Gabès / Côtes d’Armor : priorité à la cohérence

CONTEXTE : En juin 1989, lors que la cinquième Foire internationale de Gabès, en Tunisie, le gouverneur de la région et le président du Conseil général des Côtes-d’Armor signent une convention de coopération. Celle-ci officialise des liens déjà anciens entre ces deux régions maritimes qui collaborent depuis longtemps dans plusieurs domaines : pêche et cultures marines, agriculture, échanges culturels et sportifs. La convention ouvre également un nouveau champ de coopération sur l’habitat et l’urbanisme.

ENJEU : La qualité de la coopération engagée entre deux régions maritimes de Tunisie et de Bretagne tient au respect de quatre principes : la cohérence, le professionnalisme, l’écoute des partenaires, et des relations contractuelles tissées dans la durée.

ORIGINES DU PROJET ET COOPERATION : En canalisant l’oued Gabès, la municipalité a libéré des risques de crues un vaste espace le long des bers, entre la palmeraie et les anciens quartiers surpeuplés de Menzel et Djara. Afin de prévenir les dégradations diverses sur ces terrains vacants (constructions précaires et non autorisées, dépôts de gravats...), les autorités municipales de Gabès doivent très vite trouver des solutions pour aménager l’espace. Un partenariat technique s’engage alors entre la ville de Gabès et le CAUE des Côtes-d’Armor, un organisme professionnel financé par le Conseil général, dont l’une des missions est de conseiller les collectivités du département français sur leurs projets d’aménagement. Le CAUE décide de considérer Gabès comme une commune du département et de lui offrir le même type d’appui qu’à toute autre collectivité des Côtes-d’Armor. Une coopération originale s’établit ainsi sous forme de prestations de services à la ville de Gabès.

AMENAGER ET REHABILITER : DEUX ACTIONS COMPLEMENTAIRES. Des plans d’aménagement des berges sont d’abord mis au point sur cinq sites définis comme prioritaires : aménagement "paysager" côté oasis, aménagement "urbain" côté ville. L’objectif ici est de maîtriser l’urbanisation sauvage, de contrôler la cohérence et l’esthétique de l’habitat, et de sensibiliser les populations à leur cadre de vie. Une rencontre entre professionnels bretons et tunisiens est prévue à Saint-Brieuc courant 93; elle sera l’occasion de donner sa touche finale au projet.

Dans la continuité des actions du CAUE, le pact Arim des Côtes-d’Armor élabore un projet de réhabilitation de la place centrale du quartier Menzel. Ce quartier avait déjà bénéficié d’un programme de la Banque mondiale, qui a permis de restaurer la voirie et les réseaux secondaires. Une petite enveloppe, prévue pour l’amélioration de l’habitat, utilisée sans cadre structurant, a été éparpillée sans effet réel sur le quartier.

Le Pact Arim et les autorités de Gabès ont donc choisi de travailler sur un programme global de réhabilitation. Il s’agit, à partir de quelques réalisations concrètes, de changer l’image du quartier et d’engager un processus de réhabilitation de toute la zone. La méthode choisie et les dispositifs d’appui mis en place doivent faciliter la prise en charge de l’opération par les familles.

PARTENAIRES : en Tunisie : Gouvernorat de Gabès (maîtrise d’ouvrage de la coopération)- Municipalité de Gabès (maîtrise d’oeuvre). En France : Conseil général des Côtes-d’Armor (maîtrise d’ouvrage de la coopération, appui financier)- Ville de Saint-Brieuc (appui technique)- Pact Arim des Côtes - d’Armor (opérateur du volet réhabilitation du projet)- CAUE des Côtes-d’Armor (opérateur du volet urbanisme-aménagement du projet).