Des programmes régionaux d’action innovante financés par la Commission Européenne
01 / 2002
En début d’année 2001, la Commission Européenne confie à la Direction générale de Politique Régionale la mission de mobiliser les régions européennes sur le thème du développement économique centré sur l’innovation. Le développement économique régional doit se concentrer sur trois domaines majeurs : l’innovation et la société de la connaissance, l’information et ses applications, le développement durable et l’identité régionale. Une aide financière est alors proposée à hauteur de 50 à 80 pour cent du budget total de l’opération aux 156 régions qui soumettraient une action fidèle à ces orientations. En mai 2001, 103 régions déposent leur projet, la Direction générale politique régionale en retient 82. Confiée aux pouvoirs publics régionaux, la mise en place de ces projets de développement économique s’appuie sur un partenariat important avec les acteurs de l’entreprise privée, les centres universitaires de recherche et quelques associations. Ainsi, ils disposent d’un capital humain et d’un capital social et mettent en relation des partenaires issus de milieux différents. Ensemble, les intervenants conçoivent des stratégies de développement pour que leur territoire devienne un pôle économique et technologique important. Un comité de pilotage est créé et dispose de deux ans pour espérer aboutir à des premiers résultats.
La région de Wallonie, en Belgique, illustre parfaitement le procédé développé ci-dessus. Très grande région industrielle jusque dans les années 70, la Wallonie subit avec ses voisines (Nord-Pas-de-Calais, Lorraine), une grave crise sidérurgique et affiche, dans les années 80, les plus hauts taux de chômage (allant jusque 40 pour cent). Au début des années 90, la Wallonie entre dans une phase de reconversion industrielle qui, avec ce programme régional d’action innovante, va aider à son redémarrage économique. En partenariat, universitaires et chefs d’entreprise locaux effectuent une classification des nouvelles technologies. Ils procèdent ensuite à une possible reconversion et adaptation des entreprises traditionnelles à ces nouveaux secteurs que sont la biotechnologie, les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Enfin, des débouchés économiques et commerciaux sont identifiés. L’action est alors en marche, les universités développent de nouveaux pôles de recherche, lancent des appels à sponsors et contribuent massivement avec les entreprises aux adaptations matérielles et humaines liées à ces nouvelles orientations technologiques.
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Les nouvelles technologies sont considérées comme de véritables moteurs de développement économique et offrent aux secteurs traditionnels une grande opportunité de reconversion. Les retombées sociales se mesurent par la création effective d’emplois et par la prise de conscience de la population d’une redynamisation. Le territoire devient alors plus attractif. Si les programmes régionaux d’action innovantes ont des retombées économiques certaines, l’association de la population à leur mise en pratique et aux décisions provoquant une transformation des habitudes et du territoire est fondamentale. Selon la Direction de la Commission Européenne, cette tâche ne doit plus être réservée aux seuls pouvoirs administratifs mais réellement réappropriée par les citoyens.
Cette fiche a été réalisée lors des Entretiens internationaux de la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR), à Paris, du 28 au 30 janvier 2002.
Entretien avec ROUSSEAU, Jean-Marie
Interview
Commission Européenne. Direction Générale de la Politique Régionale - Avenue de Tervueren 41, B-1049 Bruxelles, BELGIQUE - Tel : +32 2 296 06 34 - regio-info (at) ec.europa.eu - Belgium - ec.europa.eu/dgs/regional_policy/index_fr.htm - jean-marie.rousseau (@) cec.eu.int