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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Les conditions du partenariat habitants

Le couple représentation/représentativité

Paul DALMAS ALFONSI

12 / 1993

Représentation/représentativité: une problématique malaisée pour les institutions comme pour les groupes de résidents.

-Pour les premières, en effet: avec qui engager le dialogue? Faut-il aider les habitants à se structurer en associations et faut-il aider celles-ci à renforcer leur représentativité? Faut-il faire de cette représentativité un préalable au processus d’échange? Comment gérer les divergences d’intérêt qui peuvent exister au sein de la population? etc.

- Pour les seconds: comment mobiliser les habitants? Comment asseoir la qualité de porte-parole? Comment s’autoriser à parler et au nom d’un ensemble? Comment gérer la relation avec les groupes d’habitants? etc.

- Comment s’exerce la représentation de l’ensemble du partenariat: logeurs, acteurs sociaux, élus, etc.?

Ce sont là autant d’interrogations qui, sur le terrain, ne trouvent pas aisément de réponses.

- L’expérience semble mettre ceci en lumière: l’inversion d’une situation de blocage s’amorce dès lors que se modifie le jugement que l’on porte sur la potentialité des habitants à se constituer en "partenaires".

Or, deux hypothèses sont ici à lever: celle qui vise à n’entretenir le dialogue avec les associations que si elles sont représentatives en nombre d’adhérents; celle qui constitue à ne parler qu’aux associations de locataires et non aux groupes de résidents. Pour la réussite d’une réhabilitation, c’est justement avec ceux-là mêmes (peu ou mal organisés)qu’on estime peu aptes au débat qu’il convient d’enclencher une dynamique d’échange.

- La question représentation/représentativité perd de son acuité lorsque le logeur est poussé par la nécessité en cas de situation bloquée. Il se verra contraint d’aller vers ceux "qui sont là" ou devra provoquer l’émergence d’un groupe avec qui dialoguer.

- La représentativité en nombre d’adhérents n’est qu’un critère relativement pertinent. Il en va différemment lorsqu’on envisage sous l’angle de la capacité à prendre en compte une population dans sa diversité, ou encore celle à globaliser les problèmes et à appréhender la multiplicité des intérêts et non pas défendre les intérêts exclusifs. Les associations qui ont pris la mesure de cet enjeu doivent ajuster leur fonctionnement (abandon des préjugés vis-à-vis de certaines catégories, constance de l’écoute, renouvellement des membres, démarche collective, etc.).

En contrepoint des négociations collectives, la responsabilité du maître d’ouvrage est aussi engagée dans une écoute des paroles plus particulières.

- Le mode de fonctionnement des différentes institutions appelées à agir en partenariat se voit mis en question: on trouve là aussi des divergences d’intérêt, des compétences au dialogue très variables. L’exercice du partenariat peut être occasion d’une remise en cause pour une évolution, tandis qu’on interroge aussi le principe de décentralisation des pouvoirs de décision.

Lorsque les partenaires se sont "reconnus" comme interlocuteurs, le travail en commun peut débuter. Il comporte une dimension stratégique de taille: faire en sorte qu’aucune des parties en présence ne soit perdante dans l’échange qui s’établit.

Key words

housing, social housing, rehabilitation of habitat, democracy, association, participation of inhabitants, inhabitant association, partnership, dialogue


, France

Comments

C’est à partir de l’expérience des associations de locataires que ce concept donne matière à réflexion car la preuve de leur représentativité leur est souvent demandée. Or la représentativité est subjective : qui décide -et comment- que quelqu’un a qualité pour parler au nom d’un autre ? Bien au-delà des débats nécessaires, des idées simples peuvent être admises : on a les partenaires que l’on veut; à partir de quoi -et sans pouvoir toujours s’adresser à tous et à chacun- peuvent déjà être écartés les préjugés rituels, posée la question de savoir si l’on a favorisé l’émergence des personnes ou groupes susceptibles d’apporter la contradiction en même temps que leur vécu mais aussi des propositions; posée aussi la question de savoir si l’on a créé un pôle d’intérêt, des points d’accrochage sur lesquels les individus puissent se mobiliser.

Notes

Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’Habitat et de la Construction du Ministère de l’Equipement, du Logement et des Transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04

Source

Grey literature

COUDRY, Béatrice, DIRECTION REGIONALE DE L'EQUIPEMENT PROVENCE ALPES COTE D'AZUR (DRE PACA); ATELIER REGIONAL RENCONTRE REHABILITATION PACA

CEDIDELP (Centre de Documentation Internationale pour le Développement les Libertés et la Paix) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - Tel 33 (0) 1 40 09 15 81 - France - www.ritimo.org/cedidelp - cedidelp (@) ritimo.org

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