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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Le laisser-faire des administrations face aux agences d’aide, aux ONG et aux organisations populaires

Ndiogou FALL, Bernard LECOMTE

03 / 1996

« Ce qu’on constate du côté de l’Etat, c’est qu’avec les politiques de désengagement, maintenant l’Etat est passif. Quand les autres prennent des initiatives, il ne dit pas non, il ne dit pas oui. Un peu comme si les fonctionnaires se disaient : « Moi, ce n’est plus mon affaire ce que vous allez faire avec ces gens-là. Négociez si vous le pouvez. Défendez-vous si vous le pouvez ». C’est un peu l’attitude de l’Etat parce qu’il n’est plus sur le devant de la charrette. Il n’est pas contre notre effort, il fait même des ouvertures.

Depuis que le Comité National de Concertation des Ruraux (CNCR) existe (1994), la discussion entre les fédérations d’organisations rurales (et de pêcheurs), les administrations centrales et les agences publiques d’aide (Banque Mondiale, Union Européenne, etc.) s’est concrétisée.

Prenons l’exemple du Programme National de Vulgarisation Agricole (PNVA) soutenu par la Banque Mondiale. Désormais, les agents du PNVA travaillent directement avec les organisations de base des associations membres de la FONGS (Fédération des ONG Sénégalaises). Au départ, c’était réservé uniquement aux structures de l’Etat. Cela a été contesté énergiquement par la FONGS avec l’argument : « Il n’est pas normal que ce programme soit réservé spécialement à des structures de l’Etat ». Alors, le programme a été ouvert aux associations paysannes. Mais maintenant, il faut revoir la manière de faire la vulgarisation. Il ne suffit pas que le PNVA nous dise : « Vous êtes impliqués » et continue à travailler avec les mêmes méthodes. Par exemple, le système d’identification des thèmes de vulgarisation venait du niveau national où il était décidé par quelques personnes. La FONGS a dit : « Nous ne pensons pas que ce soit bon comme cela : chacun peut donner comme chacun peut également recevoir ». Le système d’information et le transfert des connaissances du haut vers le bas ne marche plus; il faut faire l’effort de travailler d’abord avec les organisations de base, de voir les thèmes qui les intéressent et de fonder la vulgarisation sur leur choix. Et aujourd’hui, la FONGS doit faire l’effort d’aider les autres fédérations du CNCR à faire remonter les informations vers le PNVA.

Nous aussi, dans notre manière de collaborer, on doit chercher la durée. Il y a des agences d’aide qui ne sont pas faciles à convaincre; il faut du temps pour la compréhension, du temps pour changer, etc. Nous aussi, nous devons avoir la patience de laisser ces gens-là réfléchir. Si elles acceptent de chercher un type d’appui efficace et viable, on peut travailler avec les agences publiques à condition qu’on ait la possibilité de construire un partenariat et non des projets de coopération ».

Key words

countryman farming, state disengagement, public administration, world bank, countrymen’s organization, transfer of knowledge, information system, State and civil society, NGO, partnership


, Senegal

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Pour un partenariat entre habitants et collectivités locales en Afrique

Décentralisation et pouvoirs locaux

Comments

Face aux agences d’aide extérieure, les dirigeants paysans cherchent un chemin de coopération pour leurs associations et le milieu rural; l’Etat sénégalais, depuis 1993, a tendance à laisser se faire ces efforts, sans y prendre part.

Source

Interview ; Experience narration

Interview de Ndiogou Fall par Bernard Lecomte le 2 octobre 1995

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