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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Vers une réciprocité des échanges Nord-Sud

Sébastien LE RAY

10 / 1997

La notion de développement a évolué depuis la Deuxième Guerre mondiale, d’où des rapports différents entre pays du Sud et du Nord. Aujourd’hui, la tendance serait plutôt à la réciprocité et non plus à des échanges unilatéraux du Nord vers le Sud. Les expériences originales des pays du Tiers Monde peuvent parfois être riches d’enseignements.

Au cours des années cinquante, le développement est vu sous l’angle évolutionniste : les pays du Sud sont en retard par rapport à ceux du Nord et il s’agit de compenser ce fossé. Toutes les sociétés doivent passer par le même processus. Au niveau économique, c’est la théorie du big-push (impulsion massive)de Rostow qui prévaut. Des critiques se font jour par le biais des anthropologues qui dénoncent cette vision simpliste des sociétés (celles du Sud étant considérées comme attardées, simples ou primitives).

Les résultats sont plutôt mitigés : des avancées indéniables dans le domaine de la santé et de la lutte contre la faim, mais aucun pays du Sud n’a rejoint le modèle économique et technique présent au Nord. De plus, le prix à payer est souvent lourd en termes de conditions de travail, de dégradation de l’environnement (la Chine, par exemple, risque d’être le plus gros pollueur du XXIème siècle), d’endettement (qui a particulièrement touché l’Amérique latine)du fait de l’importation massive de technologies occidentales inadaptées.

Aujourd’hui, les pays du Nord connaissent une crise dans leur développement. De nouveaux problèmes apparaissent qui touchent l’ensemble de la planète, directement ou indirectement. De nouvelles relations économiques sont nécessaires pour inverser le solde négatif des flux monétaires au détriment du Sud. La défense de l’environnement doit être aussi l’objet d’une solidarité commune : la pollution n’a pas de frontières; comme exemple, la conférence de Rio sur l’environnement en 1992 a insisté sur la notion de développement durable, mais les pays riches ont fui certaines de leurs responsabilités.

Mais que représente exactement le terme de "développement" ? La notion de "développement" a-t-elle encore un sens ?

Au niveau économique, ce qui est recherché c’est avant tout "l’équilibre". Même les institutions internationales ont précisé cette notion et parlent désormais de "développement humain", de "développement durable". A côté de l’aspect purement économique (via le PNB), l’éducation et la santé trouvent une place. Ensuite, pour étayer sa thèse sur le déséquilibre (épuisement des ressources naturelles), il prend l’exemple des réserves halieutiques menacées par l’exploitation industrielle, ce qui fragilise de plus en plus les populations qui vivent de la pêche. Des organismes ont été créés pour analyser les filières agroalimentaires et l’interdépendance entre paysans du Nord et du Sud (SOLAGRAL, en France). L’auteur revient sur le terme de sous-développement en lui attachant le qualificatif de culturel. En effet, face à une certaine destructuration des sociétés, la réalisation d’objectifs sociaux, au Nord comme au Sud, trouve toute sa pertinence. On peut y inclure les mécanismes de cohésion sociale, d’attitude par rapport aux malades, la place des jeunes et des vieux dans la société... Dans ce domaine, nous avons beaucoup à apprendre des peuples qualifiés de primitifs de par leur mode de penser et leur organisation plus complexe qu’il n’y paraît.

Pour faciliter ces échanges d’expériences, des réseaux se sont mis en place. Ils permettent l’échange réciproque et non marchand d’informations, l’accès à une échelle supérieure. Des modifications sont intervenues dans les politiques. Cela se retrouve dans quelques grands thèmes comme l’environnement et par l’apparition de nouveaux acteurs comme les collectivités locales dans la coopération décentralisée. La conférence de Rio a mis en évidence les notions de développement durable et de biodiversité par exemple ; cependant, les mesures annoncées sont loin de modifier radicalement les politiques de développement. Le commerce équitable et l’épargne solidaire se développent depuis quelques années, mais ces politiques restent toutefois peu courantes.

Cependant, tout n’est pas si noir car malgré les limites imposées aujourd’hui à ces nouvelles formes de coopération internationale, elles font peut-être partie de l’ossature des nouvelles relations de coopération et d’échanges entre le Nord et le Sud.

Key words

development policy, cooperation policy, North South cooperation


,

Notes

D’après le document de présentation du projet.

Source

Internal document

JOHNSON, Pierre, // (France)

CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - France - cedal (@) globenet.org

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