La Bégude à Marseille : les aspects économiques sociaux et de gestion autour de la réhabilitation

A compter de 1989, l’imposante cité de la Bégude (13è arrondissement de Marseille, dans les quartiers nord)fait l’objet d’une réhabilitation "multi-facettes" en partenariat (avec en particulier une association public-privé innovante)dans la perspective d’un désenclavement, d’une redéfinition du peuplement, etc.

Améliorer la vie quotidienne, changer l’image, diversifier les populations, agir sur le tissu social, tout cela devait concourir à changer les comportements vis-à-vis du bâti, de son environnement, de la relation logeur-logé. Parmi les moyens mis en oeuvre pour créer une nouvelle dynamique (impulsée notamment par l’action de la Maîtrise d’oeuvre sociale -M.O.S.), on peut citer:

1. La régie de quartier:

Elle est présente sur le site depuis fin 89.Son analyse révèle l’insuffisance des moyens consacrés à l’entretien. En le faisant prendre en charge par des personnes issues de la cité et avec le concours actif des habitants, elle se propose d’en assurer le service sur l’ensemble des espaces, 7 jours sur 7, et de répondre rapidement aux demandes des locataires pour de petits travaux.

2. La maîtrise d’oeuvre sociale et l’accompagnement de la réhabilitation

Dès 1985, très en amont de l’opération, une phase de diagnostic social avait fait le repérage de cette problématique et nourri le projet de transformation architecturale auquel l’équipe était associée. Après une période de stabilisation de la vie sociale de la cité, sont venus le temps de l’accompagnement de la réhabilitation et celui de la préparation de l’après-réhabilitation: contact permanent avec les locataires, association des résidents au déroulement du chantier, capacité d’interpellation de l’organisme bailleur, etc.

La Mission locale est présente dans le dispositif sous 3 aspects:

-réalisation par des jeunes (contrats T.U.C.)d’un aménagement d’espaces pour la Ville;

-projet d’emploi de femmes de la cité par la Maison de retraite du quartier (partenaire privé de la réhabilitation);

-repérage et suivi personnalisé de candidats au chantier de réhabilitation (conséquences de l’accord d’embauche, par les entreprises présentes, de chômeurs et de jeunes qui bénéficieront d’une formation professionnelle).

A cela s’ajoute le suivi des familles à reloger à la suite de la restructuration des bâtiments et une action expérimentale de prévention de la toxicomanie.

3. Une gestion adaptée

L’installation d’une Déléguée aux affaires sociales, une première pour l’office, concourt au renforcement de l’efficacité de celui-ci sur le site par le suivi des relations entre les acteurs de la M.O.S., le centre social (dont l’action est relancée), la régie de quartier, etc. POur la M.O.S., les leçons de l’expérience font ressortir des impératifs à respecter pour optimiser les chances de réussite: la définition d’une méthodologie d’intervention; la prise en compte par les partenaires de la confrontation des logiques en présence; la mise en place d’une responsabilité d’opération; la réintroduction de la notion droits-devoirs du couple logeur-logé.