Le Fair Act et la sécurité alimentaire
04 / 1997
La doctrine officielle des États Unis en matière de sécurité alimentaire consiste à affirmer que les problèmes éventuels résultent simplement de décalages entre l’offre et la demande au niveau mondial. La réponse proposée par le gouvernement est celle d’une libéralisation accrue des marchés. Pour lui, si chaque région du monde se spécialise dans les productions pour lesquelles elle est la mieux placée, la production augmentera et le marché fera ensuite son oeuvre de distribution.
Cette position n’est pas celle de tous les secteurs de la société nord-américaine. Par exemple, de nombreuses organisations agricoles estiment que la libéralisation des marchés est au contraire la principale cause de l’insécurité alimentaire. Elles demandent une révision des accords du Gatt. à l’occasion de la Conférence organisée à Québec pour le cinquantième anniversaire de la FAO, elles ont demandé que l’accès à l’alimentation soit considéré comme un droit économique essentiel de l’Homme.
Cependant, le contexte politique aux États Unis est celui d’une moindre intervention de l’État dans l’économie agricole. La nouvelle loi qui vient d’être adoptée (le Fair Act, connu également sous le nom de Farm Bill, pour la période 1996-2002)institue des paiements découplés de la production agricole. Cela signifie que les subventions versées aux agriculteurs par l’État ne sont pas proportionnelles aux quantités produites, particulièrement en ce qui concerne les cultures de maïs, blé, orge, coton et riz. Les agriculteurs sont donc libres de produire pour vendre au prix du marché ou même de ne pas produire du tout : les subventions seront les mêmes. Elles sont dégressives durant la période - considérée comme transitoire - qui nous sépare de l’année 2002.
Afin de parer à une éventuelle chute des cours brutale, les agriculteurs pourront vendre leur production à l’État, mais à un prix faible. En outre, ce prix pourra être baissé par le ministère de l’Agriculture.
La jachère obligatoire est supprimée, mais pourra être remise en vigueur en cas de surproduction, sous réserve de l’adoption d’une nouvelle loi.
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, United states
Ce texte fait partie d’une série de cas portant sur la question de la sécurité alimentaire, recueillis parmi les membres du réseau Agriculture paysanne et modernisation (APM)lors de la rencontre de Yaoundé, en septembre 1996.
Entretien avec RITCHIE, Mark
Interview
1997
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