07 / 1998
En Irlande, en Afrique du Sud ou au Proche Orient, ce n’est plus tout à fait la guerre, mais pas encore la paix. Il est clair que la solution ne réside pas dans l’anéantissement de l’une ou l’autre des parties, mais dans la négociation en cours d’un avenir commun.
Dans chacune des régions concernées, les processus en cours ne pourront aboutir que si les "véritables sources de conflits soient reconnues, et les conflits eux-mêmes exprimés, gérés, par des moyens autres que ceux de la violence". C’est le seul chemin de la paix, la réduction au silence de ceux qui continuent à être victime d’injustices débouchant uniquement sur une relative "tranquillité" souvent temporaire (à moins que l’on opte pour la solution radicale de l’anéantissement, bien illustrée par le Japon ou l’Allemagne durant la dernière guerre mondiale).
Depuis la chute du mur de Berlin et la diminution des conflits "globaux", plutôt que de pousser vers la radicalisation et l’aggravation, les interventions extérieures, souvent acceptées, voire demandées, jouent un rôle de régulations des sorties de guerre et d’officialisations de compromis. La paix est devenue une valeur, grâce à laquelle il devient possible de participer à l’économie de marché et de prendre part à la mondialisation.
Mais la paix, contrairement à la violence armée qui se nourrit d’elle même, qui "roule toute seule", nécessite une formidable volonté politique, un véritable acharnement permanent pour que le lien social se renoue autour du désir de la "gagner". Elle ne pourra être construite que dans la reconnaissance de la diversité des individus et des groupes, dans le refus de droits énoncés par l’un sans acceptation de l’autre.
civil war, transition from war to peace, peace agreement, international mediation, irenical methodology, right to difference, cross cultural dialogue, non violence, construction of peace, peace education, mediator, national reconciliation, peace
, South Africa, Near East, Irlande du Nord
"Désirs de paix, relents de guerre", est un ouvrage bien structuré:
Dans chacune des trois parties de l’ouvrage: 1/ La paix impossible, 2/ Facteurs de paix, 3/ Guerre ou paix; les trois auteurs, chacun spécialiste d’un des pays concernés, analysent successivement les nombreux facteurs historiques, sociaux et politiques, influençant le cheminement passé et futur.
Les contextes et les processus sont très différents au sein des trois régions. Mais certaines éléments restent communs et peuvent s’énoncer comme des "vérités" synthétisées dans la conclusion.
Un tableau en annexe regroupe chronologiquement les principaux événements de chacune des régions. Il permet de fournir au non-spécialiste une meilleure lisibilité de cet ouvrage riche et dense et qui illustre parfaitement, sans optimisme ni pessimisme exclusif, la difficulté de passer d’une logique de conflits à la construction d’une paix durable.
Un livre pour des lecteurs avertis, passionnés pour l’une ou l’autre des régions étudiées. Un livre aussi pour tous les hommes de paix qui savent qu’elle est le seul avenir possible pour l’humanité et qui cherchent à s’enrichir de références.
Un livre enfin pour tous les "faucons" dont on peut espérer que les certitudes soient ébranlées par sa lecture.
Book
BOUILLON,A.; DAYAN HERZBRUN, S.; GOLDRING, M., Les amis d'une école de la paix à Grenoble, Désirs de paix, relents de guerre - Afrique du Sud, Proche-Orient, Irlande du Nord, Desclée de Brouwer, 1996/11 (France)
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