Depuis le printemps 1992, moment où l’Association du développement communautaire de Budapest annonçait son intention de mettre sur pied la Radio Civile, 120 organisations, associations et individus ont manifesté le désir de participer à ce projet.
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que, en septembre 1993, lorsque le ministère de la Culture et de l’Éducation publique a lancé un appel d’offres pour les projets de radio locale en vue de distribuer des fréquences, Radio Civile a posé sa candidature.
Au cours des longs mois d’attente précédant l’annonce de la décision du ministère, Radio Civile a progressé à pas de géant. Dans un premier temps, l’Institut hongrois de la culture manifestait son intention de céder deux pièces à la future radio, pour qu’elle puisse y aménager un studio. Puis, la station a obtenu une autorisation temporaire d’émettre. C’est donc à l’aide d’équipements loués que la radio a pu diffuser ses premières émissions les 18, 19 et 20 février 1994. Stimulés par ce premier succès, les artisans de la radio ont demandé et obtenu de nouvelles autorisations temporaires en avril et juin, toujours pour des périodes de trois jours. Ces premières diffusions ont permis de recruter un grand nombre de bénévoles, dont des étudiants, des travailleurs sociaux, des professionnels, des musiciens et des chômeurs, qui ont presque tous trouvé leur place au sein de la radio.
Au mois de mai dernier, le choix du ministère de la Culture était fait, mais aucune radio communautaire n’a reçu d’autorisation permanente sur les trois fréquences de Budapest. Les artisans de Radio Civile refusent toutefois d’abandonner leur projet et continuent à déposer des dossiers pour obtenir une fréquence. Entre-temps, l’équipe produit des émissions sur cassette pour les radios locales intéressées, de façon à ce que la Radio Civile soit présente dans tous les coins du pays et puisse représenter les associations et les valeurs civiles.
Radio Civile est indépendante de tout parti politique, de tout pouvoir politique local et de tout organisme d’État. Sa programmation sera destinée au public le plus large, tout en visant particulièrement les groupes sociaux les plus sensibles aux informations «civiques». La radio projette également de lancer un service de conseils juridiques et une émission sur la consommation, en plus de traiter des conflits sociaux et des exemples de coopération entre les organisations de citoyens et les conseils municipaux.
Au moment où la Hongrie cherche à mener à bien sa politique de transition douce vers une économie de marché, tout en sauvegardant les acquis sociaux et en apaisant les relations avec les pays voisins (qui comptent d’importantes minorités hongroises), le nouveau gouvernement aura besoin d’un fort soutien populaire. Il devrait donc être dans son intérêt de favoriser les structures d’une société civile non nationaliste. C’est dans ce sens que s’inscrit l’initiative de Radio Civile.
community radio, popular participation, civil society
, Hungary
Gouverner les villes avec leurs habitants
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AMARC=ASSOCIATION MONDIALE DES RADIODIFFUSEURS COMMUNAUTAIRES, AMARC in. INTERADIO, 1994/12 (CANADA), Vol.6 No3
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