La réponse des femmes de Kwaho (Kenya)
07 / 1994
Contexte et enjeux.
Au Kenya, l’eau n’est qu’une priorité parmi d’autres : éducation, inflation, urbanisation, agriculture, etc. Les personnes et organisations qui se soucient de développement tentent d’aider les communautés à sérier leurs priorités et à trouver les moyens d’atteindre leurs objectifs, en tenant compte de la faiblesse de leurs ressources. L’action de Kenya Water for Health Organization (KWAHO)se situe dans ce cadre.
Description de l’action.
A Bungoma et Meru (districts de Tala et Tavata), l’action a été menée avec les communautés de base. KWAHO les a aidées à réaliser leurs objectifs en participant à l’action et en la planifiant.
Un fonds de roulement finance les travaux. L’aide extérieure ne représente que 10 % du fonds. La communauté doit fournir le reste. Un comité de gestion du fonds a été créé, les femmes y jouent un rôle significatif. Ce comité définit notamment la participation financière de chacun.
Un technicien de KWAHO aide à la construction de citernes de 2 500 litres, au remplacement ou à l’amélioration des toilettes et à doter les habitations de gouttières.
Historique.
Organisation de femmes, KWAHO a vu le jour en 1976 à l’occasion de la décennie de la femme lancée par les Nations Unies en 1975. Financée par l’Unicef à ses débuts, KWAHO devint par la suite une organisation non gouvernementale (ONG). Son action s’inscrit dans le cadre de celle de l’Etat kenyan pour fournir eau et assainissement à la population à l’horizon 2000. KWAHO est reconnue pour son action au plus près des populations.
Objectifs.
Le projet vise à doter chaque foyer d’un réservoir familial, à améliorer les latrines, à poser un toit en métal et des gouttières. Plus largement, l’objectif est d’encourager le développement de toute activité générant un revenu. La mobilisation des femmes constitue également un enjeu essentiel.
Résultats obtenus.
La communauté s’est approprié le projet. Huit cents à mille femmes y participent. Elles le dirigent, en tiennent la trésorerie et la comptabilité avec efficacité. La cotisation mensuelle au fonds de roulement s’élève à 100 KShs (8 FF)mais peut varier d’un groupe à l’autre. Les cotisations couvrent quasiment l’ensemble des besoins. La communauté a établi elle-même les règles s’appliquant aux mauvais payeurs. Par exemple, dans le cas où les participants manquent d’argent, le troc s’y substitue.
Grâce au système qui permet de récupérer plus d’eau de pluie que nécessaire, les participants peuvent cultiver des potagers familiaux et améliorer leur alimentation.
Problèmes rencontrés.
Les hommes ont manifesté une certaine hostilité au projet.
Leçons à tirer de l’expérience.
A partir du moment où elles sont convaincues du bien fondé d’un projet, les communautés feront tout pour qu’il réussisse. C’est pourquoi elles doivent se l’approprier, en sachant impulser la dynamique tout en restant en retrait.
Par ailleurs, pour concevoir des projets plus réalistes, la recherche appliquée doit davantage tenir compte des cultures et des valeurs locales, ainsi que de la dégradation des conditions économiques. Les intervenants doivent connaître les langues vernaculaires et utiliser des outils visuels propres aux régions où ils travaillent.
Perspectives.
Cette action a gagné une grande popularité et pourrait s’étendre à l’ensemble du Kenya. Elle prouve qu’il n’y a pas d’autre choix que d’élaborer les projets en collaboration totale avec les communautés. Celles-ci ont appris à réduire l’aide extérieure au minimum en assumant une grande partie des coûts. Elles peuvent donc s’approprier l’action et l’inscrire dans la durée.
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, Kenya
Contact : Mme Margaret Mwangola, directrice de Kenya Water for Health Organization (KWAHO), P.O. Box 61470, Nairobi (Kenya). Tél : (254-2)55 75 50. Fax : (254-2)54 32 65.
Fiche parue dans : L’eau et la santé dans les quartiers urbains défavorisés, Paris, GRET, 1994.
Book
GRET, 1994/05 (France)
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