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Le plan Chataline, 1990

02 / 1994

Le plan Chataline, adopté par le Parlement soviétique en décembre 1990, est le premier rapport soviétique critiquant les fondements mêmes du système. Il clôt définitivement les illusions de la première époque de la perestroïka : il ne s’agit plus d’amender le système économique par une nouvelle mobilisation des énergies et un réaménagement administratif. Le programme Chataline se fonde sur une nouvelle déclaration des droits de l’homme et du citoyen dans un cadre républicain radicalement rénové.

Cette volonté de faire du passé table rase s’appuie sur un bilan accablant de l’économie, mais aussi de la société soviétique. Une triple redéfinition des droits en U.R.S.S doit être menée.

La réforme économique exige d’abord le droit du citoyen à la propriété et à l’activité économique, ce qui implique la mise en place d’une politique de désétatisation et de privatisation. La libération progressive des prix doit assurer la liberté de choix des consommateurs à de "justes prix", tout en garantissant les revenus individuels.

Les entreprises doivent atteindre la liberté économique par l’abolition du système de monopole par branches. Dotées d’un nouveau statut garantissant leur autonomie, elles peuvent participer directement au commerce international.

Enfin, les républiques doivent exercer leurs droits à la souveraineté économique, ce qui implique la libre disposition de leurs ressources naturelles.

Le démarrage du plan Chataline est le programme des 500 jours. C’est le délai prévu pour assainir les finances en associant rigueur budgétaire drastique et absorption des liquidités monétaires des ménages et pour amorcer la désétatisation.

La libération des prix est réalisée par étapes. Il est prévu qu’en 1991, 70% des biens ne soient plus ajustés par l’administration. Au bout de 500 jours, 70% de l’industrie et 90% des commerces sont censés être privatisés.

Le rôle de l’étranger est clairement souhaité non seulement à titre préventif pour combler le déficit des produits de consommation, mais aussi pour susciter l’ouverture sur l’extérieur. Le plan Chataline est soucieux d’une utilisation efficace de l’aide étrangère, dont le montant nécessaire est estimé entre dix et vingt milliards de dollars.

Les concepteurs du projet sont tout à fait conscients des difficultés que ne peut menquer de créer un calendrier aussi court et chargé. Mais la vocation du plan Chataline est avant tout pédagogique. Son application dans la république de Russie commence en novembre 1991, alors que les autres républiques le rejttent. Il est rapidement interrompu en Russie, sous la pression du Parlement.

Key words

economic development, economical system, economic crisis, state disengagement, liberalism


, Russia

Comments

Le plan Chataline comporte certes un calendrier audacieux et des zones d’ombre : la vision optimiste du rétablissement rapide de l’équilibre budgétaire fédéral n’est par exemple pas étayée. La méthode d’évaluation des actifs publics en absence de prix de marché initial n’est pas évidente. Malgré ses imperfections, le plan Chataline marque clairement, et sans doute pour la première fois dans un texte officiel soviétique, une rupture radicale avec le mode de gestion centralement planifiée.

Source

Report

ALEXANDROVITCH, Maria, FRANCE OURAL

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