Georges THILL, Jean-Paul LEONIS
04 / 1995
Depuis plusieurs années, dans l’Archidiocèse de Cotonou, des laïcs ont été interrogés à propos du retour vers les guérisseurs, les couvents fétiches. Ils se sont concertés sur la manière d’aider les chrétiens à vivre effectivement leur foi sans tomber dans le syncrétisme. Des personnes (les Archevêques de Cotonou Messeigneurs Christophe Adimou puis de Souza, les membres des communautés de vie ou de prière: Emmanuel, Renouveau)ont commencé à partager leurs connaissances sur la pharmacopée et à soutenir ces recherches. Des personnes converties au catholicisme mettent leurs connaissances au service de leurs frères. Des agents de santé, des animateurs villageois étudient les vertus des plantes et autres substances naturelles.
Monseigneur de Souza a nommé une équipe pour étudier ce projet à la suite d’un mini-synode diocésain en 1992.
Ainsi, pendant cette année, les quatre doyennés du diocèse, aussi bien ruraux qu’urbains, ont participé à la création de centres de soins, utilisant les connaissances en pharmacopée. Le centre Saint Luc, à Kouhounou, servant aussi d’hôpital, est en train de se mettre en route. Ce centre médical s’adresse à toutes les catégories de personnes. Il a été créé par la Banque Mondiale et sa gestion a été confiée à l’Eglise.
La stratégie utilisée respecte le diagnostic des médecins. Le malade est amené à consulter un généraliste qui fait les examens nécessaires. Il pose un diagnostic et émet des hypothèses. Ensuite le malade est orienté vers le responsable qui recherche les plantes adaptées et surtout se met en relation avec les personnes qui soutiendront le malade dans son épreuve.
Un accompagnement constant s’adresse aux malades dans toutes les dimensions de leur personnalité: physique, psychologique, spirituelle, sociale. Les traitements sont basés sur les plantes et sur l’écoute.
Ce travail est accompli actuellement par une équipe de quatre personnes: 2, chargées de l’accueil, proposent les soins à suivre et les prière à faire; 1 personne est chargée de la pharmacie (dépôt des produits); 1 personne est chargée de la recherche des plantes (feuilles et racines)et de leur transformation.
Un médecin du Centre Médical Saint Luc conseille les responsables. L’installation du petit centre va permettre de développer la collaboration avec les médecins.
Dans certains cas, le malade a besoin d’une garde-malade, les membres de la Communauté fraternelle Emmanuel (chrétiens s’engageant au service de leurs frères malades ou démunis)se relaient pour aider le patient.
En attendant que le centre soit fonctionnel, les soins sont donnés à domicile et la prière se fait à la permanence de la Communauté fraternelle Emmanuel.
Les malades venant des villages lacustres sont souvent trop pauvres pour payer les soins et leur entretien. Jusqu’à présent les familles de Cotonou membres des communautés chrétiennes assurent le suivi et les soins de ces malades. Ceux-ci sont envoyés par les prêtres ou les médecins.
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, Benin, Cotonou, Kouhounou
Docteur Gisèle Toudonou. Centre Médical Saint Luc. B.P. 9190 Cotonou.
Entretien avec ARCHEVEQUE DE COTONOU
Interview
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