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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Barcelone 99 - un débat européen

LAB au sein d’un programme de la fondation

Matthieu CALAME

10 / 1999

APM 11 c’est à dire l’action du programme APM en Europe avait soutenu de longue date les mouvements pionniers qui au sein du monde agricole cherchaient par une ouverture au reste de la population une solution à la crise endémique du monde agricole européen (pollution, sur-production, perte d’emploi etc.).

Mais ouvrir la problématique agricole au reste de la population était une action compliquée tant le débat devenait rapidement technique: quotas laitiers, montants compensatoires, Organisation Commune des marché, sans compter la difficulté d’expliquer les enjeux internationaux. Bref une action citoyenne (c’est à dire susceptible de concerner tous les citoyens)s’avérait particulièrement aléatoire.

Au reste pourquoi la population dans son entier aurait-elle du assimiler les tenants et les aboutissants d’une politique agricole alors que les agriculteurs eux-mêmes seraient restés ignorants des questions de politique de l’emploi, de la santé, ou de la Banque ?

Il nous semblait que c’était inverser la logique démocratique que de demander au plus grand nombre de se pencher sur un outil politique (la politique agricole commune)certes susceptible d’avoir des effets pervers ou bénéfiques en terme d’emploi, de santé ou d’environnement, les vraies préoccupations de la population. Dans une bonne démocratie c’est aux petits groupes (agriculteurs, fonctionnaires, politiciens)de subordonner leurs logiques et leurs actions aux préoccupations du plus grand nombre. Il ne fallait pas définir collectivement une politique agricole mais définir le cadre (les bornes)en terme d’objectifs pour la santé, pour l’emploi, pour l’environnement, dans lequel une politique agricole pouvait être conçue (si tant est qu’il est nécessaire de mener une politique agricole). C’est ce qu’avait bien préssenti le groupe de Seillac (groupe financé par la fondation en 1993 autour d’Edgar Pisani)lorsqu’il recommandait de ’partir des enjeux de société’.

C’est pourquoi l’équipe LAB proposa à la fondation non de réunir des agriculteurs ou experts militants pour dire au reste de la population ce qu’il fallait penser de la Politique agricole commune, mais bien de réunir une grande diversité de personnes (agriculteurs compris)pour définir des objectifs généraux au terroire et à la production alimentaire (en terme de santé, d’aménagement du territoire, de création d’emploi, de solidarité nord-sud)objectifs généraux auxquels devront répondre les acteurs du territoire et de l’agroalimentaire.

Key words

agriculture, CAP, governance


, Europe, Spain

Comments

La logique de Valencia s’inscrit bien dans la logique de l’alliance. Elle s’appuie sur une idée développée de longue date par la fondation dans le cadre de la gouvernance qui incite à concevoir les politique comme des obligations de résultats et non des obligations de moyens. Or les débats sur l’agriculture restaient confinés dans des petits groupes et portaient trop souvent sur des outils économiques (subvention, quota etc.)car, quelque fut la volonté des personnes de répondre à des objectifs généraux, l’existence des outils de la PAC (un moyen)agissait comme un aimant qui attirait immanquablement vers un débat sur les moyens. Fixer les conditions cadres dans lesquelles pourra éventuellement se construire une politique agricole c’est porter le débat sur les résultats que la société veut et doit atteindre (en résolvant parfois collectivement les contradictions qui peuvent exister entre les différents objectifs). Si cette mutation simple en apparence est parfois difficile à vivre pour les acteurs les plus engagés c’est qu’elle ne fait plus de la définition de la politique agricole (et partant de là de l’agriculture)un objet central de la vie politique, la politique agricole n’est plus qu’un outil au service de politiques plus globales (environnement, santé, coopération, emploi)auxquelles elle est ’soumise’, elle est donc ’marginalisée’ puisqu’elle n’existe pas selon une logique propre mais seulement si elle correspond aux logiques établies au sein d’autres politiques. Au pire elle peut ne pas exister du tout en tant que telle si l’on considère que les autres politiques suffisent à définir l’essentiel des attentes de la société vis à vis du territoire et de l’agro-alimentaire !

Source

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