Le projet ANDES en Equateur
08 / 1996
Conçu en 1987 par des institutions équatoriennes et le CIE, ANDES est un programme visant l’amélioration des conditions de vie et d’alimentation des familles rurales équatoriennes et le développement autonome des communautés (1). Sa finalité est de conceptualiser et développer un modèle alternatif de développement, d’agir sur les programmes de formation des professionnels et d’insérer des éléments novateurs dans les politiques des ministères concernés.
Le programme s’est déroulé dans les cantons de San José de Minas et de San Miguel de los Bancos (province de Pichincha), choisis par les ministères et représentatifs de l’aire interandine. Ils appartiennent à la zone d’influence de la Faculté des sciences médicales de Quito, ce qui a facilité le travail en collaboration avec le personnel des centres de santé et les équipes pédagogiques et estudiantines de la Faculté.
La démarche est participative et repose sur le tryptique "recherche-action-formation" et la pluridisciplinarité. Elle se caractérise par l’importance du diagnostic et ses modalités de réalisation. Il s’agit d’explorer des pistes novatrices répondant aux spécificités locales et de familiariser les paysans à la recherche de solutions. Diagnostics et actions s’enchevêtrent au sein d’un même processus communautaire continu.
Le travail sur le terrain, mené par des médecins aidés d’une équipe de santé et d’un agronome, a débuté par un diagnostic approfondi : recensement et composition des familles, caractéristiques de la production de chaque zone (agriculture, gros élevage, petit élevage familial), histoire des populations, ressources économiques des familles (tenure des terres, main d’oeuvre), approche anthropologique, comportement alimentaire, en quête de consommation familiale et de distribution intrafamiliale.
Les nombreuses visites à domicile, la collaboration avec les instituteurs, les réunions villageoises, la participation des techniciens aux mingas (travaux d’intérêt collectifs)ont permis d’instaurer un climat de confiance et reconnaissance mutuelle, et d’ajouter aux données formelles recueillies dans des grilles d’enquête, une connaissance plus humaine et intime des conditions de vie et des attentes des bénéficiaires.
Pour permettre une exploitation optimale des données, l’équipe d’encadrants a élaboré des outils favorisant la compréhension et les échanges des données entre les techniciens et entre ceux-ci et les paysans. Les informations sont mémorisées grâce à compte-rendus écrits réguliers, carnets de bord, tenue de dossiers familiaux de santé (toutes les observations relatives à une famille - aspects socio-sanitaires, éducatifs, économiques, type d’habitat,activités, etc. - y sont consignées), cartes... Elles sont ensuite socialisées, c’est-à-dire partagées avec les familles puis enrichies, humanisées, simplifiées pour les rendre utiles et accessibles. Elles sont présentées grâce à des moyens adaptés aux populations et au moment voulu. Cette rétroalimentation (ou retroinformation)s’effectue au cours des réunions, comités de pilotage, séances plénières, mais aussi de façon moins formelle lors de visites individuelles aux familles ou par la rumeur... Les techniciens ont souvent acquis progressivement grâce au projet une attitude constante d’écoute et de tolérance, d’observation.
autonomous development, rural development, alternative development, diagnosis method, technician and farmer, reflection and action relations, diffusion of knowledges, participation of farmers, nutrition, nutrition, information management
, Ecuador
ANDES a apporté un soin particulier à l’exploitation des données recueillies, à leur mémorisation et à leur lisibilité par tous. C’est un point essentiel pour faciliter les "tuilages" ou transmission des acquis lors du changement des techniciens. C’est également une marque de respect pour les familles qui sont très sollicitées, font l’objet de nombreuses visites, assistent aux réunions... Le programme est rigoureusement planifié mais flexible. Il respecte le rythme des dynamiques locales, s’adapte aux inconnues que sont les aléas météorologiques, le type de demande des paysans, leur degré de participation et d’implication. Une même action lancée dans des communautés distinctes connaîtra des résultats différents selon les caractéristiques des personnes concernées. Ainsi ANDES a reconnu la valeur du temps et de l’intérêt que ces personnes consacrent au projet (et non considéré cela comme "allant de soi"), même si les professionnels ont du accepter pour cela une autre forme de planification des activités que celle apprise sur les bancs de l’Université.
(1)ANDES=Alimentación, Nutrición y DESarrollo (Alimentation, Nutrition et Développement). Contacts :
- Facultés des Sciences médicales et des Sciences agronomiques de l’Université Centrale de Quito (UNC), EQUATEUR
-Instituto Juan César Garcia(spécialisé en sciences sociales et de la santé), Casilla postal17-11-6292, Quito, EQUATEUR. Tel 593 (2)455 797, fax 593 (2)464 412, admin@ijuga.ecx.ec
-CIE= Centre International de l’Enfance, Château de Longchamp, 75016 Paris, FRANCE. Tel (33)1 44 30 20 00, Fax (33)145 25 73 67
FPH=Fondation pour le Progrès de l’Homme, Paris, FRANCE
Lire également :
-BARROS, Teodoro,YEPEZ, Rodrigo, 1996. Utopia y desarrollo. Quito : Instituto Juan César Garcia
-BARROS, Teodoro,CHAULIAC, Michel, 1996. Alimentation, nutrition, agriculture. Rome : FAO
-MASSE RAIMBAULT, Anne Marie, GUIHENEUF, Pierre Yves, 1996. Former pour transformer : méthodologie d’une démarche de développement pluridisciplinaire en Equateur. Paris : FPH. (Dossier pour un débat n°49)
Articles and files
MASSE RAIMBAULT, Anne Marie; CHAULIAC, Michel; GERBOUIN REROLLE, Pascale, Alimentation, nutrition, développement en Equateur, CIE in. L'enfant en milieu tropical, 1995 (France), 200/221; - Etude de cas: "Le projet ANDES", p. 184-185. <TREILLON, Roland>, 1992, <L'innovation dans les pays du Sud : le cas de l'agro-alimentaire>, Paris : Karthala,267 p. Economie et développement. <CNEARC>, BP 5098, 1101 av du Val de Montferrand, 34033 Montpellier Cedex 01, FRANCE. /Tel (33)4 67 61 70 42 Fax (33)4 67 41 02 32; Cote 7-055; <CIRAD-GERDAT>, BP 5035,2477 av du Val de Montferrand, 34032 Montpellier cedex 01, FRANCE. Tel (33)4 67 61 5851 Fax (33)4 67 61 5820. E-mail : glarmet@cirad.fr. Cote CD_Q02 TRE 5365
ALTERSYAL (Alternatives Technologiques et Recherche en Systèmes Alimentaires) - Coronado, San José, COSTA RICA c/o CIRAD-SAR, 73 rue J.F.Breton - BP 5035- 34032 Montpellier cedex 1. FRANCE - Tél. 04 67 61 57 01 - Fax 04 67 61 12 23