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Réalités et mythes lors de catastrophes naturelles,.. ou l’image fausse des populations sinistrées

Tom ROBERTS

05 / 1994

Dans son article, le professeur Quarantelli étudie le comportement des victimes et des organismes de secours lors de catastrophes d’une extrême gravité et compare les observations et constatations faites sur place aux idées répandues à ce sujet par les médias (journaux, télévisions, radios, etc.).

Il en conclut que les médias nous laissent penser que, lors de catastrophes, tout s’effondre : les victimes sont traumatisées, incapables de réagir et il règne un grand chaos, les services publics sont affolés, les fonctionnaires abandonnent leur postes et les secours de l’extérieur doivent prendre toutes les initiatives et tout faire à la place des victimes.

Or, il n’en est rien.

D’après les études d’experts sur place lors de catastrophes très graves, on s’aperçoit que les populations atteintes reprennent très rapidement le sens de ce qu’il y a à faire : "Dans l’ensemble, les gens ne paniquent pas, les cas d’hystérie et de fuite sont rares." Au lieu de fuir, les gens convergent vers la région affectée et entreprennent ce qu’ils pensent devoir être fait. Ils sont effrayés mais n’agissent pas impulsivement ou égoïstement. Les catastrophes ne font pas resurgir des comportements anti sociaux. Le problème du vol n’existe pas plus que le problème de panique, sauf dans les régions où le vol était une institution et là où la population ne possède pas en temps normal de quoi se nourrir.

En temps de crise, c’est un comportement prosocial qui prédomine, les catastrophes libèrent l’altruisme chez l’individu plutôt que les instincts criminels.

Les sinistrés ne sont pas en état de dépendance des secours; avant même la fin du choc ils se mettent à rechercher les victimes et à les secourir, ils sont prêts à les héberger et à se partager couvertures et ravitaillement et ne font appel aux organisations de secours qu’en dernier ressort.

Cependant, ils ne peuvent faire face seuls à tous les problèmes : opérations chirurgicales, transfusions de sang, déblaiement de bâtiments effondrés, analyses d’eau, rétablissement de l’électricité, réparation des voies d’accès. Il faut aussi des mesures contre les menaces secondaires (...).

Key words

natural disaster, communication, assessment, traditional knowledge enhancement, media


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Comments

L’article, repris de "UNDRO-NEWS" en 1982 soulève la question sur la perception que nous avons généralement des populations sinistrées. Plus de dix ans après, il est possible de dire que cette image faussée est toujours d’actualité. Les impératifs liés à la production "d’informations" déforment les réalités du terrain et entretiennent les mythes liés aux catastrophes (Impératifs de temps, audimat, approches commerciales). Le problème est encore loin d’être réglé.

Un autre point mérite d’être soulevé. malgré nos propres observations lors de catastrophes, qui tendent à soutenir les analyses du Professeur Quarantelli, il manque à celles-ci la prise en compte de la complexité, et surtout de la diversité des situations rencontrées. L’expérience montre que chaque situation est souvent unique, et que toute généralisation des données est aussi porteuse de risques quant à l’intérprétation des données de terrain.

Source

Articles and files

QUARANTELLI, ..., AUI=Action d'Urgence Internationale, ACTION D'URGENCE INTERNATIONALE in. CATACLYSME, 1982 (France)

AUI (Action d’Urgence Internationale) - Terrasses Montcalm, 1401 rue Fontcouverte, 34070 Montpelllier, FRANCE - Tél 33 (0) 4 67 27 06 09 - fax 33 (0)4 67 27 03 59 - France - www.aui-ong.org - info (@) aui-ong.org

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