12 / 1994
Comparés aux enfants entendants, les enfants sourds risquent plus d’être confrontés à toutes sortes d’abus car ils sont désavantagés pour tout ce qui concerne l’accès aux informations ayant trait à la sécurité des personnes et aux abus.
Plusieurs facteurs ont été dégagés par Finkelehor (1980), pour les entendants : être à l’écart de sa mère, avoir un beau-père, avoir de faibles revenus, des parents battus dans leur enfance, avoir une faible estime de soi, être dans l’isolement social, avoir des attentes irréalistes. A ces données s’ajoutent, pour les enfants sourds :
- la privation de langage au cours du premier développement,
- l’isolement par rapport aux autres sourds,
- les conflits familiaux autour de la communication,
- l’absence de connaissances sur la surdité et de conscience d’être sourd,
- le rôle faible ou inapproprié des parents,
- les attentes parentales irréalistes et les faibles aspirations de l’enfant,
- le rejet de l’identité sourde, la faible appétence à "apprendre" au sujet des sourds et de la communauté.
C’est la combinaison de plusieurs facteurs qui peut générer un risque.
Il y a plusieurs raisons de retrouver davantage d’enfants sourds victimes d’abus que d’enfants entendants. En effet, il est supposé plus facile d’abuser d’un enfant n’utilisant pas de langue parlée, de plus les attitudes sociales à l’égard de la surdité sont souvent négatives. Il semble par ailleurs que l’habitus corporel des sourds joue un rôle attractif.
Enfin les personnes et les organisations qui s’occupent des sourds exposés à des risques ne sont pas à même de pouvoir repérer des symptômes d’abus sexuels et peuvent difficilement apporter des réponses adéquates à l’intérieur de cadres culturels et linguistiques aussi variés.
communication, mental health, child, ethics, psychology, education, access to information, EU
, United Kingdom, Europe, Manchester
Cet article illustre la gamme de problèmes auxquels sont confrontés les enfants sourds en matière d’abus sexuels, et tente d’apporter un éclairage sur les besoins actuellement insatisfaits en ce domaine en mettant l’accent sur la question de la communication. Excellente intervention réalisée par une psychologue sourde qui témoigne ici d’un haut degré de réflexion et de recherche dans ce domaine.
GESTES a organisé à Paris le troisième congrès international de l’ESMHD European Society for Mental Health and Deafness, en décembre 1994. Une publication des actes sera faite ultérieurement.
Fiche rédigée d’après l’intervention de Sharon RIDGEWAY, psychologue (conseil et recherche), National Centre for Mental Health and Deafness, John Denmark Unit, Prestwich Hospital, Bury New Road, Prestwich Campus, M25 7BL, Manchester, ROYAUME UNI. Tel: 441 61 773 3407 31, Fax: 441 61 798 5853
Colloquium, conference, seminar,… report
RIDGEWAY, Sharon Marylin, GESTES
GESTES (Groupe d’Etudes Spécialisé Thérapies et Surdité) - 8 rue Michel Peter, 75013 Paris, FRANCE. Tel/Fax 00(331)43 31 25 00 - France - gestes (@) free.fr