Pionniers de la bioélectricité (Réunion)

L’île de la Réunion, département français de 600 000 habitants, situé dans l’Océan indien, à 11 heures d’avion de Paris est un gros producteur de vanille , de géranium et de canne à sucre. Une fois le sucre extrait à l’usine de Gol, le résidu végétal restant est la bagasse. Une filiale des Charbonnages de France a eu l’idée d’utiliser ce déchet végétal comme combustible pour produire de l’électricité d’autant que les deux sucreries de l’île en produise deux millions de tonnes annuellement. Excellente idée car le pouvoir calorifique de la bagasse est supérieure à celui de nombre de lignites exploitées dans le monde. De plus, sa combustion n’émet pas de poussière et rejette très peu de gaz carbonique. Les seules ombres au tableau sont sa difficulté de stockage qui ne peut excéder quelques semaines et sa disponibilité limitée à la campagne sucrière qui va de juin à décembre. Cette "énergie nouvelle" est depuis quelques mois utilisée à fournir 60 mégawatts d’électricité. Selon les périodes, la centrale consomme de la bagasse au rythme de 110 tonnes à l’heure ou du charbon d’Afrique du Sud. Le changement de brûleurs s’effectue en quelques minutes. La centrale de Bois Rouge fournit aujourd’hui, grâce à la bagasse, le tiers de l’électricité nécessaire à l’économie réunionnaise. Sur le plan économique, cette électricité est meilleur marché que celle des centrales thermiques (45 centimes contre 70), ce qui compense l’investissement important exigé au départ par la centrale à bagasse. Les Charbonnages de France tente maintenant de vendre leur procédé et leur savoir-faire à l’île Maurice proche, au Mexique, à l’Inde etc..