Rencontre de Bourg-Saint-Maurice
03 / 1998
La rencontre de Bourg-St-Maurice (France)du pôle régional Alpes Latines (PRAL)de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire, qui s’est tenue en juin 1997, avait la particularité d’être l’assemblée annuelle d’un chantier de travail géoculturel, censé donc traiter de problématiques régionales, mais qui en fait gère des axes de réflexion thématiques. Cet anachronisme ne pose cependant aucun problème aux participants qui reconnaissent l’existence de caractéristiques propres à cette grande région aux limites très changeantes selon les époques. Même s’il est clair que l’histoire a permis des relations privilégiées et des sentiments d’appartenance à une même famille, l’identité alpine en soi n’existe pas. On peut éventuellement parler de connivence, d’un esprit marqué pour certains par la montagne, mais tout cela ne constitue pas une culture, une identité spécifique. Le cercle des "Praliens" s’est d’ailleurs rapidement élargi jusqu’en Lozère et même indirectement à l’Alsace !
UN LIEU PRIVILEGIE POUR L’ECHANGE
Cette rencontre, coorganisée par un partenaire très proche et actif de l’Alliance (l’association Economie et Humanisme à Lyon), s’est déroulée dans un lieu fort agréable et surtout coïncidant parfaitement avec la tonalité voulue. Un village de vacances de l’une de ces associations très actives dans le tourisme social : un peu à l’écart du centre urbain de Bourg, au cours d’un cirque naturel de montagnes et offrant une structure récemment rénovée qui permet à chacun de vivre son intimité tout comme de partager complètement les moments de rencontre et d’échanges informels. Ces lieux sont, de plus, financièrement très avantageux et s’inscrivent dans une éthique appréciable de tourisme vert.
IMPLICATION DES PARTICIPANTS ET NEUTRALITE DE L’ANIMATEUR
Les participants les plus "récents" dans la dynamique de l’Alliance ont un peu imposé leur état d’esprit de personnes désireuses de s’impliquer de façon désintéressée financièrement et venaient chercher des éléments de réflexion, des idées pour construire leur thématique de travail, bref du grain à moudre. Devenir actif dans l’Alliance était leur motivation principale qui a facilité un climat de totale confiance et d’apport mutuel. La prédominance de cet état de fait a été largement favorisée par le fait que l’animation de la rencontre a été confiée à un allié de longue date, très actif et surtout ne faisant pas partie de l’équipe d’organisation. On peut penser que les participants ont été rassurés sur la possibilité d’implication d’un individu sans le passage obligatoire par une institution. La personnalité, l’expérience et l’érudition de Richard Pétris ont fait le reste. Un allié de sa qualité est une bonne idée à retenir pour une rencontre où les participants ont des niveaux très différents d’implication dans l’Alliance.
POUR UNE SOUPLESSE DE L’ORDRE DU JOUR
L’autre élément stimulant a été le démarrage d’un débat de contenu fort intéressant qui mettait en scène des points de vue différents sur les causes du chômage. Cette discussion n’a pas pu se poursuivre, faute de temps une fois encore, mais cette esquisse de débat hors du programme de la rencontre a aiguisé le désir de se retrouver et de se donner du temps pour ce genre de propos. Les participants ont explicitement exprimé l’idée que tant que nous aurons des choses à débattre, nous devons continuer à travailler ensemble.
methodology, collective reflection, unemployment, tourism and environment, regional development
, Europe, France, Italy, Switzerland
Certains choix sont stratégiques pour organiser une rencontre. Deux d’entre eux sont évoqués ci dessus : le choix du lieu et celui des personnes, participants et animateurs.
Un endroit aussi privilégié - nature, calme, espace - renforce nettement la qualité de la rencontre, notamment des échanges entre les invités et du travail fourni : le contexte est idéal pour la concentration sur le travail.
Cette rencontre regroupait des membres de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire, jusqu’à présent très essentiellement soutenue par la FPH. La non appartenance de l’animateur à l’institution financeur est ici importante sur un plan symbolique, car elle montre clairement la neutralité de cette institution sur le déroulement cette rencontre.
On note par ailleurs l’effet positif de la participation de "nouveaux" dans le groupe de travail. Ils apportent au groupe des éléments extérieurs et leur dynamisme. Mais cet apport n’est valable que si les participants arrivent à "prendre le train en marche" sans trop le freiner, soit qu’ils sont d’un niveau de connaissance ou milieu professionnel équivalent, soit que le travail préparatoire ait été suffisamment sérieux pour éviter que ce fossé n’existe.
Le commentaire de cette fiche a été rédigé par Lydia Nicollet.
Experience narration
(France)
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