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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Naissance, croissance et autonomie de l’UCT (Union des Collectivités locales de Tattaguine, Sénégal)

Mamadou DIALLO, Benoît LECOMTE

05 / 1998

a/ L’histoire de l’association et de M.Diallo.

Mamadou Diallo est Président de l’Union des Collectivités locales en Tattaguine (UCT), association créée en 1990. Des membres fondateurs, il ne reste que M. Diallo au conseil d’administration. L’assemblée générale constituante date de 1992. En 1992, l’UCT incluait 6 villages, des groupements divers et 9 villages associés. En 1997, l’UCT incluait 28 villages, 80 groupements dont 50 de femmes (930 membres) et 31 d’hommes (580 membres). Au total, cela fait 1510 membres dans la région de Fatick. Les activités sont l’agriculture et l’élevage. Dans les années 1980, le Sénégal a été gravement touché par la sécheresse, ce qui a provoqué une chute de la production alimentaire et l’exode des jeunes vers les villes. Le peu de personnes resté dans les villages s’organise en "associations de développement". L’UCT s’inscrit dans la volonté de créer des dynamiques locales.. Son objectif est le développement durable en unissant les villages de l’arrondissement pour plus de solidarité et pour coopérer aux niveaux social, économique et culturel. L’objectif est également d’organiser les ressources, d’avoir la maîtrise locale du développement, et une communication créative entre les groupements. Il y a une réflexion dans tous les villages. Après avoir fait de la sensibilisation dans les villages, M. Diallo a été choisi comme délégué au conseil d’administration. Puis il a été élu président par le comité exécutif de son village.

b/ L’alimentation des caisses d’épargne de l’UCT.

Avant, les caisses des paysans étaient mal utilisées, cela empêchait le développement. Mais l’aide des techniciens et la réflexion ont entraîné une meilleure maîtrise des ressources locales et le renforcement du développement et de l’utilisation des caisses. Les bases sont les anciennes caisses (tontines...). Plusieurs groupements par villages sont nécessaires. Chaque groupe verse de l’argent dans la caisse. Lors des premiers contacts avec les partenaires, l’assemblée générale a élaboré un programme. Pendant les années 80, il y avait eu la longue sécheresse. Pour la naissance de l’association, des bailleurs étaient nécessaires. Le principal a été ASW (Allemagne). Avec l’ASW, il y a eu des programmes et non des projets. Les fonds d’appuis d’ASW ont été de 80 000 CFA en 1995, de 1 200 000 CFA en 1996 et aujourd’hui ils sont de 3 400 000 CFA. L’épargne des 14 groupements est de 5 000 000 CFA. Cela s’ajoute à l’épargne des 42 groupements membres associés, chaque caisse contenant 20 000 CFA (x 42 = 840 000 CFA). L’ensemble de la somme représente plus de 7 millions. "L’UCT pourra continuer sans aide supplémentaire", affirme Mamadou Diallo. Le programme cofinancé par ASW, prévu pour 4 ans, est achevé depuis plus d’un an. Actuellement, il n’y a pas de nouveau programme. L’UCT peut travailler avec la somme mise de côté pendant quelques années.

c/ La distribution des crédits et l’attitude face à l’aide.

Maintenant l’UCT veut atteindre son objectif en se basant surtout sur ses ressources propres pour développer la localité. "Ce n’est pas qu’on n’a pas besoin d’aide, mais on peut la diminuer souligne Mamadou Diallo." L’important est de savoir si avec nos propres moyens on peut faire avancer l’association. Multiplier les aides ne nous arrange pas". Un groupement qui commence à travailler peut avoir des problèmes si on lui donne une grosse somme. L’important est de voir où va être utilisé l’argent des bailleurs. Avec la multiplication des aides, un groupement qui commence à travailler peut avoir des problèmes si on lui donne une grosse somme. "Il faut commencer avec le minimum d’aide pour atteindre son objectif" affirme Mamadou Diallo. Si on a une grosse somme on utilise l’argent là où on ne voulait pas l’utiliser, et il y a gaspillage. Il y a un besoin d’aide, mais pas n’importe où. Il y a des exemples de gaspillage dans quelques associations à côté de l’UCT. Une association a duré pendant 20 ans. Elle a eu des centaines d’aides mais il n’y a rien dans ses caisses. Une grande somme disparaît dans les crédits que les gens n’arrivent pas à rembourser. Et l’argent disparaît. L’UCT est contre ce principe. Elle veut d’abord essayer, tester quelques groupements avec l’argent du bailleur. "Il ne faut pas distribuer l’argent bêtement" souligne Mamadou Diallo. Si les gens n’arrivent pas à payer, ça bloque le travail. Si un groupement ne peut pas payer son crédit, tous les groupements feront pareil, créant des difficultés et une perte d’argent. Dans ce cas, "au lieu d’avancer, on reculera". Un test préalable est donc important. Si le test est bon, il y a la programmation et le démarrage d’autres programmes. Sur la question de la jalousie liée au test puisque seuls quelques groupements reçoivent de l’argent, M. Diallo répond que "les animateurs se défendent" en disant qu’il faut attendre, que c’est pour bientôt. De toute façon, les groupements voient que leurs activités continuent et qu’ils ont de l’argent dans leurs caisses.

Key words

countrymen’s organization, local development, savings, credit, development project, solidarity, local community


, Senegal, Fatick

Comments

L’UCT s’est créé après l’exode rural dû à la sécheresse des années 80 au Sénégal, afin de soutenir les initiatives de développement local. Cette Union est originale car elle est composée de représentants des associations créées par des membres volontaires et des personnes choisies par les villages. Indépendance, prévision et modération sont les conditions de la réussite future des projets de l’UCT.

Notes

Cette fiche a été établie à partir d’une analyse d’un interview de M. Diallèle, seul rescapé des membres fondateurs de l’UT, qui raconte comment son association s’est développée avec l’aide de soutiens extérieurs, tout en insistant sur l’importance de l’autonomie financière des associations de développement local.

Entretien avec DIALLO, Mamadou réalisé à Kaolack en décembre 1997

Source

Interview

BENOIT, Séverine.

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