05 / 1993
L’IDEE ORIGINELLE :
On dit souvent que pour réaliser des interventions dans un HLM, il faut optimaliser les interventions. Or, il existe des ressources cachées, en particulier les forces de travail des jeunes chômeurs et les ressources des immeubles existants qui sont délabrés, inutilisés. La conjonction de ces deux facteurs peut constituer un système d’épargne financière dans la réalisation des immeubles HLM.
L’ACTION :
De ce constat, au début des années ’80, l’Union des locataires de Bologne a proposé à la mairie de la Ville un pacte selon lequel elle devait mettre à la disposition d’une coopérative d’autoconstruction des immeubles délabrés à rénover. Naturellement, les immeubles ainsi rénovés seraient attribués aux autoconstructeurs. Les loyers seraient compensés par la contre-valeur en travail que ces autoconstructeurs mettraient dans la rénovation de l’immeuble. Le coût financier est à peu près de 40 % d’éparge par rapport à une intervention de restructuration normale confiée aux entreprises privées. La municipalité de Bologne a d’abord refusé cette proposition, probablement parce que cette initiative se rapportait à l’immobilier, et représentait par conséquent une énorme valeur. C’est la raison pour laquelle la coopérative a décidé de squatter l’immeuble de la municipalité pour débloquer le processus. En effet, après 4 ans, il y a eu 3 autres interventions pour un total de 60 logements, qui ont été récupérés de cette façon. La mairie a fini par donner cet immeuble à rénover, ce qui a été réalisé avec son concours pour les opérations lourdes, et à charge de la coopérative pour les oeuvres de rénovation. L’autre partie de la convention prévoit la comptabilisation du travail réalisé par les adhérents à la coopérative, donc une compensation entre le coût de la force de travail et le financement qui a été donné par les adhérents à la coopérative. Les adhérents qui ont eu l’attribution des logements doivent normalement bénéficier de tous les avantages normaux des assignataires de logements sociaux. En ce qui concerne les coûts de location, en prenant comme point de référence une maison de 80 m², nous arrivons à des chiffres comme 1000, 1200 francs français.
LE BILAN :
Par cette action, la force de travail, qui restait cachée, a pu être valorisée; une responsabilisation de ces jeunes, frustrés par le chômage, a pu se mettre en place. La base est donnée pour leur permettre d’acquérir une maison. Dans le même temps, cette opération a permis de petites mais significatives opérations de rénovation urbaine. La mairie a pu réaliser dans des temps très courts des opérations de rénovations qui n’auraient pu être réalisées par manque de financement suffisant. En effet il y a une conflictualité entre l’utilisation spéculative des centres historiques contre les exigences d’utilité sociale des immeubles.
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, Italy, Bologne
D’autres associations coopératives (à Rome, à Padoue par exemple) se sont inspirées de cette initiative. Il est donc possible de reproduire cette expérience. On pourrait par conséquent imaginer que ce genre d’expérience puisse être utilisé aussi au niveau communautaire, en d’autres lieux et avec d’autres instances.
Cette expérience a fait l’objet d’une intervention lors du séminaire organisé par HIC Europe avec la Commission européenne en septembre 1992 « Le rôle du logement dans la construction de l’Europe sociale » en tant qu’étude de cas, et est publiée dans les Actes de ce séminaire.
Colloquium, conference, seminar,… report
BRUNELLO, Francisco, UNIONE INQUILINI, CCE, 1993/06/00 (Belgique)
Habitat et Participation - Place des peintres 1/004, 1348 Louvain-La-Neuve, BELGIQUE - Tél. (32) 10 45 06 04 - Fax (32) 10 45 65 64 - Belgium - www.habitat-participation.be - hep (@) tvcablenet.be