11 / 1996
Demba Keita, chargé de la coordination des programmes de l’APRAN (Association pour la Promotion Rurale de l’Arrondissement de Nyassia).
1992
"L’idée de mettre en place des coordinations régionales entre les associations membres de la FONGS (Fédération des ONG Sénégalaises, soit 24 organisations paysannes régionales)est née en 1992. Le but, à l’époque, était de permettre aux associations de se retrouver, de discuter de leurs programmes, de leurs problèmes et d’échanger entre elles. Entre 92 et 94, une première expérience a été tentée : cinq coordinations régionales ont organisé des programmes d’échanges dans les villages entre membres de groupements d’associations différentes. Pendant trois ans, on a essayé et à la fin de ce programme triennal, on a vu que c’était un bon système. Aujourd’hui par exemple, dans notre région de Ziguinchor, les groupements de l’AJAC (Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance)vont voir ceux du CADEF, direcement entre paysans. Entre l’AJAC et les autres associations de la région, la solidarité, la confiance sont nées de ces rencontres régionales. Avant, on ne se retrouvait pas".
1995. "La FONGS a décidé de mettre en place une coordination régionale dans chacune des 10 régions administratives. En effet, le gouvernement a l’intention de régionaliser son action et il faut que nos associations soient actives au sein des diverses rencontres organisées pour cela. Au niveau de chaque coordination régionale, il y a un comité de programme et une cellule d’exécution technique. Le comité de programme s’occupe de tout ce qui est orientations, préparation et prise de décisions. Il comprend les présidents, les secrétaires généraux et les trésoriers généraux des associations. La cellule d’exécution comprend 1 coordinateur, cinq présidents de commissions techniques, 1 coordinatrice et 1 gestionnaire. Eux, s’occupent de l’exécution de toutes les décisions arrêtées par le comité de programme. Tous ces responsables sont des paysan(ne)s".
1996
"La FONGS vient d’organiser dix ateliers régionaux pour aider chaque coordination régionale à avoir un programme d’action concerté avec les autres acteurs du développement rural, y compris l’administration, les ONG, les autres organisations paysannes et les services étatiques. En effet, on a remarqué par cette régionalisation, que nos seules associations peuvent être très faibles dans une région. Par exemple à Ziguinchor, il y a seulement quatre association membres de la FONGS qui veulent s’occuper du développement régional. Il vaut mieux associer tous les autres acteurs pour que cela aille vers un développement global.
Pour faire participer tous les acteurs, on organise une rencontre où tout le monde est convié. On essaie de partir des problèmes que traversent les populations. A partir de ces problèmes, on fait un diagnostic; on arrive à identifier les contraintes, les atouts, les potentialités et puis on définit ensemble des actions. A partir de ces actions qu’on appelle "stratégiques", on identifie des activités à mettre en oeuvre et on essaye de trouver des solutions pour assurer les appuis. "Qui va apporter son appui ?" Cette question-là interpelle tous les acteurs : les ONG, les chercheurs, l’administration et les organisations paysannes elles-mêmes. Voilà ce qui vient de se faire (octobre 1996). Les médias ont couvert totalement ces dix ateliers régionaux. Chaque jour au niveau de la radio locale et nationale, on en parlait. Ils disaient que c’était une initiative de la FONGS. Cela a permis aux responsables des organisations paysannes de parler à la radio, en français ou en langue nationale".
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, Senegal, Ziguinchor, Kolda
Deux étapes d’un processus récent de "régionalisation" des diverses associations paysannes (membres d’une même fédération nationale, créée en 1978)sont décrites : se connaître entre associations d’une même région et coopérer à ce niveau avec les autres acteurs du développement, dont l’administration. Rassurés par leur entente nationale durable, les leaders d’associations se rencontrent désormais sur le terrain régional, champ qu’ils ignoraient sauf pour y développer, parfois, la concurrence entre eux.
Interview de Demba Keita par Bernard Lecomte, Bonneville, mars 1996
Entretien avec KEITA, Demba
Interview
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