissions techniques, les responsables de VON, etc.).

Au cours de la Collaboration CCT / DCAM, des difficultés ont surgi et avaient pour base l’incompréhension, le manque d’information, l’esprit de patronage etc.

Je reconnais avoir été très vigilant et avoir pris des responsabilités lourdes pour éviter à la Communauté une relève ou une indépendance nominale.

Pour parachever ma mission au sein du CCT, j’ai procédé à une sensibilisation très forte des habitants et cela par tous les moyens possibles : lettres, circulaires, réunions dans les quartiers, à la mairie, crieurs publics, véhicules sonorisés, banderoles, contacts avec les autorités administratives etc.

Dites-vous qu’au cours de la mise en place des diverses structures prévues, je n’ai ménagé aucun effort, ni ma santé, ni les déplacements qui me revenaient très chers, pour un travail bénévole et gratuit mais réconfortant dans l’idée de rendre service à d’autres et pour leur bien être.

Mon animatrice / secrétaire était souvent au four et au moulin, en contact avec la population, au bureau, avec les GIE pour contrôler des recettes, et autres...

Le responsable du GIE à qui incombe la propreté de sa zone est aussi surveillé par le bureau de son quartier. Pour plus de transparence, il est chargé de la collecte des redevances dont il perçoit les 65% à chaque fin de mois. Il paie la location de la charrette, choisit librement ses collaborateurs qu’il paie. Il est lié au Comité Communal Transitoire par un contrat.

5 pour cent des recettes vont au quartier dont relève le GIE pour son fonctionnement et ses actions communautaires. Les 30 pour cent restant au Comité pour son fonctionnement et ses actions communautaires.

Quant aux élections dans les quartiers, avant qu’elles n’aient lieu, j’ai parcouru les quartiers, rencontré les populations et leur ai fait connaître les critères à remplir pour être candidat (personne engagée, disponible, crédible, ayant le respect du bien public...).

Des difficultés à chaque niveau ne manquent pas, surtout quand il faut choisir. Dans certains quartiers, les élections n’ont pas eu lieu à la date prévue à cause de " magouilles ".

Par ailleurs, j’ai pu entrer en contact avec le CIDR dès son installation dans l’arrondissement de Ste-Rita. Au cours de certaines de ses rencontres avec la population, j’étais à ses côtés. Ma disponibilité ne lui a jamais fait défaut. J’ai participé à beaucoup de réunions qui ont abouti à la mise sur pied de la Commission pour le Développement Economique Local (CDEL). Il faut avouer que le CIDR m’a été d’une grande utilité au cours de l’élaboration des statuts et RI de notre organisation. La collaboration a été franche et fraternelle, une bonne " moisson " auprès du CIDR pointe à l’horizon. Je suis fier d’avoir réussi un tant soit peu la mobilisation d’une partie de la population (nombreux abonnements, propreté...) Ma satisfaction est bien prouvée par des actions qui ont à tous moments permis à Ste-Rita de figurer parmi les quartiers les plus propres des concours officiels.

La voie est toute tracée pour la relève, le CCT a fini sa mission de précurseur :

- Le 6 Octobre 2001, les responsables de toutes les structures ont été choisis à la mairie par les membres (ODASR, Commission Technique) ;

- Le 13 Octobre 2001, c’est l’installation des membres des commissions techniques, des responsables de VON...

Le Comité Communal Transitoire (CCT) a bien fonctionné, la relève devient une réalité. L’organisation pour le Développement de l’Arrondissement de Ste-Rita (ODASR) est née. Les représentants, au nombre de 9, constituent le Conseil pour le Développement de Ste-Rita (CDASR). Toutes les structures sont en place.

La tâche à laquelle le CDASR devra se livrer peut se décomposer ainsi :

- Oeuvrer pour le bien être des habitants de Ste-Rita. Compte tenu de l’ODASR et par conséquent du CDASR, j’éprouve des difficultés à faire comprendre à beaucoup d’habitants que l’ONG DCAM, ancien patron, n’est plus habilitée à régler les problèmes des déchets solides dans l’arrondissement de Ste-Rita ;

- Un calendrier est prévu pour continuer la sensibilisation au niveau des bureaux des associations ;

- Les outils hérités du DCAM/Bethesda sont en train d’être renouvelés ;

- Les contacts se poursuivent avec le CIDR. Le CDASR a délibéré et donné un mandat au CDEL de Ste-Rita pour proposer des actions relatives au développement économique. Je suis en pourparler avec le Ministère de l’Intérieur, le Préfet et la circonscription pour l’attribution à l’ODASR d’une parcelle devant abriter les services de l’ODASR (construction de bureaux). Par ailleurs, une convention de partenariat lie l’ODASR, la circonscription urbaine, l’arrondissement et le CIDR ;

- Des recherches de bailleurs de fonds se font au nom de l’ODASR par le CIDR ;

- Pour que le CDASR entre de plein-pied dans la réalisation, il lui faut un plan de développement général. Ce plan, dont les travaux sont presque terminés, sera bientôt entre mes mains.

J’ai une entière confiance en la réussite de l’objectif fixé. Il n’est pas possible que tous les habitants comprennent en même temps et de la même manière. Je demeure certain que les retardataires prendront le train en marche.

Key words

urban development, urban waste, mobilization of the inhabitants, neighbourhood organization, dialogue, municipality and civil society


, Benin, Cotonou, Sainte Rita

Notes

Jean-Louis Dkakpo est président de ODASR.

Pour compléter l’appréciation sur le PPDU à Kaolack, consulter la fiche d’Edouard NDONG

Cette fiche a été réalisée dans le cadre du PPDU, Programme Prioritaire Développement Urbain géré par 19 associations (dont le CCFD) et cofinancé par le Ministère des Affaires étrangères (www.ppdu.org).

Source

Original text

ODASR (Organisation pour le Développement de l'Arrondissement de Sainte Rita) - Lot n° 1075, Parcelle n° C 03, BP 4270, Cotonou, BENIN - Tél : 00 227 32 11 29 - Fax : 00 227 32 11 29 - Benin

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