Même quand elle a prouvé sa compétence, une association populaire n’est pas considérée par les agents de l’aide
05 / 2001
Les membres du groupement féminin SET-SETAL, actif dans 8 quartiers de la ville de Thiès, expliquent ceci :
"Nous avons eu un seul financement, dont deux quartiers seulement ont bénéficié parce que c’était une phase test, en 1998. Le bailleur était le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), c’était une subvention. Nous l’avions eu par l’intermédiaire de l’ONG RODALE, dont nous avions entendu parler par le responsable à Thiès du département du développement communautaire, qui dépend du ministère de la femme.
Alors les présidentes des quartiers sont allées chez RODALE et cela nous a permis d’avoir un appui du PNUD. La phase test a très bien marché, mais finalement eux ont décidé de ne pas financer parce qu’ils voulaient aider une autre ville. Alors depuis on travaille seulement avec nos fonds propres. Nous gagnons un peu d’argent parce que la mairie nous a choisis pour ramasser les ordures sur la place. C’est un contrat de 4 mois, et nous avons commencé depuis deux mois.
Depuis 1998 nous n’avons plus d’aide. Nous avons écrit une lettre à RODALE, pour expliquer que nous étions un groupement de femmes très dynamiques, qui avait besoin d’appuis. Et comme nous ne savions pas écrire un projet, nous leur avons demandé de nous aider à formuler notre demande et à faire le document de projet.
Le problème c’est que nous avons eu de l’aide mais que cela a cessé d’un seul coup. Nous cherchons de nouveaux partenaires, nous avons besoin d’aide parce que nous ne gagnions pas d’argent et que notre matériel s’use au fil du temps. L’aide est vraiment nécessaire. nous n’avons pas d’argent pour satisfaire nos propres besoins, donc nous ne pouvons pas avoir d’argent pour financer nos activités.
Nous pourrions aussi faire plus de sensibilisation, si nous avions les fonds pour cela. Nous pourrions, par exemple, passer de quartier en quartiers pour faire des sketchs et de l’animation sur des thèmes. Nous avons déjà eu une formation pour cela, auprès de l’ONG Green-Sénégal l’année dernière en mai ; nous avons travaillé autour de thèmes : la collecte des ordures, le compostage et le commerce, nous avons fait un sketch sur le SIDA.
Nos fonds propres ne suffisent pas, alors on a fait beaucoup de demandes, mais on n’a pas eu de réponse favorable. Grâce à l’ONG DIMITRA-Belgique, nous avons obtenu les coordonnées et la présentation des principaux bailleurs susceptibles de financer. C’est à ceux-là que nous avons envoyé nos demandes, mais nous n’avons pas encore eu de réponse positive.
Avant de financer, l’organisme d’appui doit se demander si les gens qui veulent l’appui sont des gens qui travaillent et s’ils vont travailler avec l’argent. Et il faut descendre sur le terrain pour avoir ces informations. Après on peut appuyer. Nous, nous aurions besoin d’une subvention pour le matériel et l’activité de ramassage et de collecte des ordures. Pour la caisse d’épargne et de prêt, un crédit conviendrait".
woman, popular organization, urban environment, financing, informal sector, local development, public development assistance, women promotion
, Senegal, Thies
L’entreprise de femmes ramasseuses et transformatrices d’ordures urbaines, si active et organisée, a reçu une seule aide, il y a 3 ans. Depuis elles n’ont obtenu que les "coordonnées" des principaux bailleurs !
Sur le même thème et le même groupement de femmes habitant en ville, voir la fiche GRAD n° 470.
Entretien avec le groupement de promotion féminine SET-SETAL.
Interview
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