español   français   english   português

dph is part of the Coredem
www.coredem.info

dialogues, proposals, stories for global citizenship

La coopération de la ville de Montreuil avec le Cercle de Yélimané

Ina RANSON, Jean Claude FLAMA

12 / 1997

Montreuil (95 000 habitants), 3e ville de l’ le de France, à la frontière de Paris a une longue expérience d’accueil des migrants. Parmi les 19 pour cent d’étrangers actuellement, on compte environ 6 000 Maliens. La majorité est originaire du Cercle de Yélimané lequel est situé dans une région présahélienne. Environ 137 000 personnes habitent les 90 villages d’un territoire d’une superficie de 6098 km 2. C’est le manque d’eau et de ressources qui a incité les Maliens à immigrer. Un modeste salaire gagné à Paris fait vivre des familles très étendues, au sens malien du terme.

Répondant à une demande des associations maliennes à Montreuil, la municipalité s’est engagée depuis fin 1985 dans une action de jumel age-coopération avec le Cercle de Yélimané. L’objectif est de soutenir des initiatives du Cercle qui vont dans le sens d’un développement durable et qui permettent aux villageois de vivre dans leur pays.

Les acteurs et les structures de coopération

La coopération s’appuie à la fois sur des associations et sur des institutions maliennes et françaises. Dans le cadre de la coopération décentralisée, elle a le soutien de la Municipalité de Montreuil, du Secrétariat d’Etat à la Coopération et de l’Union Européenne.

Les partenaires associatifs à Montreuil sont l’Association pour le Développement du Cercle de Yélimané en France (ADCYF)qui regroupe presque toutes les associations maliennes originaires du Cercle de Yélimané, et l’Office Montreuillois des Relations Internationales (OMRI), association loi 1901, qui a la charge de mener à bien la politique de la Ville de Montreuil dans le domaine international.

Ces deux organisations se retrouvent à Montreuil dans un Comité de Suivi qui a pour tâche d’accompagner l’élaboration et la réalisation du plan triennal de développement du Cercle de Yélimané. Il se réunit au moins une fois par trimestre.

A Yélimané un autre Comité de Suivi se réunit également au moins une fois par trimestre. Il est composé des membres du Comité local de développement qui sera remplacé à terme par les représentants des maires des douze nouvelles communes. Il a les mêmes attributions que le Comité de Suivi de Montreuil.

De plus, à Yélimané, une équipe opérationnelle entièrement malienne, composée de 9 personnes, est chargée de l’exécution du programme de développement. Ells s’appuie sur un réseau d’opérateurs techniques extérieurs à l’équipe sur la base d’engagements contractuels.

Enfin, deux fois par an, à Yélimané, se tient un Comité de Pilotage qui a pour attributions le suivi de l’activité de l’équipe du programme, la définition des programmes annuels prévisionnels et leurs moyens financiers, l’analyse et le contrôle semestriel des résultats obtenus, les éventuelles réorientations du programme en cours d’exécution.

Ce comité de pilotage réunit des représentants de l’O.M.R.I. et de l’ADCYF de Montreuil, des représentants du Comité local du développement du Cercle de Yélimané, du Comité local de jumelage, des associations féminines et des jeunes, des représentants de l’association pour le développement économique et sociale de Yélimané à Bamako (A.D.E.S.Y.)ainsi que des opérateurs à titre consultatif. Ainsi toutes les décisions sont-elles prises d’une manière tripartite : Montreuil - migrants - villageois.

A noter qu’il est rarement nécessaire d’envoyer des spécialistes français au Mali, car on les trouve le plus souvent sur place.

Les actions engagées : hydraulique agricole, eau potable, santé, éducation...

L’hydraulique a gricole : Il existe des possibilités réelles de l’augmentation de la production des cultures traditionnelles au moyen de micro-barrages, de digues filtrantes, d’aménagement de mares, de petits ouvrages de protection des zones de cultures, d’aménagement de périmètres maraîchers ainsi qui par la réalisation d’ouvrages plus importants comme l’exemple du barrage de Diocoulané qui a permis la culture de 350 ha.

L’eau potable : Son accès reste une préoccupation permanente des villageois. Plusieurs adductions d’eau ont été réalisées ou sont en cours dans les villages. Le programme s’attache à améliorer la gestion des points d’eau existants et à venir.

L’approvisionnement en céréales : Le programme veille à la formation de gestionnaire de magasins de céréales afin de garantir l’approvisionnement des villageois, dans une zone fortement enclavée, à des prix justes et abordables.

L’éducation et l’alphabétisation : Le programme vise à consolider les quatre bibliothèques villageoises déjà existantes, éventuellement à en créer d’autres, à former de jeunes volontaires en matière d’alphabétisation, et à aider à la création de centres d’alphabétisation.

Les petits projets productifs : Des prêts, accordés à titre individuel ou collectif, permettront aux villageois de réaliser de petits projets, sources de revenus complémentaires.

Les financements

Il proviennent de la Ville de Montreuil, à parité avec le Secrétariat d’Etat à la Coopération, de l’Union Européenne, des migrants, du travail valorisé des villageois et, sur des projets précis, d’autres partenaires, comme Les Grands Lacs de Seine ou le Conseil Régional d’ le de France.

Difficultés

Elles proviennent d’abord du climat lui-même, de l’avancée du désert, redevable en partie au réchauffement de la planète et à sa mauvaise gestion.

Elles proviennent ensuite de la difficulté, en matière de propositions d’actions, d’accorder les désirs exprimés par les villageois avec les solutions proposées par les migrants. D’où l’intérêt parfois de médiateurs, anciens migrants eux-mêmes, retournés au pays et qui participent des deux cultures.

Enfin les difficultés proviennent de notre propre tentation de calquer nos modèles sur une réalité bien différente de la nôtre. On peut affirmer que la coopération est un réel appui pour le développement durable dans le Cercle le Yélimané et en même temps à Montreuil, par la prise de conscience qu’elle incite, notamment au cours des échanges entre les jeunes. "Nous voudrions faire reculer le désert, dit Jean Claude Flama, et nous y arrivons un peu. Mais les résultats ne sont-ils pas menacés à moyen terme par le réchauffement du climat que nous provoquons par notre développement ici ?"

Key words

decentralized cooperation, North South cooperation, cooperation, popular participation, participation of inhabitants, desertification control, culture and development, development strategy, association


, France, Mali, Montreuil, Cercle de Yélimané

file

Villes et développement durable : des expériences à échanger

Des coopérations entre villes

Notes

Contact: Service Relations Internationales de la Ville de Montreuil, 41 Avenue de la Résistance, 93100 Montreuil, Tél 01 48 70 60 17, Fax : 01 48 70 60 73

Entretien avec FLAMA, Jean Claude

Source

Interview

CEDIDELP (Centre de Documentation Internationale pour le Développement les Libertés et la Paix) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - Tel 33 (0) 1 40 09 15 81 - France - www.ritimo.org/cedidelp - cedidelp (@) ritimo.org

legal mentions