09 / 1996
"On n’est pas aussi libre en Chine dans certains domaines qu’aux Etats-Unis, déclare un entrepreneur mais on est plus libre que dans quelques autres pays". Pour de nombreux Chinois qui ont eu l’expérience de la paranoïa politique du temps de Mao Tse Tung, la vie est devenue plus confortable et plus libre sous Deng Tsiao Ping. Les réformes économiques ont affaibli les contrôles idéologiques et réduit le rôle du Parti Communiste dans la vie des gens.
S’il est inévitable que la prospérité se traduise en activisme politique, il est clair que le gouvernement ne lui laissera aucune chance. Il y a une frontière à ne pas franchir, qui est celle de la dissidence. Mais en dehors de l’activisme politique, tout est devenu possible en Chine. On peut s’insurger dans les conversations contre la corruption, ou débattre de l’avenir du pays. Les progrès sont évidents même si de nouvelles arrestations assombrissent l’atmosphère.
C’est le changement de valeurs qui explique que l’atmosphère soit plus détendue. L’affaiblissement du rôle du "danwei" (appartenance à une unité de travail)a contribué à développer un sentiment croissant de liberté individuelle de manière très concrète. Car le danwei décidait de tout : promotion, salaire, logement, mariage, voyage, sans compter les réunions quotidiennes pendant la révolution culturelle.
Aujourd’hui un nombre croissant de Chinois échappent au danwei (entreprises privées, étrangères). Même ceux qui appartiennent à une unité de travail jouissent d’une liberté croissante par rapport au Parti Communiste ou autres officiels. Les réunions hebdomadaires sont plutôt consacrées à l’apprentissage de l’économie de marché qu’à autre chose.
Partout un nouvel individualisme se fait jour et pousse les gens à s’exprimer et à critiquer, tout en sachant respecter certaines limites.
Selon un cadre de banque, le Parti Communiste est dans la bonne voie dans la mesure où son leadership permet d’élever le niveau de vie.
Et puis "quand il faut élever une famille et mener quotidiennement ses affaires, on n’a pas de temps à gaspiller pour discuter politique" (un commerçant).
human rights, freedom of speech, economic development
, China
C’est un son de cloche à entendre, même s’il ne semble pas "politiquement correct"
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AsiaWall Street Journal, 1994/03/07 (Etats unis)
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