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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Les ’femmes d’ailleurs’ chantent pour leur quartier (Bois Blancs, Lille, France)

Claire GOLSE, Ludovic ROUSSEAU

11 / 2001

Cela fait maintenant 3 ans, qu’un groupe d’habitantes du quartier des Bois Blancs de Lille se réunit une fois par semaine dans une des structures culturelles du quartier : le théâtre du Grand Bleu, pour y suivre des cours de chant.

Ce groupe de femmes, dénommé "Femmes d’ailleurs", est l’aboutissement d’un projet de la Directrice du Grand Bleu, Françoise Alombert. Ce projet n’aurait pu voir le jour sans la complicité de l’animatrice de la maison de quartier, Laetitia Berzin.

Au préalable de ce partenariat, Françoise Alombert tentait vainement de mettre en place des activités avec les femmes fréquentant la maison de quartier. De son côté, Laetitia Berzin cherchait à valoriser les voix des femmes qui participaient aux séances de karaoké qu’elle organisait à l’initiative d’une habitante.

Aoucha Mokeddem, chef de projet contrat de ville, tente alors de mettre en relation ces deux personnes afin de concrétiser leurs attentes et leur projet : former un groupe d’habitantes des Bois Blancs et les faire venir au Grand Bleu pour participer à des cours de chant.

Ce partenariat n’a toutefois pas eu le succès immédiat escompté car les habitantes n’étant pas familiarisées avec ce genre de structure étaient réticentes à se déplacer au Grand Bleu.

Une certaine forme de convivialité a donc du être développée par le théâtre du Grand Bleu dans le but de familiariser le groupe de femmes avec les lieux. Ainsi, autour d’un café et de petits gâteaux, la timidité de ces femmes d’ailleurs s’est peu à peu effacée pour laisser place à une bonne ambiance permettant ainsi à Solo Gomez, l’animatrice du cours de chant d’orchestrer le groupe dans de bonne condition.

Françoise Alombert précise par la suite que c’est également grâce à des représentations comme lors des "Festifamilles" que le projet a réussi. Outre le partenariat culturel et social, le premier élément clefs de la réussite du projet fut la participation des habitantes. Celles-ci venant d’horizons sociaux et culturels différents (italiennes, marocaines, tunisiennes) mais d’un même quartier de Lille, ont réussi à créer une dynamique et instaurer une forme d’échange de savoir-faire.

Eugénie Ambrossechia, une des membres du groupe, déclare par ailleurs que cet atelier de chant lui permet d’oublier ces tracas quotidiens et lui apporte aussi une certaine confiance en elle.

Il est cependant évidant que ces femmes ont connu quelques déceptions comme durant la fête de l’école Desbordes Valmores. Ce semi-échec s’explique sans doute par le fait que le directeur de l’école s’est adressé directement au groupe sans s’assurer des bonnes conditions de représentation. Les femmes ont donc du chanter avec du mauvais matériel devant un public qui n’était pas là pour elles. Le public n’a donc pas eu l’attention nécessaire pour écouter chanter ces mères de familles. L’animatrice convient néanmoins que cette expérience reste enrichissante car elle a permis de prouver qu’il fallait un cadre, un lieu et un contexte approprié afin d’amener un public motivé et concerné par la prestation donnée.

Ces conditions ont été réunies lors de la fête du quartier de Bois Blancs (Festifamilles).

En effet, à l’initiative de Laetitia Berzin, les femmes d’ailleurs se sont produites à la maison de quartier devant d’autres habitants. Pour Eugénie, cette représentation a permis de "montrer aux enfants du quartier de quoi elles (mères) étaient capables".

Aujourd’hui, pour que cette aventure aille encore plus loin, des activités de percussions ont été associées au chant. Françoise Alombert envisage également de mettre en relation le groupe Femmes d’ailleurs avec un groupe de femmes faisant du théâtre à Fives que Eugénie a rencontré dans le collège du Nord-Pas-de-Calais dans le cadre de l’Assemblée Mondiale. Cette initiative d’habitante permettrait sans doute de faire grandir le projet en lui donnant une autre dimension.

Key words

popular neighbourhood, participation of women, music, culture and development


, France, Lille, Quartier Bois Blancs

Comments

Ce projet apparaît comme une réussite. En effet en assistant à l’atelier de chant, on perçoit une atmosphère complice entre les chanteuses et leur professeur. On peut ainsi ressentir que l’effort réalisé par ces femmes, en acceptant de se déplacer en dehors de leur quartier, est récompensé par un épanouissement personnel. Par ailleurs, c’est en étant à l’écoute des besoins des habitants que les professionnels ont pu leur proposer des actions de qualités

Notes

Entretien avec ALOMBERT, Françoise; AMMBROSSECHIA, Eugénie; BERZIN, Laetitia

Source

Interview

Université de Lille 1. IUP ENVAR (Institut Universitaire Professionalisé Environnement et Aménagement Régional) - 2 rue de la Poste, 41260 La Chaussée Saint Victor, FRANCE - France

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