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Le nouveau poids économique de l’Asie

Il serait grand temps en Occident de reconnaître qu’il n’y a pas de crise mondiale mais bien une crise occidentale, en particulier européenne

Pierre JUDET

09 / 1996

La Banque des Règlements Internationaux installée à Bâle, qui compte 11 membres, s’est ouverte en mars 1997 à neuf nouveaux pays : la Russie, la Chine, la Corée du Sud, Hong-Kong, l’Inde, Singapour, le Mexique, le Brésil et l’Arabie Saoudite. "Rarement la montée des pays émergents et leur basculement de l’économie mondiale vers l’Asie aura été pris en compte de façon aussi éclatante. Au lieu d’un pays sur 11 (le Japon)jusqu’à maintenant, la BRI compte 6 pays asiatiques sur 20 en 1997. Il s’agit moins d’un geste de bonne volonté vis à vis des pays émergents que d’une démarche motivée par la nécessité : faire appel à ceux qui disposent de réserves financières abondantes afin de faire face aux besoins du FMI.

Mais en devenant membres à part entière de la BRI, les pays émergents vont pouvoir faire entendre leurs voix et peser sur les décisions.

La redistribution des cartes est donc en cours. On ne pouvait y échapper depuis que l’on sait que les pays industrialisés ne représentent plus les trois quarts du PIB mondial mais à peine plus de la moitié (calculé en Parités de Pouvoir d’Achat). Selon ces calculs, la Chine dépasse l’Allemagne et devient la quatrième puissance économique de la planète. Le Brésil fait mieux que le Canada. Depuis la publication de l’étude du FMI fondée sur ce nouveau mode de calcul, l’Europe n’en finit pas de patauger pour sortir d’une récession larvée tandis que l’Asie continue son développement à marche forcée. La redistribution de la richesse des nations s’accélère.

Key words

world wide extension, IMF, bank, financial international institution, economic growth, economic crisis, new international economic order, international trade


, Asia

Comments

Il serait grand temps en Occident de reconnaître qu’il n’y a pas de crise mondiale mais bien une crise occidentale, en particulier européenne. Ce serait sans doute une condition pour sortir de la crise.

Source

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TUQUOI, J.P. in. Le Monde, 1996/09/14 (France)

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