Une tendance indépendante de la nature qui trouve ses sources dans les activités humaines, le mode de développement international et la mauvaise gestion de l’environnement
01 / 1994
Les catastrophes naturelles (sécheresses, inondations, cyclones, tremblements de terre, éruptions volcanique…) font de plus en plus de victimes.
« Au cours des deux dernières décennies, les catastrophes naturelles ont provoqué près de trois millions de morts et ont eu des conséquences désastreuses pour au moins 800 millions de personnes en les rendant sans abri, en provoquant des maladies, des pertes économiques graves (…), les dommages immédiats se chiffrent à des centaines de milliards de dollars… » estiment les Nations Unies, qui ont proclamé les années 90 « Décennie Internationale de la Prévention des Catastrophes Naturelles » (DIPCN) pour tenter d’enrayer ce phénomène.
Le rapport Brundtland sur l’environnement et le développement ajoute « qu’au cours des années 70, six fois plus de gens sont morts de catastrophes dites naturelles qu’au cours des années 60 et deux fois plus de gens en ont souffert. Ce sont la sécheresse et les inondations (…)qui ont progressé le plus. » Cette tendance s’est poursuivie durant les années 80.
Comment expliquer cette évolution ? Les éruptions volcaniques, les séismes,… sont-ils plus fréquents ? Les climats se transforment-ils ? Y a-t-il multiplication du nombre des cyclones… ? Rien ne vient confirmer ces hypothèses. « Au cours de ces dernières années, les géophysiciens n’ont pas observé d’augmentation d’incidence des tremblements de terre ou du volcanisme, ni même d’accroissement de l’intensité moyenne de ces phénomènes. De la même façon, aucun changement climatique majeur n’est survenu dans les régions intertropicales du globe " explique François Ramade, directeur du laboratoire d’écologie à l’Université de Paris-Sud.
En revanche, certaines activités humaines doivent être incriminées. Le mode de développement international conduit à une préoccupante dégradation de l’environnement et condamne à la pauvreté ainsi qu’à une marginalisation croissante, des millions de personnes. « Si l’on adopte une définition des désastres naturels basée sur les dommages aux biens et sur les pertes en vies humaines, la pauvreté est tout autant la cause de la catastrophe consécutive à un tremblement de terre que les mouvements sismiques et la déforestation est tout autant la cause d’une inondation désastreuse que le régime des pluies » expliquent A.Wijkman, responsable de la Croix Rouge Suédoise, et L. Timberlake.
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La nuance entre les catastrophes dites « naturelles », celles provoquées par l’action de l’homme, ou encore celles dont les effets sont aggravés par la négligence ou l’inconscience est difficile à déterminer. L’Action d’Urgence Internationale a délimité son champ d’intervention aux situations désastreuses dont les origines sont liées à des phénomènes naturels. L’expérience démontre néanmoins que ce travail ne peut se réaliser d’une manière efficace, surtout lorsque l’on entre dans le domaine de la prévention ou de la réhabilitation, sans prendre en compte la dimension humaine. Dans l’approche de l’Action d’Urgence Internationale, le discours et l’action doivent être adaptés à cette approche, sans quoi nous risquons de traiter des symptômes sans nous attaquer aux causes.
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AUI=Action d’Urgence Internationale, 1992/06
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