Les systèmes et pratiques culturaux dans la sous-région du Golfe de Guinée n’ont pas du tout évolué depuis les années 60. L’agriculture repose essentiellement sur l’itinérance et le brûlis. Cette technique était jadis pratiquée dans les conditions suivantes :
- densité de population faible;
- grande disponibilité de terres cultivables;
- existence de forêt denses.
La culture dure 3 ans au maximum pour les cultures vivrières :
* Année 1 : Défrichement au coupe-coupe et haches suivi de brûlage, semis direct de céréales, plantation de taro, bananier, piment etc... Pour la plantation de l’igname, des buttes sont confectionnées à la houe ou à la daba.
* Année 2 et 3 : Labour à la houe ou à la daba. Au cours de ces années l’entretien des cultures est fait à la houe. Ces trois années de cultures sont suivies d’une longue jachère de 5 à 10 ans pour permettre au sol de reconstituer sa fertilité. La jachère est une parcelle de terre laissée à elle même après une période de culture. La végétation naturelle se réinstalle grâce aux graines, boutures, bulbes et racines qui ont survécu pendant la période de culture. Elle est enrichie des graines de forêts environnantes.
De nos jours, avec la pression démographique croissante, la réduction des superficies cultivables et la dégradation des terres, la pratique de la jachère jadis utilisée pour la restauration de la fertilité des sols est devenue rare. Les niveaux des rendements moyens du sorgho, du mil, du maïs et du riz qui constituent les aliments de base dans la sous-région sont tombés en dessous d’une tonne à l’hectare. La croissance de la production agricole qui est d’environ 2 % doit augmenter d’au moins 4 % par an d’ici l’an 2005 afin d’assurer la sécurité alimentaire. De nombreuses études ont montré que l’augmentation des superficies ne peut permettre d’augmenter les productions de plus de 1% sans accélérer la dégradation de l’environnement. Il est par conséquent indispensable d’accroître la production des terres actuellement sous culture d’au moins 3 % par an.
Aujourd’hui, plus d’un quart de la population de la sous-région qui compte plus de 200 000 000 d’habitants avec un taux de croissance de 3 % est gravement menacée par l’insécurité alimentaire. Des actions visant l’accroissement de la production vivrière avec maintien ou amélioration de l’environnement pour les générations actuelles et futures s’imposent. Parmi les actions à entreprendre pour remédier à ce problème, il faut faire recours à l’utilisation d’engrais minéraux car l’épuisement de l’essentiel des éléments nutritifs provenant des réserves du sol et de la végétation naturelle exige une compensation. Selon le type de culture, le recours à l’engrais est plus ou moins important. Ces différences dans le recours aux engrais minéraux ne traduisent pas une quelconque insouciance des producteurs à l’égard de la reconstitution de la fertilité de leurs sols. Elles paraissent au contraire pouvoir s’expliquer par le fait que les cultures de rente aux débouchés commerciaux assurés ont plus de facilité d’accès aux intrants, alors que le marché des vivriers (mil, maïs, sorgho...)est aléatoire, celles-ci étant destinées à l’autoconsommation. Par ailleurs, la quasi-absence de fumure minérale et organique sur les champs de vivriers, le non recours à la mise en jachère pour reconstituer la fertilité du sol fait de la saturation de l’espace, conduisent à s’interroger sur le maintien à long terme des capacités productives des terres agricoles. Plusieurs actions de recherche visent à concevoir des systèmes de production en fonction des exigences des zones agro-climatiques, des systèmes de cultures durables et des techniques cultures appropriées. Les domaines prioritaires de recherche visant à améliorer la productivité des sols dans un environnement conservé sont :
- l’agroforesterie ;
- l’utilisation des ressources minérales locales pour l’amendement (exemple des phosphates naturels);
- association de l’agroforesterie à l’utilisation des ressources minérales locales et engrais minéraux - utilisation des plantes de couverture : légumineuses.
- conservation des sols et des eaux.
travelling farming, crop rotation, forest ecology, traditional farming, over occupation of land, food sovereignty, soil fertilization
, Sub-saharan africa
Aujourd’hui, la plupart des pays africains sont confrontés au problème d’autosuffisance alimentaire. Il est trop facile de mettre ce problème à l’actif de l’accroissement de la population. Il faut qu’on se pose la question de savoir " qu’est-ce qu’on fait pour aider les paysans à mieux gérer la fertilité des sols ? ". En ce moment, des pistes intéressantes et prometteuses de la gestion de la fertilité des sols existent, mais est-ce que les paysans, premiers utilisateurs des sols, pratiquent ces méthodes? La réponse est négative, pourquoi ?
Conférence de Mr. TAMELOKPO Adonko (Ingénieur agronome, Chercheur à l’Institut National des Sol au Togo)à la rencontre internationale du Programme du Réseau d’Echanges Multidisciplinaire sur l’Environnement et le Développement pour le Golfe de Guinée sur " l’avenir des sols du Golfe de Guinée dans les systèmes d’exploitation actuels " qui s’est tenue à Lomé (Togo)du 24 au 29 Mars 1997.
Colloquium, conference, seminar,… report
TAMELOKPO, Adonko
GARED (Groupe d’Action et de Recherche en Environnement et Développement) - BP 30562, Lomé, TOGO. Fax (228) 21 0915. - Togo - gared (@) togo-imet.com