La crise de 1987 touchant le Cameroun en général, et le secteur Coopératif en particulier a entraîné un certain nombre de diagnostics qui ont conduit à l’identification de trois maux qui minaient le secteur coopératif à ce moment :
* la non appropriation par les coopérateurs du mouvement coopératif qui apparaissent comme le bras prolongé de l’Etat ;
* la mauvaise gestion des structures.
Ceci impliquait la réforme du secteur coopératif à travers :
* la correction du cadre législatif et réglementaire : loi Coop/GIC afin de palier aux insuffisances constatées plus haut et limiter l’Etat à ses fonctions régaliennes afin de remettre les Coopératives aux Coopérateurs
* la professionnalisation de la fonction paysanne
Au cours du cycle de ce projet, on a à faire face à des difficultés liées à l’environnement institutionnel. Des contradictions et les conflits d’intérêt interviennent à deux niveaux :
* entre les bailleurs PNUD - CFD - UE, qui en parallèle, mettent sur pied des projets identiques et fortement implantés dans des aires géographiques restreintes à l’exemple du projet ASPPA : Appui aux Stratégies Paysannes et à la Professionnalisation de l’Agriculture ; Province du Centre, Coopération Française ; Projet PGPA : Promotion des Groupements de Producteurs Agricoles ; Province du Centre ; Coopération technique Allemande
* entre les bailleurs de fonds et leurs vis-à-vis camerounais, ce qui diminue la possibilité de décisions opportunes face à des réajustements des situations imprévues
Tout ceci a entraîné la réduction de l’efficacité pratique du projet et une cogestion houleuse de celui-ci.
En plus de quoi, le caractère national du projet implique une obligation d’équité territoriale ce qui favorise le risque de saupoudrage à certains moments dans certaines zones dont la population n’a pas une receptibilité adéquate (minimale)leur permettant d’assimiler le message que véhicule le projet.
UE ACP cooperation, international policy, cooperation, rural development, international cooperation
, Cameroon
Le partenariat s’entend ici, dialogue, prise en compte des attentes des différents intervenants, construction des relations de confiance, mise en palace d’une dynamique construite dans la durée
On identifie plusieurs niveaux de partenariats :
* au niveau des décideurs politiques des actions de coopération à mettre en oeuvre ;
* au niveau des agents d’exécution de projets et plus particulièrement des personnes ressources (ACP/UE)chargées de conduire le projet en phase d’exécution ;
* au niveau des agents périphériques (interfaces)chargées de jouer le rôle de structures relais (courroie de transmission)entre les bénéficiaires et les agents d’exécution (facilitateurs).
Au niveau des décideurs politiques, un accent doit être mis sur la régularité des rencontres mixtes aux décisions déterminantes pour la gestion des cycles de projet. En fait, la surcharge de fonctions des responsables de part et d’autre ne laisse pas suffisamment de temps aux réflexions profondes pouvant conduire à des décisions opportunes par rapport à des situations précises.
Dans le même cadre , les préjugés tenaces de part et d’autre effritent la confiance mutuelle. Les ressortissants ACP sont catalogués et identifiés tous comme des cadres à la moralité douteuse (détournements). A l’inverse, l’assistance technique est perçue comme une filière de placement des cadres sans valeur intrinsèque toujours prouvée et, ne pouvant se départir de la mentalité de colon.
Il est souhaitable par conséquent que le recrutement des cadres soit à"valeur égale, chances égales", et non plus des moyens d’équilibre diplomatique des pouvoirs de décisions U.E - Cameroun. Pour revenir à ceci, il nous semble que les goulots d’étranglement mettent du temps à être dégagés du fait de la gestion diplomatique des difficultés d’exécution des projets. Or, la solution aux problèmes obéit à un cheminement rationnel et n’obéit pas aux soucis de ne pas déplaire. On doit pouvoir faire confiance à des procédures fiables et caractéristiques de la bonne gouvernance.
Entre les bailleurs de fonds, la Coordination de leur politique d’intervention devrait permettre à l’aide d’être équitablement répartie à travers le territoire. Chacun se consacrant à une zone précise, ce qui rapprocherait l’aide des bénéficiaires et faciliterait l’adaptation des normes des différents projets aux exigences sociologiques locales. Par conséquent, on évitera des méga projets à l’impact flou et à la gestion lourde.
Entretien avec CTP FONDAOR.
[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]
Interview
CANADEL (Centre d’Accompagnement de Nouvelles Alternatives de Développement Local) - BP 3799 Yaoundé. CAMEROUN. Tél. : (237)221 31 40 / 200 38 74 - Fax : (237) 220 55 20 - Cameroon - www.canadelcam.org - contact (@) canadelcam.org