La Chambre d’Agriculture de l’Aveyron a initié en 1993, une réflexion sur la vente de services en zone rurale, par les agriculteurs.
Trois facteurs ont été à l’origine de cette réflexion :
-le contexte général de baisse des revenus agricoles, de dévitalisation démographique et la disparition des services en milieu rural.
- l’assouplissement des formes d’imposition pesant sur les activités non agricoles des agriculteurs
- enfin, plus concrètement encore, une visite effectuée en Haute-Loire, où la FDSEA locale a crée une association de services ruraux, "Service 43".
L’analyse de l’expérience de la Haute-Loire a été déterminante dans la stratégie adoptée par les organisations aveyronnaises. En effet, si l’idée à l’origine de "Service 43" se révèle extrêmement intéressante, sa mise en oeuvre s’avère difficile: les activités retenues en tant que services ruraux que les agriculteurs peuvent vendre, entrent en concurrence avec des activités artisanales ou des services publics. La tension est vive en Haute-Loire entre la Chambre des Métiers, les services publics et la FDSEA qui a initié l’action. De plus, l’expérience de Haute-Loire semble largement reposer sur le dynamisme d’un seul leader syndical...
Aussi, les responsables aveyronnais ont-ils choisi une autre stratégie reposant sur le principe que "les agriculteurs ne sont pas seuls en milieu rural". Les services ruraux proposables en Aveyron ont été dans un premier temps répertoriés, ainsi que les types de clientèle visés. Aux collectivités, aux particuliers, aux entreprises, aux artisans, les agriculteurs sont suceptibles de proposer des activités d’entretien, de surveillance, des activités culturelles ou de loisirs, des services ruraux, ou simplement de la main d’oeuvre.
Dans un deuxième temps, le comité technique de la Chambre d’Agriculture a sélectionné dans cette liste, les activités qui ne rentraient pas en concurrence avec d’autres secteurs. La liste d’activités retenues a finalement été discutée avec les autres Chambres Consulaires.
L’objectif de la Chambre d’Agriculture est d’aboutir à la création d’une association ou d’une SARL permettant de mettre en relation l’offre de services agricoles et les demandeurs ruraux. La Chambre propose un contrat-type, mais ne s’engage pas directement dans la contractualisation qui reste sous la responsabilité des agriculteurs et de leurs futurs clients. Il ne reste maintenant qu’à convaincre les agriculteurs de s’investir dans ces nouvelles activités.
rural environment, countrymen’s organization
, France, Aveyron
Deux handicaps sont susceptibles de freiner le développement de cette initiative. D’une part, la fiscalité agricole, même si elle évolue, reste contraignante en matière d’activités non agricoles. D’autre part, l’évolution des mentalités agricoles est lente, et, faire admettre aux agriculteurs qu’une partie de leur "vocation" est maintenant l’entretien de la nature ou le pompage des fosses sceptiques des résidences secondaires, est chose difficile...Parmi les raisons qui conduisent les organisations agricoles à revenir sur leurs anciennes positions, il y a sans doute d’abord la lucidité : alors que l’agriculture décline, le thème de la ruralité lui offre des opportunités de stabilisation en zones difficiles. D’autres raisons sont plus stratégiques : ces organisations sont maintenant bien conscientes que si elles ne s’engagent pas sur le terrain de la ruralité, d’autres structures le feront à leur place et qu’il vaut mieux être à l’origine d’un mouvement pour avoir une chance d’en conserver l’hégémonie...
Interview
ENSAM (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Montpellier) - L’ENSAM fait partie depuis janvier 2007 de Montpellier SupAgro qui est née de la fusion de 4 établissements : ENSAM, Centre national d’études agronomiques des régions chaudes (CNEARC), Département industries agroalimentaires régions chaudes de l’École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA-SIARC) et Centre d’expérimentations pédagogiques de Florac (CEP Florac). 2 place Pierre Viala, 34060 Montpellier Cedex 1, FRANCE - Tél. 33 (0)4 99 61 22 00 - Fax 33 (0)4 99 61 29 00 - France - www.agro-montpellier.fr - contact (@) supagro.inra.fr