01 / 1994
Même dans le cas de cataclysmes naturels tels le passage d’un cyclone ou le déferlement d’un « tsunami » (raz de marée), les hommes peuvent accroître leur vulnérabilité en éliminant certains composants des écosystèmes qui agissent comme un tampon de choc, atténuant les forces naturelles mises en jeu lors de tels cataclysmes. Ainsi, la destruction d’un récif corallien, la coupe rase d’une forêt de mangrove favoriseront au maximum la violence de déferlement de la vague d’un tsunami; de la même façon, la destruction d’une zone boisée entourant un village le rendra beaucoup plus exposé à la violence des vents lors du passage d’un ouragan » explique François Ramade, directeur du laboratoire d’écologie de l’Université de Paris Sud.
Les exemples des Philippines et du Bangladesh sont particulièrement significatifs, précisent Wijkman et Timberlake : les Philippines ont été victimes de 39 cyclones entre 1960 et 1981 qui ont causé la mort de 5 650 personnes. Au cours de la même période, 37 cyclones ont dévasté le Bangladesh. Ils ont tué 386 200 personnes. Pourtant les Philippines possèdent une longueur de côtes exposée aux cyclones beaucoup plus étendue qu’au Bangladesh. Mais alors que ce dernier a procédé au déboisement massif d’une partie des régions côtières, les Philippines ont mieux conservé leurs protections naturelles faites de récifs et de forêts. Il faut également souligner le fait que les Philippines ont un revenu national nettement supérieur à celui du Bangladesh, un des pays les plus pauvres du monde. Grâce aux moyens dont disposent les Philippines, ce pays a pu mettre en place des systèmes plus efficaces de communication, d’alerte et de préparation des communautés. Cependant, la tempête Thelma a montré que la vulnérabilité des Philippines restait élevée.
deforestation, disruption of the ecological balance, environmental protection, citizen responsibility, natural disaster
, , Philippines, Bangladesh
Quoi de plus « naturel » qu’un cyclone ? Pourtant, la catastrophe qui en résulte est liée à l’interaction entre l’ampleur du phénomène et l’activité humaine. Lors de son passage, les effets destructeurs seront toujours associés à la force des vents et, éventuellement, à l’exposition des victimes. En analysant les effets, on prendra en compte aussi les constructions. Cette première approche permettra de faire le lien entre la force du phénomène et la vulnérabilité des populations touchées. Puis on découvrira que d’autres facteurs entrent en jeu : la surexploitation des terres, la déforestation ou les systèmes de communication/d’alerte seront autant d’éléments qui viendront renforcer l’idée qu’un phénomène naturel devient catastrophique lorsque la communauté humaine est vulnérable. Cette vulnérabilité est déterminée par un ensemble de facteurs liés au stade de développement et aux politiques de gestion de l’environnement.
Grey literature
AUI = Action d’Urgence Internationale, 1992/06
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