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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Regard sur la ’participation des habitants’ au Sommet Mondial Habitat 2

Pour une meilleure confrontation des imaginaires

Jacques POULET MATHIS

09 / 1998

Jimmy Lépante, de la librairie fph (librairie et édition sociales), participe à Habitat 2 pour y assurer, avec des membres de la Fondation Charles-Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme - fph - , les aspects logistiques de la présence de la dite fph : présentation de publications et du système DPH sur les thèmes de la conférence mondiale, mais aussi et surtout organisation de la présence active et interpellatrice des habitants qu’elle a réussi à impliquer en marge du sommet.

POUR LE DROIT A LA PAROLE DES HABITANTS

Tenant le stand de la fph, il y entend les témoignages d’habitants et des débats qu’ils suscitent dans les " agoras " organisés chaque jour sur le stand. Il y voit à la fois la structuration progressive d’une parole issue de ceux qui vivent le plus immédiatement les problèmes les plus cruciaux d’habitants et qui n’étaient pas considérés au départ comme partenaires légitimes au Sommet. Il constate la pertinence du concept d’agora d’un double point de vue : *structuration progressive d’une parole en vue de son expression et de sa prise dans un forum plus large, puis dans la délibération du sommet lui-même. *Intérêt du badaud de passage, accroché par ce lieu curieux, seul de ce genre dans le " Best Practises Exhibition Hall " des Nations Unies, à être l’occasion d’expression non pas d’orateurs ou de professionnels de tout poil mais des gens eux-mêmes dont les orateurs et professionnels se sont toujours donnés mission de parler pour eux et sur eux! Il enregistre surtout la satisfaction ressentie par les habitants non seulement dans l’expression et dans le partage de leurs expériences mais surtout dans la découverte, par appui mutuel fécondé par ce partage, de la capacité à produire une parole publique dans une instance si éloignée en apparence (géographiquement, culturellement, politiquement)des préoccupations de leur vie quotidienne.

POUR UNE COORDINATION EFFICACE ENTRE LES ORGANISATEURS

Mais il fait aussi l’expérience des difficultés et tensions dans la mise en place concrète des conditions de ce qui reste une réussite. Préparation très rapide associant " penseurs et opérationnels " dans la conception du dispositif mais sur le terrain existe une désarticulation de l’équipe sous la pression des sollicitations des uns et des autres dans des voies différentes. Il n’y a pas de clarté dans la répartition des tâches et un manque de coordination et de redistribution du " qui fait quoi ? " tout au long du processus. Confrontés trop souvent à des difficultés consécutives d’un manque de préparation collégiale, ils ont le sentiment d’être quelque peu " lachés " pendant que d’autres, en tout cas ceux qui se devaient de gérer ces difficultés avec eux, sont ailleurs nouant des contacts, réfléchissant à de nouvelles opportunités... Accaparés par les exigences de présence permanente, de solutions à apporter aux problèmes rencontrés, aux tensions au sein de l’équipe fph, ils bénéficient moins que les autres de la gratification de la réussite de l’opération. De fait ils étaient aux cuisines.

Key words

methodology, participation of inhabitants, UN


, France, Turkey

Comments

Jimmy Lépante met bien en évidence la double dimension d’une rencontre. Même s’il sait que le but recherché a été atteint et qu’il a été témoin, fut-ce partiel, de cette réussite, il garde aussi la mémoire des difficultés concrètes vécues sur le terrain. Cette mémoire est marquée par une désolidarisation de l’équipe d’organisation aux contours mal définis et/ou dont il n’a jamais eu connaissance faute d’une communication active structurée. Les " cuisiniers de base " sont un peu comme les habitants qui font face comme ils le peuvent à tous leurs problèmes quotidiens, qu’il faut bien résoudre ou contourner, et que l’on met face à des instances hautement compétentes qui se sont données pour mission d’apporter à ces problèmes l’éclairage de leurs réflexions et de leurs expériences. Alors ils ont besoin de sentir que même si " l’essentiel est aux cuisines ", ils peuvent aussi participer aux délices (et aux tensions)des discussions autour de la table de la salle à manger.

Notes

Cette fiche a été réalisée à partir d’un entretien avec Jimmy Lepante.

Entretien avec LEPANTE, Jimmy

Source

Interview

FPH (Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme) - 38 rue Saint-Sabin, 75011 Paris, FRANCE - Tél. 33 (0)1 43 14 75 75 - Fax 33 (0)1 43 14 75 99 - France - www.fph.ch - paris (@) fph.fr

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