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Le cheminement personnel d’un leader burkinabé (Ouahigouya, Burkina Faso)

Baba Ouedraogo, président de l’ASSY (Association pour la survie dans le Sahel au Yatenga, Burkina Faso) retrace son parcours

Baba OUEDRAOGO, Benoît LECOMTE

07 / 1998

"Je m’appelle Baba Ouedraogo, je suis né et j’ai grandi à Ouahigouya. Je suis actuellement président de l’association ASSY (Association pour la Survie dans le Sahel au Yatenga). J’ai quitté l’école en 1986, j’ai continué à travailler dans la ferme de mon oncle Adama Ouedraogo, dit "Grand-Passage". Grand-Passage a plusieurs fils et certains ne s’intéressent pas au développement.

Moi je m’y intéresse. Ce n’est pas automatique de passer de père en fils cette envie-là. Mais c’est vrai que tout est venu de la ferme de Grand-Passage où j’ai toujours travaillé quand j’étais petit. Je suis né un arrosoir entre les jambes. Et l’arrosoir, je le tenais avec mes deux bras pour arroser les plantes tellement j’étais petit, pour arroser les arbres, les neem. Un jour, Adama me demande de balayer sa maison et là j’ai trouvé des sachets dans sa chambre. J’ai essayé de faire un plant à partir de ces graines. On ne le faisait pas à l’époque; on allait se servir des petites pousses naturelles. J’ai pris des pots, je les ai remplis de terre. C’était des graines de néré. Ca a bien poussé. Les gens qui venaient à la ferme, Grand-Passage leur donnait ces graines-là comme cadeau. Lui, me voyant faire, m’a envoyé 200 sachets. Ensuite, on a vendu les sachets, on vendait la plante 50 CFA (0,50 FF). Je suis devenu "pépiniériste comme cela".

Après une formation organisée par le service de l’environnement de Ouaga, j’ai pu lancer ma pépinière. Je l’ai renforcée en fait. Je savais déjà mais avant je tâtonnais. Je veux dire que c’est mon travail à la ferme et aussi la rencontre des gens qui venaient voir Grand Passage, les missions, les paysans, etc. qui m’ont formé.

D’un autre côté, nous avions la charge de l’animation audiovisuelle dans une Union. C’était en 1988-1989. J’ai été formé, les années avant, par Pierre Forrat. Nous partions certains matins pour réaliser des animations dans les villages. Nous avions un programme, élaboré en octobre, et j’avais un certain nombre de villages à animer : 52 villages pendant la saison sèche. Pour cela, la cellule communication avait 250.000 CFA par an; cela permettait de payer l’essence de la moto des groupements Naam, il fallait aussi de l’essence pour le groupe électrogène, de l’alcool, du coton, du savon, l’entretien, la réparation, etc. Finalement, il n’y avait pas un rond de prévu pour l’animateur lui-même.

Il y avait toujours des promesses : " l’année prochaine, on va prendre en charge... " on avait toujours l’espoir. Et jamais rien. J’ai fait 2 ans seul, et une première année comme second de mon frère Inoussa. On partait ensemble au village, à nous deux, moi je projetais, lui s’occupait de la technique, etc. L’animation avait lieu la nuit ; donc le jour j’avais du temps. Puis, j’ai travaillé comme bénévole au sein des Naam, dans le Comité-Compostage- Pépinière et Reboisement (CCPR). Notre ferme n’était pas une ferme de groupement, nous avons planté nous-mêmes. Les enfants d’Adama (et les mamans) ont contribué à l’évolution de la ferme. La famille elle-même est un groupe solide pour réaliser des choses. Je pensais que notre ferme familiale pouvait être une des expériences de l’association ASSY. Avec mon frère Inoussa, nous avons fondé l’ASSY en 1993."

Key words

countrymen’s organization, reforestation, continuous training, history, leader


, Burkina Faso, Ouahigouya

Comments

Les premiers pas dans la vie associative d’un innovateur qui a une double expérience : celle acquise au sein de la ferme de son père adoptif qui essayait toutes sortes de techniques pour mieux utiliser la terre et l’eau en saison sèche. Et celle d’animer un groupe de communication pour aller informer les villageois au cours de la saison sèche avec l’aide de montages audiovisuels. Cette double expérience a poussé notre interlocuteur à fonder ensuite diverses organisations.

Notes

Notre interlocuteur est un très actif responsable d’association et un observateur du développement local. Nous avons jugé intéressant de l’interroger sur son parcours personnel et plusieurs fiches DPH ont donc été extraites de l’un ou l’autre des interviews que nous avons eu avec lui.

Entretien avec OUEDRAOGO, Baba

Source

Interview

GRAD (Groupe de Réalisations et d’Animations pour le Développement) - 228 rue du Manet, 74130 Bonneville, FRANCE - Tel 33(0)4 50 97 08 85 - Fax 33(0) 450 25 69 81 - France - www.grad-france.org - grad.fr (@) grad-france.org

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