L’exemple de l’OPAC de l’Ain
07 / 1995
L’Opac de l’Ain s’est inscrit dans un dispositif régional de formation en alternance (coordonné par l’ARRADEP, Association Régionale de la Région Rhône-Alpes pour le Développement des Emplois de Proximité dans le logement social)en prenant deux personnes : l’une en formation d’ouvrier de maintenance dans l’Ain et l’autre en formation d’assistante de gestion locative dans le Rhône. M. JAGU, responsable des ressources humaines de l’Opac de l’Ain nous dit en quoi le dispositif de l’ARRADEP répond aux besoins de son organisme.
L’Opac de l’Ain avait déjà mis en place des emplois aidés dans des postes d’entretien, articulant les dispositifs existants avec les besoins de l’organisme. Mais cela demandait beaucoup d’investissement en temps et des difficultés diverses apparaissaient dans le suivi des personnes... Il a saisi l’opportunité de la formation en alternance proposée par l’ARRADEP, qui intégrait un suivi administratif et pédagogique, encadrement importants... Ce dispositif s’appuyait en plus sur les dispositifs d’insertion notamment pour les jeunes de 16/25 ans.
En effet, un contrat de qualification leur est proposé : formation en alternance, rémunération sur la base d’un pourcentage du SMIC en fonction de l’âge et de l’ancienneté dans le contrat dont une partie subventionnée pouvant aller jusqu’à 50 % du total.
L’ÉVOLUTION DES EMPLOIS AU SEIN DE L’ORGANISME NÉCESSITE DES BESOINS EN PERSONNEL NOUVEAUX : l’exemple du Rhône
Les deux postes proposés aux jeunes en formation dans le cadre du dispositif répondent à des attentes spécifiques, en prévision de création d’emploi sur du moyen terme.
Si l’on s’intéresse plus particulièrement à celui du Rhône, il s’agit pour l’Opac d’expérimenter un nouveau poste de proximité lié à un moment donné de la réhabilitation sur un quartier de 4000 logements. Pour que cette réhabilitation soit vécue le mieux possible par les locataires, il est nécessaire de donner constamment une information, de suivre les dossiers, de répondre aux demandes... Or l’organisation de l’Opac renvoie sur deux services différents : la gestion des locataires repose sur l’agence locale, et les questions de réhabilitation sont traitées par le siège à Bourg. Il faut donc une personne capable d’interface entre les deux services. Ce nouveau profil de poste correspondait plutôt à un bac + 2. Il n’était pour autant pas prévu de créer un poste spécifique ou de restructurer des emplois existants au sein de l’agence ou du siège... La prudence budgétaire a amené l’Opac à chercher des solutions avec des emplois aidés. La définition du poste réfléchie avec l’ARRADEP a débouché sur l’idée d’une formation progressive validée dans un premier temps par un baccalauréat professionnel "Services" pour l’emploi d’assistante de gestion locative, puis par un BTS en alternance dans un second temps. A terme l’idée est d’embaucher Mlle A. et de l’intégrer au service action sociale par exemple.
Une idée ancienne reprise à l’ordre du jour : le tutorat
L’apport particulier de l’ARRADEP est dans le suivi et dans l’accompagnement pédagogique. De plus, il prend en charge toute la gestion administrative liée au contrat de travail (sélection des personnes, arrêts de travail, gestion des paies...). Il joue un rôle de tiers entre la personne en formation et l’organisme d’accueil. Il impose un investissement en tutorat de la part de l’Opac : un tuteur "hiérarchique" et un tuteur "professionnel" et exige une régularité dans le suivi (des bilans mensuels au sein de l’organisme entre les tuteurs et le jeune portant sur les acquis, points forts, faiblesses...). Pour cet emploi, deux tuteurs "professionnels" suivent Mlle A. référent chacun de son propre service (siège et agence), obligeant à trouver une cohérence dans l’emploi et dans l’apprentissage des tâches... Cet aspect qualitatif non négligeable était difficile à assurer pleinement en interne, faute de personnels disponibles.
L’expérience et la satisfaction quant au suivi de formation amènent l’Opac à envisager de confier à l’ARRADEP les aspects de formation pour un public d’adultes, demandeurs d’emploi. On comprend bien l’intérêt pour l’Opac de saisir l’opportunité de formation en alternance offerte par l’ARRADEP, cela permet de tester et confirmer certaines idées sur des profils d’emplois à moindre risques financiers, d’assurer une formation la plus adaptée possible au poste. Cependant, malgré une volonté réelle d’intégrer à terme Mlle A. dans l’organisme, quelles seront les réelles possibilités d’embauche (hors dispositions gouvernementales)au bout de 4 ans de formation en alternance pour elle ?
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, France, Rhône-Alpes, Allier
Sur un plan qualitatif, cet exemple montre l’adéquation des moyens mis à disposition par le dispositif de l’ARRADEP avec les besoins en formation repérés dans un organisme HLM qui doit anticiper l’évolution des fonctions professionnelles. Si les perspectives d’embauche des jeunes donnent son sens plein au dispositif mis en place, le temps de formation étant un relais pour l’emploi, il reste tout de même en question la véritable intégration de Mlle A. au sein de l’organisme.
Contact : OPACAin Bourg 74 45 89 89.
Participation au bilan individuel mensuel de Mlle F.A. stagiaire à Rillieux (Rhône)avec tuteurs et formateurs, le 18/5/95.CR-DSU.
Cette fiche est co-produite par le CR-DSU et HABITAT FORMATION, 12 rue Poncelet, 75017 PARIS. Tel 44 15 14 00.
Sylvain EXERTIER peut être contacté à Habitat-Formation (Lyon), 4 rue de Narvik 69008 Lyon
Entretien avec JAGU, J.F.; EXERTIER, Sylvain
Interview
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