Propositions pour un impact plus grand sur l’éradication de la pauvreté
01 / 1999
La République de Guinée est l’un des pays membres ACP, donc signataire des différentes conventions de Lomé. A ce titre la Guinée a bénéficié d’importants financements dans des domaines divers (santé, infrastructures routières, réformes institutionnelles etc...).
Des résultats positifs ont été enregistrés dans l’ensemble.
Nous avons constaté des faiblesses qui permettraient, si elles sont corrigées, que la coopération UE/Guinée ait un impact plus grand sur l’éradication de la pauvreté, particulièrement en milieu rural.
1. Relation entre les différents acteurs :
La coopération de l’UE et la Guinée peut-être améliorée en impliquant directement tous les acteurs et bénéficiaires de cette coopération (Etat, société civile, populations, collectivités locales)en mettant en place un observatoire de la coopération UE/ACP dans chacun des pays ACP qui pourrait suivre la négociation et la mise en oeuvre des projets ou programmes de développement.
Autres propositions :
- Établir des relations directes avec les ONG nationales locales ;
- Financer des projets et programmes présentés par les collectivités locales et les ONG en tenant compte de la politique nationale par l’État.
- Ne plus considérer le gouvernement comme seul et unique interlocuteur de l’UE.
2. Relation entre l’UE et les ONG du Sud.
Jusqu’ici l’UE ne finance que les ONG du Nord ayant des activités dans les pays ACP, tel est le cas en Guinée.
Les ONG guinéennes sont généralement des sous-traitants. Dans tout le pays deux ONG seulement ont vu leurs projets financés. Donc, il serait souhaitable d’établir des relations directes entre l’UE et les ONG nationales.
3. Programme de renforcement des capacités de la société civile des pays ACP.
L’UE doit prévoir dans la nouvelle convention de Lomé un programme de renforcement des capacités institutionnelles et particulièrement des ONG et de la société civile pour leur permettre de participer efficacement au processus de développement économique et social.
La coopération doit être diversifiée, de nouveaux acteurs devraient jouer des rôles importants (société civile, les femmes, les jeunes, et les organisations paysannes), sans oublier les collectivités locales elles mêmes.
international policy, UE ACP cooperation, fight against poverty, institutions strengthening, NGO
, Guinea
Ces quelques idées ramassées pêle-mêle sont des constats faits de la coopération actuelle UE/ACP en Guinée.
Durant six années, j’étais chargé de la tutelle des ONG en Guinée en ma qualité de Secrétaire d’Etat chargé de la Décentralisation.
Depuis 1992, je suis responsable d’une ONG nationale de développement. Les deux expériences professionnelles m’ont permis d’avoir un regard critique sur la coopération UE/ACP telle que pratiquée en République de Guinée.
[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]
Original text