español   français   english   português

dph is part of the Coredem
www.coredem.info

dialogues, proposals, stories for global citizenship

Organisation d’un atelier féminin de production de vinaigre et autres produits à base de fruits sur la côte centrale du Pérou

Nadia CHALABI

09 / 1996

Le centre de mères de famille "Les cyprès", situé dans la Vallée de Huaura sur la côte centrale du Pérou, fonctionne depuis 1978. Il regroupe 26 associées, dont la majorité s’occupe de travaux domestiques et agricoles et de la commercialisation des produits. Leur âge est compris entre 30 et 45 ans. Le centre s’est consolidé par la mise en oeuvre de projets productifs, tels l’ouverture d’une cantine populaire, un élevage de cochons d’Inde, la production de confitures... ces deux dernières activités ayant reçu le soutien de la paroisse à la demande des productrices. En 1991, 13 femmes montèrent une unité de fabrication de vinaigres, confitures et fruits macérés, avec l’appui de ITDG-Pérou (1)(2).

Un statut juridique et une organisation appropriés

Le statut légal du Centre est celui d’une association civile inscrite comme personne juridique. Mais l’unité de fabrication s’est également constitué en micro-entreprise de femmes afin d’obtenir son inscription au registre industriel et à celui des contribuables, ainsi que l’autorisation sanitaire.Ces certifications s’établissent à Lima et sont requises pour la vente légale des produits. Par ailleurs, une association civile n’est pas habilitée à reverser ses bénéfices aux membres alors que l’objectif visé par les femmes était l’obtention d’un revenu complémentaire. Ce nouveau statut s’est accompagné de la mise en place d’une organisation plus structurée. Tandis que le Centre fonctionne sur la base d’une Assemblée générale et d’un comité de direction, la micro-entreprise s’appuie sur une directrice générale, une sous-directrice, une trésorière pour chaque ligne de production et les travailleuses associées.

Des outils de gestion

Les fonctions sont définies et acceptées en Assemblée générale. Lors du démarrage de l’activité, une confusion entre les fonctions et la durée des mandats, ainsi qu’un manque de définition des responsabilités de chacun ont compliqué la gestion de l’entreprise. Aussi un manuel des fonctions clarifiant ces points a-t-il été établi. Pour contrôler le fonctionnement des activités, le groupe tient également des registres des différentes opérations (répartition des produits transformés et du travail, coûts par tâche, flux de caisse), ainsi que des cahiers auxiliaires, notamment l’inventaire courant où apparaît l’ensemble des avoirs qui ne font pas toujours l’objet d’une tenue mensuelle. Le cahier où sont inscrits les coûts de production permet une planification des quantités produites. Enfin, la caisse est évaluée régulièrement et sans préavis par la coordinatrice de chaque ligne de produits. Concernant tous ces aspects, le groupe a bénéficié de l’appui de l’ITDG et a reçu une formation spécifique de l’INPET(2)(administration,comptabilité, commercialisation).

Les activités de production et vente

L’ITDG a enseigné aux femmes les procédés de fabrication, mais leur apprentissage a été rapide car le savoir-faire des femmes s’appuie sur une compétence acquise lors des fabrications domestiques et traditionnelles. L’accent a été mis sur les moyens de contrôle du procédé : titrage des acidités et degrés alcooliques, mesure des temps et température de pasteurisation. La production est assurée par les 13 femmes qui se réunissent par groupe tournant 2 à 3 fois par semaine, selon la demande du marché en produits finaux, et la disponibilité des intrants (variables entre autres avec leur coût). Les quantités et dates de production sont définies en Assemblées. Initialement, tous les membres participaient à la commercialisation, mais rapidement cette tâche est restée à la charge des personnes ayant été identifiées comme les plus compétentes dans ce domaine. Elles perçoivent une commission sur les ventes qui, ajoutée à la marge bénéficiaire (20%)et au coût de revient des produits, détermine leur prix de vente sur le marché. Pour un investissement initial maximal de l’ordre de 5000 US$, chaque travailleuse obtient actuellement un complément de revenu horaire non négligeable puisqu’il est estimé à trois fois le salaire minimum horaire légal du pays.COLQUICHAGUA, Diana (ITDG)

AgroindustriaRural : Recursos técnicos y Alimentación

Producción de vinagre de fruta en la Costa Central del Perú : una experienciade trabajo con mujeres/1995/SPA/ISBN 92-9039-274-5/BOUCHER, François/MUCHNIK, José/CIRAD/<CIID>=Centro Internacional de Investigación para el Desarollo/IICA/COSTA RICA/p. 417-431 /[Serie Agroindustria RuralCIRAD-CIID-IICA n°1]

Key words

nutrition, business management, woman, local development, fruit, legal status, production, producer’s association


, Peru

Comments

La rapidité du succès de cette microentreprise repose sur sa cohésion et son expérience. C’est de leur initiative propre que les femmes ont élaboré le projet, l’ont présenté afin d’obtenir des fonds, et ont ensuite réalisé toutes les démarches au niveau local pour l’obtention des documents légaux. Il s’agit d’un exemple d’agroindustrie rurale appuyé par un projet, mais non induite par ce dernier. On note le rôle majeur de l’organisme d’appui dans l’obtention des agréments sanitaires et fiscaux impératifs pour une commercialisation par des circuits de distribution formels. On remarque aussi l’autonomie avec laquelle a travaillé le groupe de femmes, qui prend seul les décisions de production, promotion et réalisation des ventes. L’aménagement du temps de travail permet une activité à mi-temps, compatible avec les contraintes familiales. Finalement, comme le souligne l’auteur, "les groupes ayant une certaine expérience dans le développement d’activités productives arrivent à tirer parti de la formation qu’ils reçoivent jusqu’à obtenir un certain niveau de revenus et dépasser les problèmes mineurs d’organisation, de production et de commercialisation."

Notes

(1)L’Agroindustrie rurale AIRest un thème de recherche-développement majeur en Amérique Latine, conduit par :

IICA=Institut Interaméricain de Cooperation pour l’Agriculture. Apartado 55, 2200, San José, COSTA RICA. Fax(506)229 47 41

CIRAD-SAR=Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pourle développement-département Systèmes Agroalimentaires et Ruraux. Adresse : cf. ALTERSYAL

Ces organismes collaborent au sein du PRODAR=Programme Coopératif de Développement de l’Agroindustrie Rurale en Amérique Latine et Caraïbes

Contacts : AQUINO, Carlos,(directeur général de l’IICA), BOUCHER, François(directeur exécutif du PRODAR/IICA/CIRAD-SAR), MUCHNIK, José(CIRAD-SAR)

(2)ITDG-PérouCasilla 18-0620,Lima 18. PEROU

Est intervenu dans le cadre du projet Alternatives technologiques

INPET=Instituto Peruano deEmpresas de Propiedad Exclusiva de Trabajadores

Source

Book

ALTERSYAL (Alternatives Technologiques et Recherche en Systèmes Alimentaires) - Coronado, San José, COSTA RICA c/o CIRAD-SAR, 73 rue J.F.Breton - BP 5035- 34032 Montpellier cedex 1. FRANCE - Tél. 04 67 61 57 01 - Fax 04 67 61 12 23

legal mentions