Le cas du Chili et du Paraguay
04 / 2012
LE CHILI : LA CONSTRUCTION INSTITUTIONNELLE DE LA SIGNIFICATION « D’ÊTRE JEUNE »
La construction institutionnelle de ce que signifie être jeune a profondément marqué les politiques sociales concernant la jeunesse. Le large programme de visions sur la jeunesse des institutions gouvernementales peut être résumé selon deux discours ou points de vue.
Tout d’abord, un discours qui voit les jeunes comme l’administrateur de son projet de vie. Un jeune qui se rapproche des services de l’État pour demander des informations et obtenir les ressources nécessaires au développement de son projet ; en tant que sujet politique, il s’agit d’un jeune auquel le monde adulte propose de répéter les mêmes actions du passé, en d’autres termes, qui organise et agit - simplement - en fonction des demandes historiques, comme l’enseignement et le travail. C’est vers ce jeune, stratège de son propre développement, que sont dirigées les politiques de ce genre, un jeune entrepreneur qui doit savoir « utiliser les technologies et comprendre le monde globalisé », car c’est seulement de cette manière qu’il pourra accéder de manière efficace à une société compétitive.
La seconde vision est moins significative et elle consiste à aborder les jeunes d’aujourd’hui à partir de leur subjectivité. Chercher à savoir, par exemple, ce qu’ils veulent, ce qu’ils pensent, recueillir les nouvelles demandes par rapport à leur quotidien, contribuer à la reconnaissance du sujet jeune aujourd’hui. Aborder les jeunes aujourd’hui à partir du second point de vue est un exercice très complexe ; nombreuses activités pratiquées par les jeunes sont « méconnues des adultes », ce qui rend le panorama encore plus diffus. Les groupes de jeunes discutent des thèmes éthiques, ainsi que des valeurs et des formes de mises en relation que les adultes ne sont pas capables de traduire, principalement du fait que la « socialisation développée par les jeunes se fait en marge des adultes et, par conséquent, de l’institutionnalité public ». Les relations des jeunes avec le monde adulte sont, en général, tendues, sélectives et apparemment très instrumentalisées. Une approche à partir de la subjectivité jeune, ayant un lien avec son entourage, permet de visualiser un déplacement entre deux espaces d’action : un espace interpersonnel et de résistance, et un espace d’intégration fonctionnelle marquée par le monde du travail. Cette séparation ne semble pas générer de conflits pour les jeunes ; au contraire, le premier espace constitue l’espace de réserves pour que le second puisse fonctionner. De même, les apprentissages réalisés dans le monde du travail sont capitalisés dans les négociations dans le domaine des loisirs.
De nombreux jeunes d’aujourd’hui sont membres de groupes jeunes qui ne répondent pas nécessairement à des formes reconnues. Ils vivent au jour le jour, et n’ont que peu d’espoir en l’avenir, malgré le fait que cela puisse en réalité signifier qu’ils occultent leurs aspirations s’ils n’arrivent pas à les verbaliser ou s’ils ont peur que leurs rêves se transforment en cauchemars de leurs parents. En tant que jeune, ils ont beaucoup à faire et, parfois, ce qu’ils font, occupe tout leur temps libre. D’autres fois, il s’agit plus d’une simple activité à laquelle ils accordent que peu d’attention. Ceci étant, il s’agit d’un style de vie et ce qu’ils font trace la façon de se comporter en tant que jeune de à l’époque dans laquelle ils vivent.
Ils sont convaincus par l’idée que la société dans laquelle nous vivons est mauvaise, ils sont persuadés que le gouvernement de leur pays ne les prend pas en considération et les voit comme des enfants qui ne réfléchissent pas sur ce qui se passe, et sont rarement impliqués dans les décisions concernant la société que nous envisageons.
Les politiques sectorielles tournées vers la jeunesse répondent, sporadiquement, à leurs besoins, alors que, pour la société civile en général, les jeunes cherchent toujours à atteindre un bien-être égoïste et sont terriblement vulnérables et malades de jeunesse. Leurs demandes sont donc une évidence de l’état d’euphorie et de folie propre à leur âge.
Ainsi, ils insistent pour se regrouper, non pas dans un but défaitiste, mais pour s’occuper de leurs intérêts et se joignent à d’autres personnes pour partager ces intérêts. Lorsqu’ils souhaitent organiser quelque chose de plus important, et qu’ils peuvent mettre en adéquation leurs objectifs avec ceux recherchés par une institution publique qui autorise le financement, ils le font sans problème. Ils savent jusqu’à quel point les institutions de l’État peuvent donner et il n’en demande pas plus. De nombreux jeunes sont conciliants. Leur but est de faire ce qu’ils aiment. En général, les avis politiques les divisent, alors que la culture les rapproche.
D’autres se sont déjà rendus compte qu’ils peuvent profiter des circonstances lorsqu’ils s’organisent bien. C’est seulement ainsi qu’ils peuvent exprimer leurs demandes au gouvernement et à la société. Ils savent que leurs demandes sont légitimes lorsqu’ils reçoivent un soutien adulte. Ce soutien est ensuite nié, et c’est quelque chose de très déconcertante. Ceci étant, ils savent que s’ils peuvent se mobiliser une fois, ils peuvent le refaire, même si ce n’est pas maintenant. Ils critiquent durement le gouvernement et le traitent de bureaucratique. Ils comprennent que les politiciens profitent de leurs demandes. Les temps des adultes ne coïncident pas avec les leurs.
La politique pour la jeunesse et le dialogue avec les acteurs
La politique pour la Jeunesse au Chili attire de manière permanente l’attention sur son propre échec. À l’exception des expériences locales qui effectivement étendent leur travail en appliquant le concept de jeunes en tant que sujets de droits, et non en tant que bénéficiaire de politiques, le contenu de la Politique pour la Jeunesse est un symptôme de l’invisibilité permanente de la demande des groupes jeunes, ainsi que de l’absence réitérée des espaces pour la construction collective de politiques.
Parmi les contenus les plus critiqués de la Politique pour la Jeunesse, nous trouvons l’individualisation, et non une personnification du lien avec le pouvoir politique. Nous avons pu observer que, parmi les jeunes et les autres acteurs liés à la jeunesse, la forme la plus récurrente de se retrouver est individuelle, avec une médiation fortement bureaucratisée ou entièrement dépersonnalisée, sans possibilités de dialogue ou de discussion.
Quels sont les effets sociaux d’une Politique pour la Jeunesse présentant ces caractéristiques ?
Premier effet : les groupes jeunes fortement désintégrés, qui ne se connaissent pas entre eux et qui se battent pour les mêmes droits et ressources. Cependant, ce sont aussi des jeunes pragmatiques qui gèrent de nouvelles formes de résistance, de nouvelles conditions d’utilisations, la mobilité, la possibilité et la projection. Des actions jeunes pour lesquelles la déception n’explique pas les espaces d’interaction que les groupes gèrent à l’heure actuelle.
L’action à mener devrait donc englober l’ouverture du débat chez les jeunes, de manière à ce qu’ils et elles puissent – sans la pression d’une machine organisée ou corporative et à partir de la multiplicité des rôles définis par leur intégration en tant que sujets sociaux – donner de la visibilité à ces domaines qui ont besoin de l’impulsion d’une politique sociale et non compensatoire, qui leur permet d’accéder à la société dans de meilleures conditions pour affronter la vie.
L’objectif proposé découle d’une idée tacite. Pour que la demande jeune soit efficacement intégrée à la politique publique, il devrait y avoir des jeunes capables d’exercer une citoyenneté à part entière, et c’est là que réside le défi. Le contexte social ne permet ni ne garantit, encore, le respect des droits des jeunes. Nous vivons dans un contexte social fragile qui présente de sérieuses exclusions des groupes les plus défavorisés de la politique, parmi lesquels, les jeunes du pays.
Nous pensons que la Politique pour la Jeunesse deviendra l’instrument cartographique légitime précis pour toucher « la diversité des univers jeunes [en soumettant], de manière respectueuse, la capacité des jeunes eux-mêmes à représenter leurs demandes ». Il est fort probable que leur intervention ne transforme pas radicalement les cartes cognitives élaborées jusqu’à ce jour, face aux défis présentés par la politique démocratique à l’heure actuelle (systématiquement dépossédée des perspectives d’amélioration à moyen et long terme et contrainte à obtenir des résultats immédiats). Elle pourra toutefois inclure la complexité positive dans la relation des jeunes organisés avec les pouvoirs publics et les politiques sectorielles, la société civile et les moyens de communication.
Les demandes des jeunes deviennent soumises, à savoir dépendantes des offres des pouvoirs publics
Les groupes et les collectifs de jeunes comprennent qu’il n’y a pas grand-chose à faire dans le domaine politique, mais lorsqu’ils entrevoient une ressource pouvant servir au fonctionnement de leurs organisations, ils cherchent les voies et se mobilisent pour y arriver. Ceci a un effet social prévisible : la demande de certains groupes se structure à partir de ce que la politique publique peut leur offrir. C’est ainsi que se mettent en place des demandes qui deviennent soumises aux pouvoirs publics, car elles s’ajustent facilement aux objectifs proposés. Et elles se convertissent donc en des demandes dépendantes de l’offre.
Les demandes soumises sont des demandes concrètes et factuelles. Elles sont fonctionnelles par rapport aux politiques de gestion qui construisent et organisent, en observant des priorités, un espace pour chaque activité. Les groupes et les collectifs s’accordent à dire que leur action est problématique et mettent donc l’accent sur la politique locale en priorité. Les jeunes qui entreprennent ce type de demande constituent le lien visible entre les discours identitaires existants au sein de l’action jeune de projet et le discours préconçu par les pouvoirs publics du/de la jeune d’aujourd’hui. Dans cette optique, les jeunes ont développé des stratégies particulières pour affronter le monde qui leur est présenté. Certains de leurs itinéraires semblent répondre aux stéréotypes élaborés par les pouvoirs publics, par la société civile et par les moyens de communication. Tant et si bien que de nombreuses actions jeunes reproduisent – à des niveaux importants – ces visions.
Aujourd’hui, ces mêmes jeunes ont d’autres modes de vie, ce qui les entraîne également à ouvrir de nouveaux espaces de participation dans le monde dans lequel ils vivent et, par conséquent, ils se regroupent sous d’autres standards. Fortement connectés à l’industrie culturelle, la jeunesse d’aujourd’hui imprime dans ses itinéraires une autre éthique, une esthétique et une politique, même s’il semble que les conflits qu’elle vit ne sont pas différents de ceux vécus par les générations antérieures ; cependant, il est possible que ceux-ci soient plus radicaux.
La réflexion devient problème lorsque l’intention est d’imaginer des chemins qui coïncident avec les cartes cognitives des différents acteurs et les itinéraires jeunes pour, de cette manière, construire une politique publique en adéquation avec les modes de vie et le parcours du jeune d’aujourd’hui.
Une Politique pour la Jeunesse répondant aux besoins, aux intérêts et, surtout, aux temps jeunes est nécessaire. D’un côté, il y a les cartes élaborées, et de l’autre il y a les itinéraires des jeunes. La Politique pour la Jeunesse devrait représenter un troisième élément, agir en tant que médiateur, un instrument qui aiderait à construire une carte plus fidèle de la géographie et qui aiderait à ne pas échouer dans cette tentative.
LE PARAGUAY : DE LA SOMME NULLE AU DIALOGUE ÉMANCIPATEUR
Dans un pays où la culture politique est régie par la perception stéréotypée du jeu de somme nulle (qui implique une attitude d’opposition soignée envers des acteurs différents, en considérant que lorsque l’un augmente son pouvoir, l’autre diminue) jusqu’à quel point pouvons-nous penser aux possibilités de coopération à l’intérieur de la société civile et à des positionnements sensibles face aux différents agendas (jeune, social, économique, rural, international, etc.) ?
En effet, les modes autoritaires de domination en vigueur au Paraguay, établis sur la conviction qu’un acteur est uniquement celui qui, de manière définitive, impose son commandement, font supposer que le groupe de dialogue national réalisé au Paraguay, peut être vu comme un instrument surpassant les autres modes improvisés de planification qui, de nombreuses fois, laissent aux groupes particuliers, avec un plus grand pouvoir politique ou économique, les décisions qui résistent fortement au consensus démocratique.
De fait, l’expérience du dialogue national a été hautement satisfaisante dans le cas du Paraguay. Le Projet Jeunesses sud-américaines a utilisé le terme et la méthodologie du dialogue pour se référer à une rencontrer où plusieurs jeunes parlent et travaillent à partir de leurs divers points de vue pour découvrir de nouvelles possibilités. C’est ce point de vue que nous aborderons ci-après.
La jeunesse sur la carte du pouvoir
La jeunesse est un secteur majoritaire au Paraguay et elle n’est pas intégrée à une carte dynamique du pouvoir. Elle n’a pas de ressources politiques et ses ressources argumentatives se dissipent par fragments alors que d’autres secteurs – comme celui de l’agrobusiness, dirigé par les corporations transnationales, ou celui des partis politiques, fendus de nationalisme populiste, de démocratie sociale ou de néolibéralisme, ennemis des mouvements sociaux et des groupes d’intérêt - précisément pour être plus solidaires, arrivent à inclure leurs propres agendas et leur modèle de politiques publiques. Durant le groupe de dialogue national, plusieurs des plus importantes organisations ont évoqué l’absence de conditions matérielles et les difficultés pratiques à compter sur des dirigeants qui travaillent de manière exclusive pour les actions de coordination du monde associatif jeune, ceux-ci étant trop pris par les tâches de leurs propres organisations.
Au Paraguay, la jeunesse acquiert une légitimité simplement grâce à des éléments ou durant des processus spécifiques, par exemple, lors de la chute du général Stroessner, en février 1989, lors des élections municipales et lors du soutien au mouvement Asunción pour tous, en 1991, durant le coup d’état manqué d’avril 1996, ainsi que lors de la semaine tragique paraguayenne du mois de mars 1999, avec un impact participatif assez élevé de la riche expérience du Parlement Jeune ou, plus récemment, avec l’arrivée à la présidence de Fernand Lugo, entre autres moments significatifs.
D’autre part, outre le manque de confiance traditionnel des jeunes par rapport aux formateurs d’opinion, il est nécessaire de reconnaître également que les mouvements et les organisations jeunes ne sont pas exempts de conflits ou de différences face à la possibilité de construire les agendas de l’appareil d’État. Il faut reconnaître qu’il existe des intérêts divergents, par exemple, entre les jeunes de la classe moyenne issus des milieux urbains et les jeunes issus des milieux ruraux.
Toutefois, durant le dialogue, nous avons pu assister à une conciliation d’intérêt dépassant ces différences, et des points communs très intéressants ont pu être trouvés. Ainsi, chaque participant a eu la possibilité d’arriver à une compréhension plus générale des demandes des jeunes – en tant que sujets de droits - et de visualiser la capacité de construire collectivement des idées nouvelles pour, s’il en est décidé ainsi, s’engager sur un chemin commun, selon certaines règles de jeu de base.
Quelles sont ces règles ? Par exemple, en adoptant la méthodologie des groupes de dialogue pour construire des agendas politiques pour la jeunesse, il est possible de dépasser cette croyance qui réside dans le fait que seul un acteur doit gagner dans une discussion, qu’il existe certaines certitudes unilatérales toujours valables pour chaque circonstance.
D’après l’expérience du dialogue national mal (et ultérieurement sud-américain), la convergence de la synergie de différentes organisations jeunes dans certaines lignes de priorité, parfaitement compatible avec un agenda ouvert, est grandement factuelle. Par exemple, les nouvelles autorités du vice-ministère de la Jeunesse peuvent, au moyen de son organisme recteur, l’État, enrichir et influer positivement, toujours avec une certaine flexibilité.
En effet, dans le dialogue national, il était possible de constater que, outre les espoirs et certaines tensions qui peuvent être analysées par les acteurs concernés, leurs positions peuvent être flexibilisées, les accords sont possibles, ils se sont même rendus comptes qu’il était possible de tracer un chemin commun pour satisfaire aux demandes des jeunes, à partir duquel ils seraient reconnus en tant que sujets de droits. Rappelons le consensus final auquel le groupe de dialogue est arrivé au Paraguay :
« Renforcer les organisations et les mouvements jeunes, en maintenant une collaboration conjointe (coordination) entre les organisations et les mouvements jeunes et adultes afin de se battre pour des objectifs concrets liés au respect des droits de tous les secteurs » (Rapport du Groupe de Dialogue du Paraguay, 2009b, page 88).
Avec l’expérience du dialogue national des organisations jeunes, il a été possible d’apprécier la nécessité des espaces de dialogue au Paraguay. Il a également été au possible d’observer que différemment des autres secteurs adultes, la jeunesse - outre la diversité des positions idéologiques, les trajectoires, les fers de lance, les valeurs et les particularités - peut arriver à un accord et partager ses rêves, s’encourager à exiger plus fermement le respect de leurs droits, en sentant qu’ils ont plus de courage lorsqu’ils savent qu’il y a d’autres mouvements ou d’autres organisations jeunes qui ont également des aspirations et qui combattent pour obtenir gain de cause sur leur demande.
Dans ce contexte, le groupe de dialogue est une technique permettant de se surpasser, non seulement pour concilier les groupes jeunes mais aussi pour les appliquer à d’autres échelles. Pour toutes ces raisons, l’utilisation de ce type de méthodologie serait un outil approprié pour planifier et implanter les Politiques Publiques pour la Jeunesse, d’autant plus lorsque de nombreuses autres méthodologies ont été testées avec une efficacité différente des résultats proposés, par exemple, celle appliquée dans les tentatives d’établir une Loi concernant la Jeunesse, fruit de problèmes, de limites, etc.
À ce sujet, nous pouvons aspirer à ce que ces mêmes méthodologies se trouvent, grâce aux groupes de dialogue, dans un processus de laboratoire, d’incitation, d’échanges d’avis et d’informations, d’enrichissement à partir de la diversité de la condition jeune, de discussion démocratique des priorités, en somme, d’invention de chemins stratégiques pour que les jeunesses du pays puissent garantir leurs droits.
L’État : pour qu’il joue un rôle plus actif
Le Projet Jeunesses sud-américaines, développé à partir de la société civile, a révélé un processus dynamique à l’intérieur des organisations et des mouvements jeunes participants ; de même, celui-ci a démontré que l’État peut jouer le rôle de l’acteur pouvant créer les conditions pour organiser des espaces de dialogue, où les règles de jeu contribuant à la connaissance et à l’information dudit laboratoire de construction de nouvelles possibilités seraient légitimées.
Dans ce sens, l’État peut reconnaître des positionnements différents, il a la capacité de dénaturaliser la perception qu’il convient indiscutablement d’avoir des résultats. Cela signifie, en tant que pouvoir public, d’être disposé à construire des politiques publiques démocratiques, à co-définir avec les groupes de jeunes eux-mêmes quelles sont et quelles doivent être les bases communes des Politiques pour la Jeunesse.
Ceci étant, l’autre défi est de stimuler et de mobiliser les capacités associatives de la jeunesse non organisée, ce qui implique une série de compétences novatrices les favorisant et les soutenant.
Comme nous l’avons déjà indiqué, la réponse de l’État, durant la présidence de Fernando Lugo, a commencé avec le renforcement de la couverture des services de base de la santé et des programmes plus efficaces de transferts adaptés aux secteurs les plus pauvres. Aujourd’hui, lorsque l’obtention de ressources pour les Politiques pour la Jeunesse est possible, celles-ci doivent être directement utilisées pour les jeunes qui présentent des demandes urgentes et légitimes, pour les segments les plus distanciés, pour lesquels des décisions politiques doivent être prises et appliquées. D’autre part, le processus de changement démocratique en cours dans le pays a créé des espaces favorables pour assimiler les exigences individuelles et les demandes des groupes de jeunes, en réunissant toutes les conditions pour un dialogue approfondi.
Les conditions pour débuter sont établies. Il semble indéniable que, dans les circonstances actuelles, il existe un moment d’inflexion. Il faut profiter de ce moment, en faisant des jeunes des alliés, et en ayant pour but de marcher vers les formes les plus avancées de la démocratie, en associant la participation des jeunes dans la majeure partie des décisions concernant tout ce qui a des impacts dans leur présent et leur avenir.
Pour fermer… Et ouvrir des chemins
À l’heure actuelle, certains signes sont préoccupants pour les jeunesses du Paraguay. Nous nous trouvons face à de graves scénarios mondiaux et nationaux - crise économique mondiale - avec de lourdes conséquences sur la vie quotidienne de la majorité des jeunes paraguayens. Les conclusions des études exposées constituent de puissants signes qui, à leur tour, se convertissent en défis.
La concentration des efforts entre le secteur public et la société civile est, dans ce sens, indéniable. Le vice-ministère de la Jeunesse est peu connu du monde des jeunes, ce qui peut s’expliquer par le fait qu’il ne fait pas partie du noyau des organismes ayant une voie décisionnaire. Avec un budget réduit, c’est peut-être l’un des bureaux les plus pauvres de l’État. De sorte que, durant l’année 2009, celui-ci a commencé à montrer son vrai visage, malgré l’année de gouvernance, ses faibles ressources et son manque de conditions pour affronter les demandes ainsi que l’absence d’aide des autres ministères, du parlement et des entrepreneurs.
D’autre part, éradiquer les images stéréotypées et idylliques du sujet jeune est un front constant du problème. Ceci implique d’intégrer le problème au sein du débat public, où il ne doit pas être oublié, et au sein des communautés éducatives, de manière à réfléchir sérieusement sur les préjugés fatalistes cachés et les opinions défavorables concernant les jeunes. Dans ce sens, il est nécessaire de faire un énorme effort au Paraguay pour que les moyens de communications, en particulier les journalistes, s’engagent à répondre à ce défi. Le défi est de changer l’angle des perceptions des faits qui entourent les jeunes, par une forte implication des journalistes dans la législation qui protège leurs droits. Ce nouvel angle permettra de fournir à la société des informations utiles, en cherchant à enrichir les informations et les discussions en faisant participer les jeunes, en particulier, ceux qui sont très loin des grands centres de formation d’opinion publique.
Le défi est d’approfondir la démocratie. Le type de politiques publiques d’une société est l’expression de la distribution du pouvoir de la société qui, à son tour, est fortement associée aux niveaux d’inégalité. Si le secteur jeune s’organise de manière plus importante, s’il présente des demandes plus abouties, s’il voit ses droits défendus, et s’il mène des stratégies d’influence politiques, la corrélation historiquement défavorable de force de la jeunesse peut changer favorablement. Il est possible de passer d’une vision à prédominance négative, de sa marginalité en terme de pouvoir, à un schéma plus participatif et légitime. Enfin, la politique concernant la jeunesse doit être inscrite dans une politique sud-américaine de la jeunesse, qui doit être acheminée grâce à une profusion des disponibilités des technologies de l’information et de la communication (TIC), à des dialogues et des échanges pour favoriser les démocraties et les négociations avec les pays développés, basée sur les valeurs propres de la jeunesse : la paix, le respect de l’environnement et le développement de la justice. Former les jeunesses sud-américaines à la citoyenneté nationale, régionale et mondiale implique une citoyenneté puissante qui peut être liée à une influence décisive de nos pays en développement dans le monde.
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, Chile, Paraguay
Le Livre des jeunesses sud-américaines
La version originale (en portugais)est en ligne sur le site d’Ibase : www.ibase.br/pt/biblioteca-2/
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