Parmi les possibles sources de financements pour les associations, l’appel à la contribution du citoyen en constitue une. La recherche (ou collecte)de fonds est une traduction approximative de l’expression américaine "fund raising", qui littéralement veut dire "faire jaillir des fonds". Elle peut revêtir des modalités différentes.
Parmi les types d’approche actuellement en cours, voici quelques exemples.
* La mobilisation d’un réseau de cotisants ou membres.
En France, certains organismes comme l’ACAT (Action des Chrétiens contre l’Abolition de la Torture)- parmi d’autres - comptent sur un réseau d’adhérents solide et motivé, prêt à soutenir financièrement les actions de l’association. L’ACAT, qui a 20 ans d’existence, a expérimenté une certaine baisse du nombre de ses adhérents, mais elle compte quand-même sur 16.000 membres en France. Face à ce problème, ces mêmes adhérents ont suggéré d’augmenter les cotisations afin de pouvoir continuer de soutenir le programme de l’ACAT. Cet organisme, financé uniquement par les cotisations signalées, sans aucune contribution publique, réussit ainsi à assurer une totale indépendance dans la définition de ses orientations.
Agir Ici, association créé à Paris en 1988, et exerçant des activités de lobbying, doit une partie importante de son indépendance financière à des cotisants privés, appelés "signataires". Ayant commencé avec 1200 signataires, ils sont actuellement au nombre de 6000. Ce système a demandé la mise en place d’une base de données appropriée, et d’une gestion actualisée de ces informations.
* La mise en oeuvre de méthodes existantes de collecte de fonds.
Les associations préfèrent des modes tels que l’animation d’un réseau de militants bénévoles, chargés de la collecte de fonds sur leur propre terrain (par exemple, dans le cas des organisations confessionnelles); ou de la promotion et vente des publications de l’organisme par des correspondants locaux (un syndicat agricole, le Réseau de l’Economie Alternative et Solidaire en France); les récupérations; les tombolas, les lotos, les galas ou concerts... Au Canada, la Radio communautaire Péninsule (Nouveau-Brunswick)est financée en grande partie par un bingo radiodiffusé.
* L’appel au mécénat ou au sponsoring humanitaire, dans l’optique d’un partenariat entre entreprises et associations.
Si les fonds importants sont alloués aux organismes plus médiatiques, des participations sont possibles dans de nombreux domaines, comme le partenariat technologique, le conseil, la mise à disposition de personnel, le don d’équipement, entre autres. En 1993, il ne représentait en France que 10% du financement privé des associations.
* La vente de produits fabriqués en France ou dans le Tiers Monde, par correspondance ou dans des boutiques spécialisés.
* L’épargne solidaire, par le biais des Fonds Communs de Placement et des "SICAV Nord- Sud", en France; ou le "Loto associatif", qui existe déjà dans les Pays Bas.
* Marketing direct: les innovations les plus particulières sont à repérer dans ce domaine, par exemple le Phoning (appel de fonds par l’usage du téléphone), la télématique (services Minitel en France), où chaque appel ou consultation d’un service implique le prélèvement du compte bancaire de la personne qui appelle; les campagnes par le biais de la télévision... Et ceci, non seulement dans le Nord. Récemment en Argentine, par exemple, de grands organismes ont organisé des campagnes de prélèvement par téléphone, à partir des études de marché sur ce que le citoyen moyen considérait pouvoir donner. Ces campagnes impliquaient l’appui des spécialistes de marketing, d’une banque... Dans certains cas, la collecte passe par des agences spécialisées.
Néanmoins, certaines techniques peuvent provoquer des réticences chez un public trop souvent sollicité. En général, ces réticences se partagent à parts presque égales en trois catégories: celles issues de la méthode de sollicitation utilisée, où il a été constaté une préférence pour la sollicitation directe au détriment du mailing; la crainte que les fonds collectés ne soient détournés de l’utilisation voulue par les donateurs, notamment qu’ils soient utilisés pour couvrir des frais de fonctionnement; les doutes exprimés sur l’efficacité des actions.
Dans les pays du Sud, la recherche de fonds peut s’effectuer mais en adaptant les techniques à la situation locale. Par exemple, les problèmes postaux de certains pays annulent les possibilités de mailing. L’association française "Aide et Action" organise des séminaires de collecte de fonds en Inde, et prévoyait de le faire en Amérique latine.
Au Mexique, animé principalement par l’AMPROFDI (Asociación Mexicana de Profesionales en Obtención de Fondos y Desarrollo Institucional), un premier atelier sur la recherche de fonds a eu lieu les 14 et 15 octobre 1993. 175 ONG originaires du Mexique et d’Amérique centrale y ont assisté.
L’AMI (Ateliers Mutualisés pour un Usage Social de l’Information) - 61 rue Victor Hugo, 93500 Pantin, FRANCE - Tél. : 33 (0)1 48 44 09 52 - Fax : 33 (0)1 48 43 74 44 - France - www.lami.org - lami (@) lami.org