Education à la maîtrise de la fécondité et environnement

A Bangui, capitale de la République Centrafricaine, le 21 janvier 1993, au départ d’un lent processus d’organisation, une femme, Micheline Quetier, a créé une association "Education à la maîtrise de la fécondité" (EMF). Elle est liée au Laboratoire de Botanique de l’Université Libre de Bruxelles dirigé par le Professeur Lejoly, membre de PRELUDE.

L’objectif de l’association est de permettre aux femmes, sur la base de leur connaissance des plantes médicinales, de recenser celles qui ont donné des résultats positifs pour la résolution des problèmes liés à la santé des femmes.

Ces plantes sont destinées à la confection de remèdes traditionnels dans le cadre du programme "Education à la Santé Familiale" qui comprend un volet "soins par les plantes médicinales". Il s’agit d’apprendre aux femmes à soigner "avec les moyens présents dans l’environnement humain et naturel" 80% des pathologies courantes avant qu’elles ne s’aggravent.

Consciente de la nécessité de préserver l’environnement, l’association prend plusieurs précautions: formation préalable des membres; les personnes qui effectuent le ramassage savent comment prélever sans abîmer les arbres; le ramassage se fait de façon dispersée en forêt et en savane et de ce fait la collecte ne devrait pas porter préjudice aux formations végétales; les ramasseuses privilégient l’usage des plantes médicinales présentes dans l’environnement et cultivables (concessions et plantations familiales); dans les cas où sont utilisées des écorces ou des racines, celles-ci sont pilées afin de diminuer la quantité utilisée et d’obtenir avec la dose un effet optimal; durant les sessions de formation qu’elles organisent sur l’éducation à la santé familiale, les formatrices insistent beaucoup sur la préservation des plantes, les modes de collecte, l’assainissement et la protection de l’environnement. Ayant commencé à monter un modeste jardin botanique (60 plantes), l’association récolte déjà une partie des plantes nécessaires dans la concession. Un de ses objectifs est d’ailleurs que les plantes utiles et facilement cultivables soient plantées dans les jardins familiaux en fonction des différentes régions. Ensuite elles seront vendues au centre qui les revend lui-même à un prix raisonable aux utilisatrices de l’association.