Le cas de l’hydraulique villageoise de la vallée du Ntem
04 / 1999
La vallée du NTEM, située en plein coeur de la forêt équatoriale du Sud Cameroun, a une réputation nationale d’être souvent le cadre de violentes épidémies de maladies liées à l’eau : diarrhées, dysenterie, typhoïde, choléra... Prenant conscience de cette situation, le projet d’hydraulique villageoise (Provillage)et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)se sont investis dans la localité, permettant ainsi à une demi douzaine de villages de goûter aux plaisirs de l’eau potable.
La réalisation de ces objectifs n’est pas sans exiger d’énormes sacrifices de la part des populations, qui participent à concurrence de 10% des coûts de réalisation d’un puits d’eau. " Il faut que les paysans cessent avec la passivité. Le développement vient d’abord d’eux-mêmes et l’apport extérieur ne doit être qu’un soutien aux efforts internes des locaux", explique au journal " La Voix du Paysan ", M. Jông LANGE, assistant technique du projet Provillage Ugpamo.
Tout commence par la création d’un comité de gestion du puits. Suivent ensuite les études géotechniques afin d’établir le site idoine du futur puits. Lors du creusage, le village est chargé non seulement de nourrir et d’héberger les techniciens, mais aussi de mettre à la disposition de l’équipe, du sable, du ciment et du fer à béton, ainsi que deux groupes de cinq personnes pour le creusage et la manutention. A la fin, une caisse de maintenance est mise sur pieds et est gérée par le comité de gestion.
Toutes ces difficultés ne sont pas facilement surmontées. La quote part des populations, s’élevant le plus souvent à 500.000 francs CFA, est difficilement recouvrée. A certains moments, si l’OMS ne les appuie pas elle-même, les villageois se retournent vers les élites pour la plupart fonctionnaires ou commerçants dans les centres urbains du Cameroun, et même à l’étranger. Les principales difficultés liées à cette initiative sont le plus souvent dues à des incompréhensions pouvant déboucher sur une situation de blocage total. C’est le cas par exemple des localités où une personne (ou un groupe de personnes), prenant à leur charge la totalité des vrais requis au village, exige que le puits se réalise sur sa cour, faisant fi des conclusions des études géotechniques. Ainsi par exemple, dans un village de l’arrondissement d’OLAMZE, les exigences d’un chef de village freinent actuellement les travaux et risquent, à terme, de déplacer le projet vers un autre site.
public health, hydraulic, drinking water, participation of inhabitants
, Cameroon, Vallée du Ntem
Cette initiative remet la notion de participation au centre du débat. Au risque de fournir les premiers germes de perturbations et de blocage du projet, la participation devrait se faire de façon démocratique et contrôlée, avec la contribution de toutes les parties prenantes de la population (jeunes, femmes, hommes, cultivateurs, éleveurs, commerçants...); afin de conférer à tous une égalité de voix lors de la prise de parole.
Fiche du dossier préparatoire au forum des habitants qui s’est tenu à Windhoek, Namibie (12-18 mai 2000)dans le cadre du sommet Africités.
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